2020 03 SNU
- Écrit par BRUYERE
service national universel (snu)
Ainsi que nous le titrions en première page de l’An II n° 177 de Novembre-Décembre 2019 :
NON au SNU ! NI EMBRIGADEMENT,
NI MILITARISATION, NI TRAVAIL OBLIGATOIRE !
Comme nous le rappelions également un Appel national a été lancé par une trentaine d’associations, à l’initiative de l’Union Pacifiste de France, et un Collectif Lyon 69 contre le SNU a été créé, comme dans de nombreuses villes. Plusieurs réunions se sont déjà tenues à Lyon à l’initiative du Collectif Lyon 69 contre le SNU. La dernière en date, au moment nous écrivons a eu lieu le 10 février dernier et une prochaine réunion d’organisations aura lieu le 9 mars afin de mettre en place une réunion publique pour exiger, dans l’unité la plus large pour exiger le retrait du SNU.
« Le Service national universel répond à un constat sans appel : la jeunesse manque d’un moment de cohésion, de mixité, de cohésion sociale et territoriale, autour des valeurs de la République. …».
Gabriel Attal Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse
À terme, de 700 000 jeunes seront mobilisés : toute une classe d’âge. Sans possibilité de s’y opposer par l’objection de conscience. Pour mieux le faire accepter, il prend de manière transitoire une forme "volontaire".
Le congrès, d’août 2019, de la Fédération nationale de la Libre Pensée s’est prononcé clairement : avec la jeunesse, avec les parents d’élèves, avec les enseignants qui vont être appelés à encadrer le dispositif sous la houlette des militaires, avec les citoyens qui dénoncent la ponction budgétaire sur les moyens consacrés à l’instruction publique, en considération de tout ce qui précède :
Non à l’embrigadement de la jeunesse ! Exigeons le retrait du SNU !
Si pour le Service civique étaient exclus les Comités d’entreprise, les syndicats, les partis et les associations religieuses, pour le SNU, il n’est fait mention d’aucune incompatibilité.
On manque de personnels : dans les écoles pour aider les élèves ? SNU ; dans les établissements pour personnes âgées, les hôpitaux, dans lesquels le gouvernement refuse de créer les postes nécessaires ? SNU ; pour protéger l’environnement ? SNU ; dans les associations étranglées financièrement ? SNU.
Chacun pourra se servir en main d‘œuvre gratuite.
Remplacer des salariés qui ont une convention collective ou un statut, des droits individuels et collectifs, droit de grève et de syndicalisation par des jeunes « SNU » quelle aubaine !
Avec le SNU: pas de droit du travail, de droit au chômage ni à la retraite, pour à peine 600€ par mois (pour la phase 2) sous la forme d'un service civique ! Le financement sera pris en partie dans le budget de l’Éducation nationale. Une partie de l’encadrement du SNU serait, d’ailleurs, issue de l’Éducation Nationale.
Le SNU est intégré dans la scolarité des élèves, comme « aboutissement du parcours citoyen, débuté à l’école primaire et poursuivi au collège ». Blanquer : les programmes d’« Éducation Morale et citoyenne » de 3e et Seconde seront articulés avec les contenus du SNU.
Ferdinand Buisson, Président de la Libre Pensée et artisan de la loi de 1905 de Séparation des Églises et de l’État disait au Congrès de la Paix de Lausanne en 1869 : « Ce n’est pas seulement dans les assemblées populaires, dans les journaux, dans les congrès, qu’il faut combattre et extirper le militarisme. […] Il faut le combattre dans le goût qu’on a pour l’uniforme. […] Habituer les enfants à se dire : un uniforme c’est une livrée, et toute livrée est ignominieuse, celle du prêtre et celle du soldat, celle du magistrat et celle du laquais. » Faire marcher au pas la jeunesse au son du clairon, saluer le drapeau tricolore et leur faire chanter des hymnes patriotiques, a toujours été l’objectif des totalitaires.
Le 31 juillet 1940, un décret du Régime de Vichy crée les Chantiers de jeunesse :
« Article 1 : Les jeunes gens incorporés les 8 et 9 juin 1940 sont relevés à compter du présent décret de leurs obligations militaires d’activité. Article 2 : A partir de la même date, ils sont versés, pour une durée de six mois, dans les groupements de jeunesse constitués sous l’autorité du Ministre de la Jeunesse et de la Famille ». La nouvelle structure est confiée au général de la Porte du Theil.
Les similitudes sont grandes avec le projet du Service national universel d’Emmanuel Macron.
Enrôler la jeunesse, pour lui apprendre à obéir, et à lui faire aimer la couleur et le goût du Kaki.
Source : BnF Gallica |
« 160 volontaires expérimentent la version bêta du SNU, un mois d'engagement pour les jeunes à partir de 15 ans, qui présente de nombreux points communs avec le service militaire ». (FR3 Centre Val de Loire 19/06/2019) Les guerres d’hier préparent toujours les guerres de demain Dans son audition du 22 mars 2018, le général de corps d’armée Ponties a précisé que : « L’instauration du SNU permettra non seulement de renforcer l’esprit de défense, mais aussi de valoriser l’offre du ministère des Armées et ainsi de se conformer aux enjeux de pérennisation du modèle d’armées français qui dépend d’un volume de recrutement ambitieux. » |
Et, pour maintenir l’oppression et l’exploitation de ce vieux monde qui sent la poudre, la mort et la misère, il faut réprimer la jeunesse et tous ceux qui se révoltent.
Comme au temps du préfet Raymond Marcellin, en 1968, lycéens et étudiants, nous l’appelions « Raymond la matraque », la police et les gardes mobiles de Castaner frappent sans cesse aujourd’hui.
Le bilan est là, éloquent et dramatique : C’est un carnage répressif.
La liberté de conscience, la simple expression d’une opinion est menacée sur tous les plans. Elle est malmenée, brutalisée. Tout le monde a vu ou vécu la violence de la répression des manifestations.
On a vécu la violence de la répression des manifestations. Les Gilets Jaunes mutilés, les tabassages, l’utilisation d’armes considérées comme armes de guerre, les lycéens à genoux les mains sur la tête, les jugements expéditifs, les emprisonnements, les contrôles préventifs …
Tout le monde a été révolté par la mort du jeune Steve, suite à une agression policière lors d’une manifestation festive et par la mort de Zineb Redouane lors d’une manifestation à Marseille en décembre 2018.
Les journalistes et les acteurs ne sont pas mieux lotis. Corinne Masiero, une actrice, a donné son point de vue de citoyenne et refuse d’aller à l’Élysée. Elle a été rabrouée et des menaces de sanctions à peine voilées sur sa carrière ont été proférées. Huit journalistes ont été auditionnés en quelques semaines par la DGSI, comme Michel Despratx, sur la question des ventes d’armes au Yémen. Nous pourrions allonger la liste…
La Libre Pensée est solidaire des lycéens et des professeurs en lutte contre les E3C et dénonce la violence sans précédent et demande l’arrêt de la répression intolérable avec laquelle le ministre Blanquer répond.
Ce sont les mêmes en uniforme qui réprimaient, fusillaient pour l’exemple, les déserteurs, les mutins, les syndicalistes entre 1914 et 1918, parce qu’ils ne voulaient pas mourir pour rien.
Mutilés pour l’exemple, fusillés pour l’exemple, condamnés pour l’exemple, réprimés pour l’exemple.
C’est toujours la même répression pour tenter de sauver un monde à l’agonie.
Maudite soit la guerre. Non l’embrigadement qui la prépare.
Non à la militarisation. Non au travail obligatoire.
unité pour exiger l’abrogation du SNU
2020 01 AN II PACIFISME
- Écrit par BRUYERE
PACIFIsme
Communique de l’Association Laïque des Amis des Monuments Pacifistes du Rhône
Villeurbanne, le 11 novembre 2019
26ème Rassemblement pacifiste, un parmi une centaine dans le pays
lundi 11 novembre à 14 heures, devant le monument aux morts de Villeurbanne, dans l’ancien cimetière de Cusset
Près de 100 citoyens ont répondu à l’appel de l’Association Laïque des Amis des Monuments Pacifistes du Rhône, la Fédération du Rhône de la Libre Pensée, et depuis de nombreuses années, dans une union forte, avec la Fédération du Rhône de la Ligue des Droits de l’Homme, le Mouvement de la Paix, le Comité du Rhône de l’Association Républicaine des Anciens Combattants, le Cercle Edouard Herriot, le Groupe de Villeurbanne de la Libre Pensée, l’Union Départementale CGT, l’Union Départementale CGT-Force Ouvrière du Rhône, l’Union Locale CGT de Villeurbanne, l’Union Locale CGT-FO de Villeurbanne, l’Institut d’Histoire Sociale-CGT, le FORSEM (Forum de Solidarité Euroméditéranéenne), l’UNEF-Lyon et l’UNL-Rhône, dans la fidélité au souvenir de ces millions qui ont perdu la vie ou dont la vie et celle de leur famille a été saccagée par le militarisme pendant la première guerre mondiale, pour exprimer LEUR refus de LA guerre, de toutes les guerres et exiger la réhabilitation collective par la République des Fusillés pour l’exemple de la Guerre 14-18.
Plusieurs interventions ont exprimé le sentiment de révolte ressenti après l’immolation du jeune étudiant et appellé en solidarité à rejoindre le lendemain à 10 heures, la manifestation devant le CROUS de Lyon.
Contact : Association Laïque des Amis des Monuments Pacifistes du Rhône : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser..
Fédération du Rhône de la Libre Pensée
Communiqué du 10 novembre 2019
Nous avons appris avec émotion et indignation le geste désespéré d’Anas, un étudiant privé de toute ressource qui s’est immolé devant le bâtiment du CROUS, vendredi 8 novembre.
Anas, étudiant en Sciences Po et syndicaliste, a voulu donner à son geste la dimension d’une protestation contre les conditions sociales faites aux étudiants.
Il a dénoncé, en termes très forts, « la politique néolibérale et le fascisme ambiant ».
La Libre Pensée du Rhône s’associe à la douleur de ses proches et de ses camarades de l’association « Solidaires » et a appelé à participer au rassemblement qui a eu lieu le Mardi 12 novembre à 10H, à devant les locaux du CROUS de Lyon, 59 rue de la Madeleine (Lyon 7e).
service national universel
Un collectif d’associations contre le SNU s’est mis en place à Lyon, jeudi 21 novembre, répondant à l’appel « Non au SNU ! Abrogation du SNU ! » lancé par le collectif constitué nationalement. Les organisations présentes étaient : Émancipation, UCL, L’insurgé, la Libre Pensée Rhône, CNT-éducation, l’Observatoire des armements/UPF (Union Pacifiste France), la Revue Silence, le Mouvement pour la Paix, le Mouvement Anti-SNU. Un premier échange a porté sur les informations et les différents points de vue des participants sur le SNU (mise en place sous l’égide du Ministère de l’Éducation Nationale, financement, enrôlement de jeunes de 16 ans, formatage idéologique, travail gratuit, liens entre Service civique universel/SCU et Service national universel/SNU…).
Puis la discussion s’est centrée sur les possibilités de mobilisation de la jeunesse, la nécessité de s’adresser aux enseignants (lesquels seront impliqués) et aux parents. IL A ÉTÉ DÉCIDÉ :
- l’appui au groupe de lycéens (Mouvement Anti-SNU) qui a rédigé un tract à l’adresse des lycéens et a commencé à le diffuser.
- sa diffusion le 5 décembre lors de la manifestation
- une réunion publique en janvier (la projection d’un documentaire sur le SNU est envisagée)
- de contacter la FCPE, d’autres syndicats de l’Enseignement public, les syndicats étudiants…
- l’élaboration du tract reproduit ci-dessous, plus particulièrement à l’adresse des enseignants :
Collectif Lyon 69 contre le SNU
Le Service National Universel : une menace pour la jeunesse.
Et un projet inacceptable pour les enseignants qui devront participer à sa mise en oeuvre !
Le Service national universel sera obligatoire, sans qu’on puisse s’y opposer par l’objection de conscience. Pour mieux le faire accepter, il prend de manière transitoire une forme « volontaire », par extension du service civique.
La première phase, d’un mois, strictement obligatoire, concernera chaque année 800 000 jeunes après la classe de 3ème, à partir de 16 ans.
Cette phase est en deux parties :
- 15 jours d’encasernement pendant les vacances, sous uniforme, avec levée au drapeau, activités obligatoires, etc. sous le contrôle de militaires. C’est la partie « embrigadement ».
- 15 jours dans une association, une municipalité, etc. C’est la partie « travail gratuit ».
Durant l’été 2019, cette phase a été mise en place dans 13 départements.
Elle doit désormais être étendue (30 000 jeunes en 2020).
Une deuxième phase (3 mois minimum) sera organisée entre 16 et 25 ans, sur une base « volontaire »
(en réalité, des pressions multiples seront exercées : « améliorez votre CV », etc.)
Les « volontaires » seront mis à disposition de services publics dans lesquels le gouvernement ferme des postes ou refuse d’en créer (écoles, hôpitaux…) et d’associations étranglées financièrement (le gouvernement ayant réduit drastiquement les subventions).
On manque de personnels dans les écoles pour aider les élèves ? Service national universel.
On manque de personnel dans les résidences pour personnes âgées ? SNU.
On manque de personnel pour protéger l’environnement ? SNU, SNU, SNU…
Le gouvernement veut remplacer des salariés qui ont une convention collective ou un statut, des droits
individuels et collectifs, droit de grève et de syndicalisation par des jeunes « SNU ».
Avec le SNU : pas de droit du travail, pas de droits au chômage ni à la retraite, pour à peine 600€ par mois (pour la phase 2) sous la forme d'un service civique !
Coût ? 1,5 milliard par an selon Gabriel Attal, secrétaire d’État auprès du ministère de l’Éducation nationale.
6 milliards selon un rapport sénatorial de 2017. La moitié (au moins 750 millions) sera prise dans le budget de l’Éducation nationale.
Et les enseignants ? Une partie de l’encadrement du SNU serait issue de l’Éducation Nationale.
Le SNU est intégré dans la scolarité des élèves, comme « aboutissement du parcours citoyen, débuté à l’école primaire et poursuivi au collège ». Et Blanquer annonce que les programmes d’EMC (Éducation Morale
et Citoyenne) de 3e et Seconde seront articulés avec les contenus du SNU.
NON AU SNU ! NI EMBRIGADEMENT, NI MILITARISATION, NI TRAVAIL OBLIGATOIRE!
Collectif Lyon 69 contre le SNU (premiers signataires) : CNT éducation. Émancipation tendance intersyndicale. La Libre Pensée. L’insurgé. Mouvement Anti SNU. Mouvement pour la paix. Nouveau Parti Anticapitaliste. Observatoire des armements. Revue Silence. Union Communiste Libertaire. Union pacifiste.
Campagne nationale unitaire contre le SNU : Union pacifiste, Union syndicale Solidaires, Solidaires Étudiant.e.s, ASSO-Solidaires, Solidaires Jeunesse et Sports, SUD éducation, SUNDEP Solidaires Sud Enseignement privé. Fédération Éducation de la Confédération Nationale du Travail, Émancipation tendance intersyndicale, Mouvement National Lycéen, Fédération Indépendante et Démocratique Lycéenne, Fédération nationale de la Libre Pensée, Droits Devant !!, Ni guerres ni état de guerre, Causes communes, Parti Communiste des Ouvriers de France, Europe Écologie – Les Verts, Fédération Anarchiste, Union Communiste Libertaire, L’insurgé, Les Jeunes écologistes, Union des Jeunes Révolutionnaires, Radio-Libertaire, Revue Silence.
Alors, avec la jeunesse, avec les parents d’élèves, avec les enseignants qui vont être appelés à encadrer le dispositif sous la houlette des militaires, avec les citoyens qui dénoncent la ponction budgétaire sur les moyens consacrés à l’instruction publique, en considération de tout ce qui précède, le congrès d’Alizay de Fédération nationale de la Libre Pensée :
Dis non à l’embrigadement de la jeunesse
Exige le retrait du SNU !
La Libre Pensée a édité une brochure numérique d’études et d‘analyses sur le SNU,
« Arguments de la Libre Pensée » entièrement gratuite, disponible sur le site national de la FNLP
N’hésitez pas à la télécharger ou à la demander à : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
2019 05 CHAUNY
- Écrit par BRUYERE
pacifisme
LES FUSILLES POUR L’EXEMPLE DE LA GUERRE 1914-1918
ONT UN MONUMENT QUI LEUR REND HOMMAGE
Avec l’inauguration du monument en hommage aux Fusillés pour l’exemple de 1914-1918,
le 6 avril 2018 à Chauny, une nouvelle étape franchie pour la Justice !
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Cette date n’a pas été choisie par hasard : elle était celle du 100e anniversaire de la grande manifestation du 6 avril 1919 où 300.000 personnes manifestèrent à l’appel de la Vieille CGT pour protester contre l’acquittement scandaleux de l’assassin de Jean Jaurès, première victime de la guerre de 1914-1918.
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Citons un extrait de ce discours :
« Contrairement à beaucoup de villes, Chauny n’a pas hésité à se porter candidate pour l’accueil de ce monument. C’est une volonté de notre part. C’est un choix. Mais c’est avant tout une immense fierté… Pour Jean-Paul Sartre, la seule chose qui permet à l’homme de vivre, c’est l’acte ! Nous avons donc agi.
Nous avons agi pour ne pas oublier. Nous avons agi pour honorer. Nous avons agi pour ne pas oublier. Nous avons agi pour honorer. Nous avons agi pour une mémoire « juste » qui se souvienne de tous ses morts….
Ces Fusillés étaient-ils complétement responsables ? Étaient-ils fautifs d’avoir la volonté de vivre ? Qu’aurions-nous fait à leur place ? Aurions-nous obéi à des ordres qui nous mèneraient vers une mort certaine ? Peut-on condamner ces hommes épuisés à qui le commandement avait déjà tant demandé ?...
La Constitution de 1793 a proclamé que « lorsque les Gouvernants violent les droits du peuple, l’insurrection n’est pas simplement un droit, mais un devoir. » Ces hommes ont réagi en humains…
« Rien d’audacieux n’existe sans la désobéissance à des règles » a dit Jean Cocteau. Disons le haut et fort, nos soldats de 14-18 ont été audacieux. Leur désobéissance a été un acte courageux. Ils voulaient faire comprendre à leurs chefs que leur mort sur le Front était inutile. Ils ont donc choisi de la rendre utile en se sacrifiant. »
Plus de 300 personnes ont participé aux banquets du midi (dans 3 salles différentes), où il fut lu un discours international du Président de la Libre Pensée Jean-Sébastien Pierre, président de la Fédération Nationale de la Libre Pensée à l’origine de cette initiative d’ériger un monument en hommage aux Fusillés pour l’exemple.
L’après-midi fut consacrée à un hommage militant
Sous la présidence de Nicole Aurigny pour l’Association pour l’Érection du monument des Fusillés, prirent ensuite la parole :
- · Pierre Roy, Président de la Fédération nationale laïque de Monuments pacifistes
- · Maurice Montet pour l’Union Pacifiste de France (UPF) *
- · Liliane Rehby pour l’Association Républicaine des Anciens Combattants (ARAC)
- · Michele Marchioli pour le Mouvement de la Paix (MDP) *
- · Gilles Manceron pour la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) *
- · Yves Veyrier, Secrétaire général de la CGT-Force Ouvrière *
- · Pierre Outteryck de l’Institut d’Histoire Sociale de la CGT du Nord Pas de Calais
- · Christian Eyschen, vice-Président de la Libre Pensée
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Plusieurs intervenants de la CGT-Force Ouvrière, de la Ligue des Droits de l’Homme et de la Libre Pensée ont rappelé le rôle irremplaçable de Marc Blondel dans l’aventure de ce monument pour les Fusillés.
Une symbolique émouvante au service de la Justice humaine
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Christian Eyschen, vice-Président de la Libre Pensée dira dans son discours de clôture :
« On peut y voir une représentation d’un soldat des colonies pour nous rappeler que là aussi, le prix du sang ne s’est pas traduit par la justice. Durant la Première guerre mondiale, il y eut 25 711 Algériens morts dans les tranchées, soit 15% des mobilisés dans les trois départements d’Afrique-du-Nord, 72 035 furent blessés et 12,20% de ces blessés furent invalides à 100%. Blessés à jamais dans leur chair, pour toujours. Blessés ou tués, mais jamais honorés, jamais récompensés, jamais à égalité. »
Et maintenant la bataille continue !
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Nous ne cèderons pas sur cette exigence, car ce que nous voulons en obtenant la réhabilitation collective, c’est la reconnaissance du droit de dire NON à la mort, NON à la guerre, NON à la barbarie militariste.
En rendant justice aux morts du passé, nous voulons sauver les vivants d’aujourd’hui et de demain. Ce monument inauguré aujourd’hui sera le vivant témoignage de notre combat, il sera un outil pour avancer vers notre objectif. Plus jamais la guerre ni la barbarie !
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INVITATION À L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
DE L’ASSOCIATION LAÏQUE DES AMIS DES MONUMENTS PACIFISTES DU RHÔNE
MERCREDI 15 MAI 2019 à 18 H 30
Au Palais du Travail de VILLEURBANNE 9, Place Lazare-Goujon 69100 Villeurbanne
INFOS PRATIQUES : Accès transports en commun : Métro Ligne A > Station : Gratte-Ciel (10mn) – Bus 69 > Station : Mairie de Villeurbanne (2 mn) - C26 > Station Verlaine 4 Août (3mn) Accès en voiture : Parking auto municipal à proximité : Entrée véhicule : 38 bis rue Michel Servet 69100 Villeurbanne.
Sortie et entrée piétons : Place Lazare-Goujon, en face du Palais du travail ; tarif : 2H =4€.
Une première partie de la réunion sera consacrée aux différents points statutaires.
UN COMPTE-RENDU DE L’INAUGURATION DU MONUMENT EN HOMMAGE AUX FUSILLES POUR L’EXEMPLE DE CHAUNY sera fait par des membres de la délégation du Rhône qui ont participé à cet évènement historique et sera agrémenté d’un diaporama.
Un autre évènement : La réédition de L’OUVRAGE DE DANIELE ET PIERRE ROY intitulé « DE GENTIOUX A CHAUNY ».
La présentation en sera faite au cours de l’assemblée et vous pourrez passer commande.
Merci, par avance, de nous dire s’il vous sera possible de participer à cette réunion puisque nous terminerons en prenant un pot de l’amitié : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
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Un document exceptionnel :« De Gentioux à Chauny » de Danielle et Pierre ROY
La Libre Pensée avec le concours de la Fédération nationale laïque des Associations des Amis des Monuments pacifistes, publie un livre-monument qui recense tous les monuments pacifistes, antimilitaristes, contre la guerre, etc. … qui existent en France.
Un livre de plus de 200 pages sur tous les monuments contre la Guerre
Sommaire résumé :
LIVRE I : « De Gentioux … » Correspondant aux éditions de 1999 et 2006.
LIVRE II : (édition 2019) … à Chauny : Plus de 160 nouveaux monuments présentés dans les différentes catégories utilisées dans les éditions antérieures. Ce livre est unique en son genre
Pour le commander
Je réserve : …... Livres au prix de 30€ l’exemplaire (port compris).
Nom : …………………………………………………………. Prénom : ……………………………………
Adresse : ………………………………………………………………………………………………………
À retourner à : Libre Pensée du Rhône 7, rue Major-Martin 69002 LYON
avec un chèque à l’ordre de la Fédération du Rhône de la Libre Pensée
chauny
- Écrit par BRUYERE
Inauguration du monument en hommage aux Fusillés pour l’exemple de 1914-1918 à Chauny :
Près d’un millier de participants aux deux cérémonies réunies
Une nouvelle étape franchie pour la Justice !
voir https://www.fnlp.fr/news/664/23/Chauny-6-avril-2019/d,lp_detail.html
an II janvier 2019 anti militariste
- Écrit par BRUYERE
PACIFISME
POUR LA FIN DES GUERRES, DE TOUTES LES GUERRES,
Au nom de la liberté de conscience reconnue par la loi de 1905,
LE DROIT DE DIRE NON À LA GUERRE
POUR LA RÉHABILITATION COLLECTIVE DES FUSILLÉS POUR L’EXEMPLE DE LA GUERRE 1914-1948
Le 11 novembre 2018, à Villeurbanne, plus de 100 citoyens, dans la fidélité au souvenir de ces millions d’hommes qui ont perdu la vie ou dont la vie et celle de leur famille a été saccagée par le militarisme, ont répondu à l’Appel des associations et syndicats :
UNIONS DÉPARTEMENTALES CGT ET CGT-FO - INSTITUT D’HISTOIRE SOCIALE DE LA CGT - UNIONS LOCALES CGT ET CGT-FO de Villeurbanne – FÉDÉRATION DU RHÔNE DE LA LIGUE DES DROITS DE L’HOMME - COMITE DU RHÔNE DE L’ASSOCIATION RÉPUBLICAINE DES ANCIENS COMBATTANTS - CERCLE EDOUARD HERRIOT - POING COMMUN - MOUVEMENT DE LA PAIX - FÉDÉRATION DU RHÔNE DE LA LIBRE PENSÉE
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ASSOCIATION LAÏQUE DES AMIS DES MONUMENTS PACIFISTES DU RHÔNE
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et ne comporter aucune inscription contre la guerre. » Ce monument sera inauguré le 11 novembre 1925, dans le cadre précisé par un communiqué du comité pour l’érection, en accord avec la municipalité présidé par Lazare-Goujon :
« Les sociétés adhérentes défileront dans le plus grand ordre, [...] les initiateurs ne voulant manifester qu’un sentiment de tristesse et honorer simplement mais dignement les Enfants de Villeurbanne, disparus dans la grande tourmente. [...]
La population comprendra la pensée des organisateurs qui veulent célébrer dans le recueillement, en dehors et au-dessus de tout esprit politique et confessionnel, la mémoire de nos chers disparus. ». Un monument qui porte comme inscription, vous le voyez, en dehors de la liste des morts : « Villeurbanne à ses morts ».
Voilà donc un monument pacifiste résultat d’un compromis entre ceux qui voulaient explicitement condamner la guerre et ceux qui ne le voulaient pas, inauguré dans le respect de la loi de 1905 et dans le respect de la tradition pacifiste imposée par les survivants de depuis l’armistice, comme près d’une centaine dans le pays.
Condamner la guerre, à l’évidence, c’était la volonté de la population villeurbannaise puisqu’elle apporta au travers des souscriptions 52% du financement et qu’une grande partie participa à l’inauguration, selon le Salut Public du mercredi 11 novembre 1925 qui la décrit comme « une grande manifestation et une impressionnante cérémonie ».
Extraits des interventions
L’intégralité des interventions est disponible dans le bulletin de l’Association des Amis des Monuments Pacifistes du Rhône n° 2018-3
Pierre COCQUAN pour l'UD-CGT et son Institut d'Histoire Sociale |
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Je veux tout d’abord rendre hommage à tous les fusillés pour l’exemple et réaffirmer l’exigence de leur réhabilitation collective. Je veux aussi rendre un hommage particulier aux quatre martyrs de Flirey : François FONTENAUD, Félix BAUDY, Antoine MORANGE et Jean Henry PREBOST. Ces trois derniers, travailleurs dans la région lyonnaise, ont été désignés par leurs chefs militaires parce que membres de la CGT. |
(…) Dans le passé, la CGT, avec d’autres organisations et associations, s’est mobilisée pour la Paix, contre la guerre, notamment celles d’Indochine et d’Algérie. Elle a pris toute sa place dans la lutte pour le désarmement nucléaire dans les années 1970 et 1980 autour du slogan « Ni Pershings, Ni SS20 en Europe ! ».
Aujourd’hui, les politiques belliqueuses des États Unis, de la Russie, de la Chine et de nombreux autres états, la remise en cause par les États Unis de traités, notamment de désarmement nucléaire, nous met dans une situation préoccupante et dangereuse pour la Paix dans le monde.
Il est donc nécessaire que les militantes et militants de la Paix remettent ce combat à l’ordre du jour et que des luttes se développent pour que la France joue un rôle moteur pour le désarmement nucléaire et pour un monde de paix.
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En ces périodes ou l’Homme devient trop souvent une variable d’ajustement, que ce soit au travail, dans les sociétés, dans les conflits mondiaux ou dans des politiques qui génèrent des tensions latentes, il convient de proclamer à nouveau :
« Maudite soit la guerre ! ».
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Fernand GELIN, pdt du Comité du Rhône de l’ARAC
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reconnaissance de l’État de Palestine et pour une paix juste et durable au Moyen Orient, pour la diminution des dépenses d’armement au profit des besoins des populations et de la sauvegarde de la planète et pour l’arrêt du commerce des armes. »
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DROIT À L’INSOUMISSION ET A L’OBJECTION POUR LA JEUNESSE !
RÉHABILITATION DES FUSILLES POUR L’EXEMPLE !
A BAS LA GUERRE, A BAS TOUTES LES GUERRES !
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Déclaration de clôture du Rassemblement (Xavier HYVERT), avant que l’ensemble des participants n’entonne la Chanson de Craonne |
(…) Faut-il rappeler que la chanson de Craonne a été en pleine guerre l’objet d’investigations policières, pour en découvrir alors le parolier et le châtier de façon à lui interdire la récidive, c’est-à-dire en vue de le traduire en Conseil de guerre et d’obtenir si possible qu’il soit passé par les armes comme "Fusillé pour l’exemple" ? Cette chanson a bravé le temps et l’oubli. Il n’est pas excessif de dire qu’elle a pris un caractère symbolique et qu’à elle seule, elle exprime l’immense désespoir mais aussi l’immense colère de ces centaines de milliers de jeunes hommes voués à sacrifier, qui leur vie, qui leur intégrité physique, qui leur santé mentale, pour des intérêts qui n’étaient pas les leurs.
C’est notre colère que nous exprimons en la chantant. C’est votre volonté que vous exprimerez en versant massivement pour le monument pour la réhabilitation des Fusillés pour l’exemple.
a.e.m.h.f.e.
Association pour l’Érection d’un Monument en Hommage aux Fusillés pour l’Exemple
RÉHABILITATION COLLECTIVE DES FUSILLÉS POUR L’EXEMPLE !
Fidèle à sa tradition pacifiste, internationaliste, la Libre Pensée, depuis près de trente ans, mène le combat pour la réhabilitation des fusillés pour l’exemple.
Elle poursuit ainsi la lutte menée par les familles, par les associations d’anciens combattants, par la Ligue des Droits de l’Homme, dès la fin de la guerre de 1914.
Mais aujourd’hui, en 2018, le mot réhabilitation n’a toujours pas été prononcé par les autorités de l’État.
Cela ne saurait satisfaire tous ceux qui souhaitent qu’on rende leur honneur à ces hommes qui sont tombés sous des balles françaises.
C’est pourquoi la Libre Pensée a décidé d’ériger un monument pour rendre leur honneur aux 639 fusillés pour l’exemple, un monument de pierre élevé sur la ligne de front, dans l’Aisne.
La commune de Chauny a proposé d’accueillir ce monument.
La Libre Pensée appelle tous les citoyens à la souscription nationale qu’elle organise.
Ce n’est pas par goût du passé que la Libre Pensée, commémore ces hommes morts il y a un siècle.
C’est parce qu’elle rejette la guerre, celle de 14-18, avec ses millions de morts et de blessés, ses millions d’obus et ses milliards de cartouches. C’est parce qu’elle rejette les guerres, celles d’hier et d’aujourd’hui.
Bon de souscription
pour l’érection d’un monument en hommage aux fusillés pour l’exemple
Je verse : ………… (délivrance d’un reçu permettant une déduction fiscale de 66 %, sur demande)
Je demande un reçu : ¨ OUI ¨ NON
Nom : ……………………………………..……………… Prénom :………………….………………………………..……
Adresse : …………………………………………………………………………………….……………………………………….
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Courriel : …………………………………………………………………………………………………………………………….
Chèque à l’ordre de : « A.E.M.H.F.E. » (Association pour l’érection d’un monument en hommage aux Fusillés pour l’exemple)
À envoyer à : N. Aurigny - AEMHFE - 49 rue Quentin Barré 02100 Saint-Quentin
Libres propos, libres pensées
Un regard inédit et éclairant sur la Guerre de 14-18
Dans son livre "La Grande Guerre des Classes", l'historien belgo-canadien Jacques Pauwels donne un éclairage inédit sur les vraies causes de la guerre de 14-18, à contre-courant de la thèse selon laquelle la guerre aurait éclaté soudain, par hasard, un beau jour d'été, déclenchée par l'assassinat à Sarajevo de l'archiduc François-Ferdinand, l'héritier de l'empire austro-hongrois : comme par un fatal malentendu tragique, l'engrenage infernal des traités d'alliances aurait entraîné les nations européennes, puis le reste du monde dans cette effroyable et très imprévisible boucherie de millions d'hommes jeunes.
Il en fait remonter en réalité les vraies racines à la Révolution française et la succession ultérieure de guerres, contre-révolutions, révolutions et révoltes sociales qui ont profondément marqué l'Europe, la monstrueuse guerre de 14-18 n'étant que le bouquet final et tardif du XIXème siècle. Il met surtout en cause les concurrences féroces des impérialismes pour s'approprier le monde et ses ressources et parallèlement leurs craintes (fondées) de nouvelles révolutions ou de fortes revendications des peuples assoiffés de justice sociale et de démocratie, la guerre (comme entité) devant servir de contre-feu.
Exemple : pourquoi l'entrée en guerre de la GB ?
Au tournant du XXème siècle une énergie nouvelle émergeait : le pétrole. Et l'immense flotte britannique qui contrôlait toutes les mers du globe fonctionnait au charbon, dont le Royaume Uni ne manquait pas : l'expression anglaise "to carry coals to Newcastle" (transporter du charbon à Newcastle) équivaut à "amener du sable au Sahara". Mais de pétrole, encore point. Pour moderniser la flotte, il fallait avoir recours à des sources extérieures, la plus disponible étant les USA, en plein boom pétrolier.
Mais l'amitié avec ce pays n'était que de façade : c'est une ancienne colonie britannique émancipée par une très longue et dure guerre (1775-1783) qui profita traîtreusement des guerres napoléoniennes pour envahir le Canada anglophone en vue de s'en emparer, guerre (1812-1815) qui se termina par le traité de Gand qui officialisait le statu quo ante.
Mais, surtout, c'était un challenger, un concurrent sérieux et en expansion trop rapide de la domination économique mondiale de l'Empire britannique.
Il y en avait bien aussi en Perse (Iran) mais il fallait le partager avec la Russie tsariste. Restait la riche Mésopotamie (l'actuel Irak) dans l'empire ottoman.
Celui-ci, en totale déliquescence se laissait dépouiller de territoires sans même réagir mais là, le pétrole était préempté par son bon allié l'Allemagne qui d'ailleurs construisait pour cela un chemin de fer devant aller de Bagdad à Berlin par la Serbie.
Car l'Allemagne aussi avait l'ambition de détrôner le Royaume-Uni comme impératrice des mers : elle construisait à grands pas une flotte ultramoderne au pétrole. Le seul frein possible était donc la guerre pour la couper de la Mésopotamie et se l'annexer.
Mais comment annoncer aux britanniques qu'il fallait faire la guerre à l'Allemagne ? Après la dynastie des Stuart (1371-1714), la monarchie devient allemande : la dynastie des Hanovre (1714-1901), renommée Saxe-Cobourg-Gotha en 1901 fut rebaptisée Windsor en 1917 à cause de la guerre. Guillaume II était le cousin germain du roi George V et le petit-fils de la reine Victoria, fille de la princesse Victoria de Saxe-Cobourg-Saalfeld, son mari était le prince Albert de Saxe-Cobourg-Gotha, la famille Mountbatten sont leurs cousins les von Battenberg au nom anglicisé suite à la guerre, etc...
Autrement dit, malgré une "Entente cordiale" affectée (1904), les britanniques étaient avant 1914 nettement plus germanophiles qu'amis de la France, l'ancestrale rivale, l'ennemie jurée de l'Angleterre.
Mais l'ambition démesurée du Kaiser, le cher "cousin germain" Guillaume II ne pouvait plus être ignorée : il fallait bien se rapprocher de ces maudits français qui, justement, se cherchaient des alliés contre une Allemagne à nouveau menaçante.
Nécessité fait loi et il est bien connu que les États n'ont pas d'amis, rien que des intérêts. Donc, OK pour aider les français à contrôler la Manche et les côtes atlantiques et leur envoyer quelques troupes.
Après que l'Allemagne eût attaqué la France, on comptait sur celle-ci et son alliée la Russie pour lui régler rapidement son compte. Mais la France comptait aussi sur les britanniques pour tenir leurs engagements.
Mais, toujours, comment faire voter le parlement britannique en faveur d'une guerre à l'Allemagne ? Et alliés avec la France ! Le public et la presse n'y était pas prêts… du tout. Et là, divine surprise : les allemands eurent la mauvaise idée de piétiner la petite Belgique neutre pour envahir la France, neutralité garantie par le traité de Londres (1839).
Le prétexte inespéré était là, tout trouvé !
À peine la guerre votée, leurs troupes venues d'Inde et d'Égypte étaient déjà au Levant, leur front le plus crucial. Les rebellions arabes contre les ottomans (1916-1918) furent coordonnées par le fameux "archéologue" T.E. Lawrence "d'Arabie" avec promesses d'États arabes "libres".
Mais des promesses faites aussi aux sionistes... (déclaration Balfour, 1917). Et par les accords secrets Sykes-Picot de 1916, ils promirent les bas-morceaux du Moyen-Orient aux français (Syrie-Liban) pour en garder le précieux pétrole de l'Irak, du Koweït et d'Arabie. Well done ! RJ
Dans son livre "La Grande Guerre des Classes", l'historien belgo-canadien Jacques Pauwels donne un éclairage inédit sur les vraies causes de la guerre de 14-18, à contre-courant de la thèse selon laquelle la guerre aurait éclaté soudain, par hasard, un beau jour d'été, déclenchée par l'assassinat à Sarajevo de l'archiduc François-Ferdinand, l'héritier de l'empire austro-hongrois : comme par un fatal malentendu tragique, l'engrenage infernal des traités d'alliances aurait entraîné les nations européennes, puis le reste du monde dans cette effroyable et très imprévisible boucherie de millions d'hommes jeunes.
Il en fait remonter en réalité les vraies racines à la Révolution française et la succession ultérieure de guerres, contre-révolutions, révolutions et révoltes sociales qui ont profondément marqué l'Europe, la monstrueuse guerre de 14-18 n'étant que le bouquet final et tardif du XIXème siècle. Il met surtout en cause les concurrences féroces des impérialismes pour s'approprier le monde et ses ressources et parallèlement leurs craintes (fondées) de nouvelles révolutions ou de fortes revendications des peuples assoiffés de justice sociale et de démocratie, la guerre (comme entité) devant servir de contre-feu.
Exemple : pourquoi l'entrée en guerre de la GB ?
Au tournant du XXème siècle une énergie nouvelle émergeait : le pétrole. Et l'immense flotte britannique qui contrôlait toutes les mers du globe fonctionnait au charbon, dont le Royaume Uni ne manquait pas : l'expression anglaise "to carry coals to Newcastle" (transporter du charbon à Newcastle) équivaut à "amener du sable au Sahara". Mais de pétrole, encore point. Pour moderniser la flotte, il fallait avoir recours à des sources extérieures, la plus disponible étant les USA, en plein boom pétrolier.
Mais l'amitié avec ce pays n'était que de façade : c'est une ancienne colonie britannique émancipée par une très longue et dure guerre (1775-1783) qui profita traîtreusement des guerres napoléoniennes pour envahir le Canada anglophone en vue de s'en emparer, guerre (1812-1815) qui se termina par le traité de Gand qui officialisait le statu quo ante.
Mais, surtout, c'était un challenger, un concurrent sérieux et en expansion trop rapide de la domination économique mondiale de l'Empire britannique.
Il y en avait bien aussi en Perse (Iran) mais il fallait le partager avec la Russie tsariste. Restait la riche Mésopotamie (l'actuel Irak) dans l'empire ottoman.
Celui-ci, en totale déliquescence se laissait dépouiller de territoires sans même réagir mais là, le pétrole était préempté par son bon allié l'Allemagne qui d'ailleurs construisait pour cela un chemin de fer devant aller de Bagdad à Berlin par la Serbie.
Car l'Allemagne aussi avait l'ambition de détrôner le Royaume-Uni comme impératrice des mers : elle construisait à grands pas une flotte ultramoderne au pétrole. Le seul frein possible était donc la guerre pour la couper de la Mésopotamie et se l'annexer.
Mais comment annoncer aux britanniques qu'il fallait faire la guerre à l'Allemagne ? Après la dynastie des Stuart (1371-1714), la monarchie devient allemande : la dynastie des Hanovre (1714-1901), renommée Saxe-Cobourg-Gotha en 1901 fut rebaptisée Windsor en 1917 à cause de la guerre. Guillaume II était le cousin germain du roi George V et le petit-fils de la reine Victoria, fille de la princesse Victoria de Saxe-Cobourg-Saalfeld, son mari était le prince Albert de Saxe-Cobourg-Gotha, la famille Mountbatten sont leurs cousins les von Battenberg au nom anglicisé suite à la guerre, etc...
Autrement dit, malgré une "Entente cordiale" affectée (1904), les britanniques étaient avant 1914 nettement plus germanophiles qu'amis de la France, l'ancestrale rivale, l'ennemie jurée de l'Angleterre.
Mais l'ambition démesurée du Kaiser, le cher "cousin germain" Guillaume II ne pouvait plus être ignorée : il fallait bien se rapprocher de ces maudits français qui, justement, se cherchaient des alliés contre une Allemagne à nouveau menaçante.
Nécessité fait loi et il est bien connu que les États n'ont pas d'amis, rien que des intérêts. Donc, OK pour aider les français à contrôler la Manche et les côtes atlantiques et leur envoyer quelques troupes.
Après que l'Allemagne eût attaqué la France, on comptait sur celle-ci et son alliée la Russie pour lui régler rapidement son compte. Mais la France comptait aussi sur les britanniques pour tenir leurs engagements.
Mais, toujours, comment faire voter le parlement britannique en faveur d'une guerre à l'Allemagne ? Et alliés avec la France ! Le public et la presse n'y était pas prêts… du tout. Et là, divine surprise : les allemands eurent la mauvaise idée de piétiner la petite Belgique neutre pour envahir la France, neutralité garantie par le traité de Londres (1839).
Le prétexte inespéré était là, tout trouvé !
À peine la guerre votée, leurs troupes venues d'Inde et d'Égypte étaient déjà au Levant, leur front le plus crucial. Les rebellions arabes contre les ottomans (1916-1918) furent coordonnées par le fameux "archéologue" T.E. Lawrence "d'Arabie" avec promesses d'États arabes "libres".
Mais des promesses faites aussi aux sionistes... (déclaration Balfour, 1917). Et par les accords secrets Sykes-Picot de 1916, ils promirent les bas-morceaux du Moyen-Orient aux français (Syrie-Liban) pour en garder le précieux pétrole de l'Irak, du Koweït et d'Arabie. Well done ! RJ
11 novembre 2018
- Écrit par BRUYERE
CEREMONIE PACIFISTE DU 11 NOVEMBRE 2018
Plein succès du rassemblement pacifiste du 11 novembre 2018 à Villeurbanne, voir aussi https://www.youtube.com/watch?v=M_-_6EcBflU
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CRAONNE MAI 2008
- Écrit par BRUYERE
Rassemblement pacifiste du 17 mai 2008 à Craonne
Samedi 17 mai, un rassemblement pacifiste réunissait quelques centaines de personnes à Craonne pour demander la réhabilitation des fusillés pour l'exemple de la première guerre mondiale. Un car parti de Saint-Etienne récupérait à Lyon une douzaine de militants de la Libre Pensée du Rhône ainsi qu’un représentant de la Ligue des Droits de l’Homme, quelques autres de l'Ardèche et de la Haute-Loire. Un court arrêt à Dijon permettait à des camarades de la Côte-d'Or de nous rejoindre.
A Craonne (prononcer « Cranne », la diphtongue étant réservée pour la chanson), sur le plateau de Californie, le lieu même de la boucherie du Chemin des Dames où des hommes perdirent la vie par centaines de milliers, le maire et conseiller général de Craonne, Noël Genteur, accueillait les participants au rassemblement. Après avoir rappelé que le conseil général de l'Aisne avait voté une motion demandant la réhabilitation de tous les fusillés pour l'exemple, il nous lisait une lettre pleine d'émotion d'un poilu demandant à sa femme, dans l'horreur des tranchées, des nouvelles de leur petite fille qu'il n'avait jamais vue.
A la suite du maire, l'Association Républicaine des Anciens Combattants, la Ligue des Droits de l'Homme, l'Union Pacifiste et la Libre Pensée prenaient la parole pour demander que soient réhabilités les six cents hommes qui furent fusillés pour avoir refusé de mourir pour rien, sous les ordres d'une hiérarchie incompétente tenant pour nulle la vie humaine.
A l'issue du rassemblement, les participants étaient conviés à la projection du documentaire « Les Fusillés pour l'exemple ». La projection fut suivie d'un débat avec Alain Moreau, le réalisateur.
Les contraintes sur le temps de conduite des chauffeurs du car nous ramenant à Lyon ne nous ont malheureusement pas permis d'assister ensuite à la visite guidée des lieux de bataille faite par Noël Genteur.
La position actuelle du gouvernement est celle d'une réhabilitation, a minima, au cas par cas. La réussite du rassemblement de Craonne, à laquelle la fédération du Rhône a apporté sa contribution, est un élément important dans la démarche de réhabilitation de tous les fusillés pour l'exemple.
Cédric Mulet-Marquis
2007 11 CHAPELANT
- Écrit par BRUYERE
Réhabilitation du Sous-Lieutenant CHAPELANT.
.
Le 11 novembre 2007, pour la première fois depuis le 29 juin 1934, date du rejet définitif de la dernière demande de réhabilitation par la Cour spéciale militaire, la mémoire du sous-lieutenant Chapelant, martyr des tribunaux militaires, fusillé pour l’exemple le 10 octobre 1914, a été rappelée par le maire de sa commune natale, Ampuis dans le Rhône. Le journal Le Progrès du 11 novembre a consacré un bel article à l’événement.
Nous avons rencontré le 3 décembre, le maire, M. Gérard Banchet . Il nous a dit qu’il ne connaissait rien de l’affaire Chapelant avant qu’André Gerin, le député-maire de Vénissieux, lui communique la lettre qu’il venait d’adresser au président de la République pour demander la réhabilitation du fusillé. Les lecteurs de l’An II savent que l’heureuse initiative d’André Gerin a été sa réponse à la démarche décidée en direction des élus du département, le 8 mai 2007 devant le monument aux morts pacifiste de Villié-Morgon. Le texte suivant avait été adopté :
« Les participants au rassemblement du 8 mai 2007 devant le monument aux morts pacifiste de Villié-Morgon, à l’appel de l’ARAC, de la Ligue des Droits de l’Homme et de la Libre Pensée s’adressent à vous.
A la suite de la lettre adressée par les responsables nationaux de nos organisations, demandant la réhabilitation des fusillés pour l’exemple de la guerre 14-18, nous souhaitons mener une action particulière pour la réhabilitation du sous-lieutenant Chapelant, inhumé à Ampuis. Reprenant à notre compte le vœu adopté en sa faveur par le Conseil général du Rhône le 30 août 1923, nous demandons que soit définitivement effacée l’indignité attachée à Jean-Julien Chapelant à la suite d’un simulacre de procès. Nous nous joignons par cela à la démarche engagée à l’échelle nationale. Nous tenons à votre disposition toutes les informations nécessaires et vous prions de croire à notre attachement à la justice républicaine. »
M. le Maire nous a communiqué sa contribution qui va être publiée dans le Bulletin municipal de décembre en défense du sous-lieutenant. Il annonce :
« J’ai l’intention, d’ici quelques semaines, d’organiser une cérémonie pendant laquelle nous rendrons hommage vibrant à ce soldat émérite ».
Nous y serons. Il s’agit d’arracher enfin la réhabilitation, avec le sous-lieutenant Chapelant, de tous les fusillés pour l’exemple.
Cette manifestation répondra, 85 ans plus tard, à la première grande manifestation publique organisée à Ampuis le 1er novembre 1922, en défense de Jean-Julien Chapelant .
M. le Maire en parle dans le Bulletin municipal. Elle avait été organisée par le courageux secrétaire de mairie et instituteur du village d’Ampuis, Gabriel Trancy, honneur de sa corporation.
Elle rassembla une véritable foule des habitants de la commune et d’élus nombreux, qui défilèrent, musique en tête, après le discours prononcé par l’instituteur.
Les parents sont morts de chagrin, le père en 1936, la mère en 1940.
Au moment où les bruits de bottes retentissent de tous côtés, la bataille pour la réhabilitation du sous-lieutenant Chapelant est le combat pour la paix que menaient déjà sans doute autour de leur instituteur, les habitants d’Ampuis qui avaient voulu, en dépit des ganaches militaires, que le nom du fusillé figure sur le monument aux morts et qui ont choisi de faire inscrire au bas
de la liste des morts « Victimes de la guerre. »
Marcel Picquier 5 décembre 2007