2024 10 22 A propos de Yves Klein
- Écrit par BRUYERE
"Yves Klein, la pureté du pur" : Rencontre avec Alain Leduc au Bal des Ardents le 26 novembre à 19h
Yves Klein (1928-1962), l'homme des bleus monochromes, est l'un des monstres sacrés de l'art contemporain. Notre camarade libre-penseur Alain Leduc lui conscre une biographie qui montre qu'il ne fut pas que cela, et qu'en particulier, il fut un compagnon de route assidu du phalangisme franquiste, un jeune premier des réseaux mussoliniens du monde de la culture en Italie, un protégé de l'OAS. Plus qu'une mise au point politique sur un mythe de l'art du 20e siècle, l'ouvrage d'Alain Leduc est aussi l'analyse de la façon dont ces mythes d'avant-garde sont construits par tout un milieu d'hommes d'affaires, de galeristes et d'intercesseurs dont la préoccupation, au tournant des années 1950 et 1960, fut de promouvoir un art contemporain "pur", comprendre: épuré de toute velléité de révolution sociale.
https://www.babelio.com/livres/Leduc-Yves-Klein-ou-la-purete-du-pur/1732151
Alain Leduc et son préfacier Oliver Brax seront à Lyon au Bal des Ardents (17 rue Neuve, Lyon 1er) le soir du 26 novembre pour présenter l'ouvrage.
2024 10 24 Soutien à Georges Ibrahim Abdallah
- Écrit par BRUYERE
Georges Ibrahim Abdallah, prisonnier de l'état français
Bonjour à toutes et tous.
Je m'exprime ce soir au nom du Collectif 69 de soutien au peuple palestinien. Tout d'abord, merci à nos amies et amis de la Campagne Unitaire pour l'organisation de ce rassemblement et à toutes les organisations signataires. Notre présence à tous et toutes aujourd'hui est essentielle car soutenir Georges Abdallah, défendre sa vie, exiger sa libération n'est rien d'autre en réalité qu'une lutte plus que légitime en faveur de la justice et de la démocratie.
Il s'agit d'une lutte démocratique parce que Georges Ibrahim Abdallah, enseignant, résistant communiste libanais - "combattant arabe" comme il aime à le préciser - est détenu illégalement en France depuis maintenant 40 ans.
Nous sommes aujourd'hui le 24 octobre 2024 ; et c'est le 24 octobre 1984 ici même, à Lyon, que les autorités françaises arrêtent Georges Abdallah. Il est condamné dans un premier temps à quatre ans de prison, pour détention de faux papiers. En 1987, à l'issue d'un procès qui relève de la mascarade, c'est à la prison à perpétuité qu'il est condamné, accusé de complicité dans l'assassinat d'un membre du Mossad et d'un diplomate américain (en 1982). Des faits qu’il a toujours niés. Durant toute cette période, Georges Abdallah doit subir une campagne médiatique calomnieuse, pour dresser l'opinion publique contre lui.
Son propre avocat était en fait un agent des services secrets français, payé par le gouvernement pour le trahir et assurer sa condamnation. Cet homme, Jean-Paul Mazurier, déclara à la télévision : "Je reconnais devant vous que j'ai les mains sales, que j'ai fait un sale boulot ; mais surtout, mais avant tout, j'ai agi sur ordre, j'ai agi sur ordre de l'état".
Georges Ibrahim Abdallah est éligible depuis 1999, c'est-à-dire 25 ans maintenant, à une libération conditionnelle ; à ce jour, toutes ses demandes ont été rejetées.
Pourtant, en 2013, la Chambre d'Application des Peines de Paris accepte enfin sa demande de libération. Mais c'est cette fois le gouvernement français lui-même, sous pression des USA, qui intervient pour bloquer sa sortie. Laurent Fabius et Manuel Valls, sur demande d'Hillary Clinton, refusent de signer l'arrêté d'expulsion nécessaire à son retour au Liban, qui a pourtant déjà demandé le retour de son ressortissant.
Sa défense dénonce depuis des années cette pression mise par les Etats-Unis. Et son pays, le Liban, a réaffirmé son accord pour son retour à maintes reprises. Dernièrement, en juin 2024, le Premier Ministre libanais Najib Mikati a de nouveau demandé aux autorités françaises de libérer Georges Abdallah. Chaque année se tiennent à Beyrouth des manifestations populaires et des rassemblements devant l'ambassade de France pour exiger la libération de celui qui est le plus vieux prisonnier politique d'Europe.
Sa dernière demande de libération conditionnelle a été déposée en juin 2023. Nous sommes à quelques jours du délibéré de cette dixième demande, après pas moins de neuf refus par la Justice française. Aujourd'hui, cela fait quatre décennies que Georges Ibrahim Abdallah, âgé de 73 ans, est détenu dans les geôles de l'état français.
Ce traitement que la France lui inflige est contraire aux Droits Humains. Ce refus de le remettre en liberté est en total opposition avec le Droit International.
A titre d'exemple, en 2021, la Cour Européenne des Droits de l'Homme avait condamné la Hongrie pour avoir prononcé une peine de plus de 40 ans d'emprisonnement, ce qu'elle considère comme "un traitement inhumain et dégradant".
Comment tout cela est-il possible ?
C'est parce qu'en vérité, Georges Abdallah est une cible politique pour les USA et la France et son maintien en détention est éminemment politique. Même Yves Bonnet, ancien patron des services secrets français, décrit une vengeance d'état. Il déclara à la télévision : "Il y a des pressions. Je ne vois pas d'autres raisons d'ailleurs, de le maintenir en détention que des pressions émanant de services extérieurs, en l'occurrence des américains et des israéliens."
En réalité, l'emprisonnement de Georges Abdallah nous laisse à voir la nature véritable de la démocratie libérale et de la France, qui se targue sans cesse d'être "le pays des Droits de l'Homme". L'Etat français se proclame défenseur des droits humains quand dans le même temps, il bafoue les droits démocratiques les plus élémentaires.
Comme Georges lui-même le disait déjà en 1987 : « Qu’un combattant arabe soit jugé par une Cour Spéciale en Occident, rien de plus normal. Qu’il soit traité de criminel et de malfaiteur, rien de vraiment nouveau. Déjà les "bandits de l’Aurès", les "terroristes" de Palestine, ainsi que les "fanatiques lépreux" d’Ansar et Khiam ont été l’objet de ces honorables qualificatifs. Ils rappellent à tous ceux qui ont la mémoire courte le patrimoine de votre justice occidentale ainsi que votre civilisation judéo-chrétienne... Mais que le criminel yankee, bourreau de tous les déshérités de la terre, soit, en plus, le représentant des prétendues victimes devant vous, il y a bien de quoi alors s’abstenir de tout commentaire sur la nature de votre Cour ainsi que sur la tâche qui lui est assignée. »
Ainsi, ce qui doit être clair pour chacun et chacune d'entre nous, c'est ce que défendre la vie de Georges Abdallah, exiger sa libération, est un enjeu démocratique véritable pour toutes celles et ceux qui veulent préserver les valeurs d'égalité, de justice et les libertés publiques.
Défendre Georges Ibrahim Abdallah, c'est aussi soutenir la résistance palestinienne ; car Georges Abdallah est un résistant, un fervent combattant de la cause palestinienne, qui a pris les armes pour lutter contre la brutalité coloniale sioniste, en Palestine comme au Liban.
C'est pour cette raison que les états étasunien et français s'acharnent contre lui. A l'heure d'aujourd'hui, alors que le génocide se poursuit en Palestine, alors que l'offensive coloniale sioniste se durcit au Liban, les USA et la France intensifient la répression à l'égard de toutes les voix qui s'expriment en solidarité avec le peuple palestinien et toutes celles et ceux qui combattent le colonialisme.
Georges Abdallah fait peur à nos gouvernants, car il n'a jamais renié ses convictions. Malgré des décennies d'enfermement, jamais sa voix n'a tremblé en dénonçant l'injustice ; jamais sa détermination n'a failli ; jamais il n'a renié sa lutte révolutionnaire ; jamais, en somme, il n'a renié la Palestine. Il ne faudrait surtout pas pour nos dirigeants qu'un combattant aussi déterminé, qu'un infatigable militant de la cause palestinienne, puisse devenir un exemple pour la jeunesse de France ou de Palestine.
C'est pour toutes ces raisons qu'il essentiel pour nous d'être présentes et présents ici aujourd'hui, ensemble, dans un mouvement commun, unitaire, pour exiger la libération de Georges Abdallah mais en soutien à tous les prisonniers et prisonnières du régime colonial sioniste.
C'est pour toutes ces raisons que nous appelons chacun et chacune à se placer fermement, résolument, du côté de la justice et du droit. Nous, le Collectif 69 Palestine, ne cesserons pas de nous mobiliser, de manifester, d'interpeller les élues et élus, comme nous le faisons depuis des années, pour obtenir enfin la liberté pour Georges Abdallah.
Nous devons nous tenir debout et dignes, comme tous les prisonnières et prisonniers de la cause palestinienne, comme Georges n'a cessé de le faire durant ces quatre longues décennies d'un emprisonnement aussi illégal qu'illégitime.
Que notre gouvernement essaie tant qu'il le voudra d'étouffer sa voix : nous nous ferons le relais de sa parole ; car elle s'exprime en soutien aux opprimées et opprimés, pas seulement ceux de Palestine et du Liban, mais en faveur de toutes celles et ceux qui combattent l'oppression coloniale partout où elle se trouve :
"Ce qui se passe aujourd’hui en Palestine, camarades, ne peut pas nous laisser indifférents. Depuis plus d’une soixantaine d’années et avec quel héroïsme et quelle obstination les masses palestiniennes et leurs avant-gardes combattantes font face à l’une des dernières entités de colonisation de peuplement.
Ensemble, camarades, encore une fois, ensemble nous vaincrons et ce n’est qu’ensemble que nous vaincrons.
Certainement, camarades, c’est toujours en assumant la solidarité avec les masses populaires que l’on apporte la solidarité la plus significative aux prisonniers révolutionnaires.
A bas l’impérialisme et ses chiens de garde sionistes et leurs complices réactionnaires arabes !
Honneur aux martyrs et aux peuples en lutte !"
Alors, n'abandonnons pas Georges Abdallah ; continuons à parler de lui, à exiger sans relâche sa libération car il est temps, il est plus que temps qu'il reprenne sa place auprès des siens.
Et, comme lui, ne cessons jamais de répéter de toutes nos forces que la Palestine vivra et que la Palestine vaincra !
Le Collectif 69 de soutien au peuple palestinien, Jeudi 24/10/2024
2024 10 22 SOUTIEN LP34
- Écrit par BRUYERE
Atteintes à la liberté d’expression à Montpellier Total soutien à nos camarades de l’Hérault
Au nom de la Libre Pensée du Rhône, je vous exprime le soutien de notre fédération et l’exigence de respect des libertés de manifestation et d’expression.
Nous demandons bien entendu l’arrêt immédiat des mesures préfectorales iniques prises à l’encontre des associations ayant exprimé leur solidarité avec le peuple de Gaza, et en particulier contre nos camarades libres-penseurs de la Fédération de l’Hérault.
Nous avons pleinement conscience que ces liberticides n’ont en aucune façon un caractère local.
Elles le dépassent, et s’inscrivent dans un contexte national délétère qui voit toute forme de solidarité avec le peuple palestinien de Gaza ou de Cisjordanie taxée « d’antisémitisme », dans un climat de chasse aux sorcières s’apparentant à la promotion d’une idéologie d’état.
A Lyon, nous avons vu chez nous la double interdiction, en juin 2023, d’une conférence de l’avocat franco-israëlien Salah Hammouri, quasiment sur injonction des représentants sionistes auprès de la municipalité locales et du préfet.
Nous avons connu l’interdiction de rassemblements pacifiques et pacifistes en faveur de Gaza. Nous avons vu la municipalité recevoir le représentant de l’ambassadeur d’Israël au prétexte d’une remise de médaille avec les descendants de « Justes », au mépris des association juives venues exprimer leur indignation pour cette usurpation de moralité.
Tout dernièrement, nous avons pris connaissance de la mise en garde adressée par le CRIF à l’Intersyndicale du Rhône pour rappeler que « les souffrances des civils palestinien (…) ne sont pas uniquement dues aux opérations militaires israéliennes, mais aussi à la mauvaise gestion et aux politiques répressives du Hamas. » Cette mise en garde se couvrait du « droit d’Israël à se défendre ». Il faut savoir que l’intersyndicale (FO, CGT, UNSA, FSU, Solidaires, UNEF) avait appelé à manifester avec le collectif Palestine 69 le 5 octobre.
Cette mise en garde, adressée à la Fédération FO de l’Enseignement, a été envoyée avec copie au recteur !
Ce dernier fait finit d’illustrer la collusion entre les autorités civiles et les représentants du sionisme pro-Netanyahou.
La Libre Pensée du Rhône a signé l’Appel contre la répression dans l’Hérault et à amplifier la protestation contre cette atteinte aux libertés fondamentales.
2024 10 22 LES SURVIVANTES
- Écrit par BRUYERE
Entre, lecteur, et descends aujourd’hui avec nous dans un monde habité de faits à peine croyables. Et tentons d’y mettre un peu de lumière.
Au point de départ : un film documentaire de Pierre Barniéras : « Les Survivantes », réalisé hors des circuits commerciaux et qui a bouleversé ses spectateurs, toujours plus nombreux. « Huit survivantes racontent leurs expériences éprouvantes au sein d'un vaste réseau de pédophiles, exposant le système qui a permis des abus aussi horribles et posant la question de savoir combien de temps il persistera. » Il y est question de tortures physiques et psychologiques, de viols et de pratiques dégradantes, et même de « chasses à l’enfant » au milieu des forêts. Ce monde-là existe, et les témoignages recueillis ne laissent guère de doute sur cette triste réalité.
La participation de prêtres au sein de réseaux pédophiles est mentionnée, mais parmi les témoins, l’une d’elles lance des accusations troublantes. Hélène Pelosse (tel est son nom) affirme avoir reconnu formellement le cardinal Renard, identifié sur des photos bien après qu’enfant elle eut croisé sa route. Rappelons qu’Alexandre Renard, né à Versailles et décédé en 1983 à Paris, a été archevêque de Lyon de 1967 à 1981, prédécesseur d’Albert Decourtray. Ce n’est pas tout : dans des vidéos qu’on peut trouver sur internet, elle met en cause René Dupanloup, décédé en 1994 dans l’Ain, et évêque de Belley de 1975 à 1987. Rien de moins. Précisons que ce Dupanloup n’a pas de lien de parenté, sinon très lointain, avec l’évêque d’Orléans, de grivoise réputation, qui fit de Jeanne d’Arc une sainte. Les pratiques sexuelles de René Dupanloup seraient bien pires que celles de son célèbre homonyme de la chanson.
Depuis des années de révélations, on ne s’étonne plus de rien. Mais quand même ! Les deux prélats seraient non seulement des pédophiles (pourquoi pas ? on en a vu d’autres) mais de plus impliqués dans des réseaux satanistes. Faut-il le croire ?
Réflexions et hypothèse
Les lignes qui suivent n’engagent que l’auteur de ces lignes.
Nous allons voir qu’au-delà du témoignage d’Hélène Pelosse, la place obscurantiste et l’hypocrisie du clergé catholique sont engagées, pas de façon directe, mais dans un registre plus inattendu.
Il n’est pas question de douter des horreurs qu’Hélène Pelosse a vécu dans son enfance, ni du témoignage des autres femmes présentes à l’écran. L’existence de réseaux pédo-criminels est un fait connu. Mais dans le film Mme Pelosse est la seule à mettre l’accent sur le pédo-satanisme. Sur les « révélations » qu’elle détient, il est indispensable de prendre du recul. Les vidéos visibles sur Youtube nous montrent d’elle un visage sensiblement différent de celui du film : une femme au langage certes structuré, ancienne élève de l’ENA ayant exercé de hautes fonctions, de très hautes fonctions même (nous y reviendrons dans un article futur), mais aussi quelque peu « allumée », sauf son respect. Un haut niveau de compétences d’un côté, comme cela apparaît dans son profil Wikipedia, où l’autre côté de sa personnalité est curieusement absent. Son langage est celui d’une mystique qui appelle à élever un « mur de prière » pour combattre le satanisme. Elle se dit protégée par le ciel, grâce à quoi elle a survécu non seulement aux tortures de son enfance, mais à des tentatives de meurtre « par ondes ». C’est ainsi qu’on lui a brûlé le sexe à distance. Elle a été elle-même sous emprise et donc téléguidée par ses tortionnaires. Elle est capable de reconnaître les MK (Mind Kontrol) à leurs pieds de bouc. Elle les a même vus. Elle a fait aussi une tentative de suicide et s’est tirée de tout cela grâce à des années passées en séances d’exorcisme. Dieu est grand.
Elle affirme que les autres femmes du film ont été victimes des sectes pédo-satanistes, lors de séances auxquelles assistait le président François Mitterrand. Mme Pelosse affirme que les enfants d’une des intervenantes du film ont été torturés sous la pyramide du Louvre en présence du président Emmanuel Macron. Diable ! Pourtant l’intervenante en question n’en dit mot dans le film. Bien sûr, on peut toujours croire (ou faire croire) qu’on ne parle pas par peur de représailles. Mais la Pyramide du Louvre, comme dans le « Da Vinci Code », c’est pousser la théorie du complot un peu loin. Le documentariste, un journaliste catholique connu pour des prises de position polémiques et conservatrices, voire complotistes, avait-il connaissance de ces déclarations lunaires ?
Tiens, je ne savais pas que j’aurais à défendre un jour l’honneur d’Emmanuel Macron ! Etrange affaire décidément.
La piste de l’exorcisme
Les « révélations » de Catherine Pelosse viennent d’ailleurs. Mais d’où ?
Nous connaissons une autre personne qui a été exorcisée, et qui, pour le coup, a parfaitement la tête sur les épaules. Il s’agit de Mme Catherine Giraud, victime d’un accompagnateur spirituel carme indélicat (euphémisme) et d’un exorciste compulsif avec son entourage toxique (une naturopathe, on est en plein mélange des genres).
Catherine a fait deux ans de thérapie et a repris une vie normale. Elle a fait un signalement au Parquet de Lyon, mais le dossier a été classé sans suite.
Reconnaissant un diagnostic péremptoire de possession satanique et la responsabilité de l’accompagnateur dans la détérioration psychologique de Catherine Giraud, l’ordre des Carmes déchaux a consenti à verser la somme symbolique et bien insuffisante de 2000 € en guise de participation à la prise en charge de sa psychothérapie. Ce dédommagement est d’autant plus remarquable qu’il n’a pas été demandé, surtout quand on sait combien l’indemnisation des victimes sexuelles de l’Eglise a été compliquée même après la parution du rapport Sauvé. Il est l’aveu d’une faute et montre sans doute la volonté d’éviter un scandale de plus sur un nouveau front. Quant à la CIASE, elle n’a pas traité des affaires d’exorcisme, qui n’entraient pas dans son champ de compétence.
En février 2024, les diocèses de Lyon et Paris et la communauté de l’Emmanuel (triple hiérarchie dont dépendait l’exorciste) ont publié un communiqué commun indiquant les sanctions prise à l’encontre du prêtre exorciste Emmanuel Dumont, sans toutefois préciser le motif précis des sanctions. Ce n’est qu’au printemps 2024 que Catherine Giraud a été reçu à l’évêché de Lyon puis la destinataire d’un courrier qui reconnaît les atteintes spirituelles graves dont elle a été victime.
Nous avons publié dans l’An II la lettre qu’elle a adressée à Mgr de Moulins-Beaufort à propos de faits incriminant Mgr Michel Santier et en revenant sur son histoire personnelle. La lettre posait des questions comme : « Combien de temps faudra-t-il donc encore attendre pour que les annonces, les déclarations, les communiqués des évêques lors de ces affaires médiatisées soient vraiment suivis des actes, ce que vous désignez peut-être sous le terme de « bonnes pratiques » au niveau des diocèses ? (…) Combien de temps encore les victimes devront-elles quémander et se battre avec les autorités ecclésiastiques pour obtenir des réponses à leurs questions et une vraie reconnaissance ? »
Or Mme Giraud a eu connaissance – bien avant les témoignages allégués dans le film – des mêmes théories complotistes colportés autour du film. Ces théories étaient en effet relayées dans la cellule d’exorcisme du diocèse de Lyon. Elles proviennent d’un ouvrage, écrit sous le pseudonyme d’Alexandre Lebreton, qui semble être le bréviaire de nos exorcistes patentés. Cet ouvrage de 700 pages, passablement confus et répétitif semble-t-il, si l’on en croit les réactions recueillies sur internet, est intitulé « MK ».
En voici une ébauche de présentation : « Pour la première fois dans le monde francophone, un livre tente d'explorer les sujets complexes que sont les abus rituels traumatiques et le contrôle mental qui en découle. Il s'agit ici d'approfondir la lourde question de la pédo-criminalité élitiste, aussi appelée le pédo-satanisme. Comment réagit le cerveau d'un enfant soumis à de telles horreurs ? Comment est-il possible de programmer mentalement un être humain ? Quelles sont les racines de telles pratiques ? (…) nous découvrons petit à petit que ces pratiques psycho-spirituelles, consistant à créer de profonds états modifiés de conscience par des traumatismes, sont une boîte de Pandore permettant de perpétuer un esclavage mental mais aussi d'accéder à d'autres dimensions. Il s'agit d'un monde occulte et sous-terrain, mais qui paradoxalement nous parle d'illumination tout en s'affichant clairement sous les projecteurs du grand théâtre mondial, notamment dans le show-business. » Bien entendu les praticiens du MK ont pour but de dominer le monde. Et ils sont capables de téléguider leurs victimes à distance.
Le diocèse de Lyon, autour de sa cellule « exorcisme » placée sous l’autorité de l’archevêque Philippe Barbarin, a participé au colportage toxique de ces fariboles, le diocèse ayant reconnu tout récemment que son ancien exorciste avait posé des affirmations sans fondement. Selon Emmanuel Dumont, des personnes auraient été victimes d’abus sataniques au cours de leur enfance. Catherine Giraud aurait été selon lui de ces personnes et le témoignage qu’elle en a donné ses rencontres avec l’exorciste fait état de faux souvenirs induits. Il n’est pas étonnant d’en constater l’influence dans les propos de Catherine Pelosse. On sait aussi que Barbarin a lui-même nommé Emmanuel Dumont au poste d’exorciste, et l’a protégé malgré des messages d’alarme dès 2016. En tant qu’évêque, la responsabilité de Barbarin est entière. On lit, sur le site édité par la conférence des évêques de France, que « l’exorcisme fait partie du ministère de l’évêque. De manière habituelle, il délègue cette mission à un prêtre qu’il nomme exorciste pour un temps donné. L’exorciste ne peut agir que dans son diocèse sauf dérogation spéciale au cas par cas. »
En conclusion : Mme Pelosse a vécu des expériences traumatisantes, sans nul doute, et cela peut partiellement excuser ses délires. Après les épreuves de son enfance, vinrent les séances de désenvoûtement, dont elle semble avoir été la victime consentante. Selon toute vraisemblance, un lavage de cerveau en règle lui a révélé qu’Emmanuel Macron a présidé des rituels satanistes, que la famille royale de Belgique était impliquée tout entière dans ce genre de séances, et que les « MK » étaient prêts à dominer le monde. L’exorcisme : seconde expérience traumatisante elle aussi, d’une autre façon. Les faits que Mme Pelosse met en avant viennent de théories abracadabrantes colportées et donc accréditées par l’Eglise et ses cellules d’exorcisme, institutions moyenâgeuses entre toutes, où l’on pratique encore des procès en sorcellerie, avec recherche des piqûres sur tout le corps pour trouver par où le Malin a pu entrer.
Il n’est pas question de contester la participation de prêtres à des réseaux pédophiles, ni même l’éventuelle appartenance de brebis égarées à des réseaux satanistes : Michelet, parmi d’autres, a montré à quel point les eaux de d’exorcisme, de la possession et de la sorcellerie pouvaient être troubles. Mais nous sommes au XXIème siècle, et on aurait cru ces pratiques révolues.
Assez pour aujourd’hui avec ce sujet à tiroirs ! Comme chez Dante, chaque cercle de l’enfer invite à descendre toujours plus profond. Nous essaierons d’en savoir plus, mais sans nous égarer !
La conclusion de cet article n’est que provisoire. Les ténèbres obscurantistes sont bien assez épaisses comme ça, ce n’est pas la peine d’en rajouter.
P. GIROD
2024 10 22 Sur Gaza et sur le « génocide » vendéen
- Écrit par BRUYERE
L’idée que le territoire de Gaza fait l’objet d’un génocide en ce moment-même alimente régulièrement des polémiques. Génocide ? « Risque » de génocide ? Pas de génocide du tout ? Les positionnements observés dans la sphère politico-médiatiques révèlent souvent une volonté de minimiser l’ampleur des horreurs commises par l’Etat israëlien de Netanyahou, qui ne devraient même pas avoir besoin d’une qualification particulière pour être fermement combattus.
Comme souvent, il est intéressant d’aller voir dans le passé comment certains événements ont donné lieu à des polémiques comparables.
Le 10 mai 2007, une proposition de loi était déposée par neuf députés dont Hervé de Charrette, descendant d’un fameux chef chouan, pour qualifier de « génocide » les massacres ayant eu lieu au moment de la guerre de Vendée. Depuis, après trois premiers projets de loi, deux élues d’extrême-droite, Emmanuelle Ménard (Hérault) et Marie-France Lorho (Vaucluse), ont récidivé le 7 février 2018 un déposant un texte visant à reconnaître « des crimes commis contre la population vendéenne. » Le texte affirmait « que les violences commises en Vendée entre 1793 et 1796, par des troupes aux ordres de la Convention et de son Comité de salut public, sont des faits qui seraient aujourd'hui qualifiés de crimes de guerre, crimes contre l'humanité et, s'agissant notamment de l'expédition dite des colonnes infernales, de génocide. » Pour ces deux élues, le but était plus intéressé qu’il n’y paraît. La loi visait, selon Ouest-France, à annuler « les lois en exécution desquelles ils ont été commis. » La contre-révolution en action.
Les massacres de Vendée ont été abominables, avec quelque 150 000 à 200 000 victimes du côté vendéen, alors que du côté républicain on a compté 70 000 soldats tués. Une guerre atroce, sans aucun doute, marquée par des crimes de guerre caractérisés. Mais une guerre. Pour que cela fût un génocide vendéen, il aurait fallu une volonté politique de supprimer un « peuple » vendéen, ce qui n’a aucun sens. Non seulement il n’existe aucune particularité ethnique propre à la Vendée, mais le terme « vendéen » a fin par désigner une position politique qu’on retrouve ailleurs qu’en Vendée. En Bretagne par exemple, mais partout en France. Ainsi le sud des Monts du Lyonnais dans le Rhône, région fortement cléricalisée, a été surnommé la « petite Vendée lyonnaise ». Et il y eut de nombreux républicains parmi les habitants de la Vendée. Pour l'historien de référence de la Révolution, Jean-Clément Martin, "il n’y a pas eu de génocide, car il n’y a pas eu de population ciblée, tout simplement."
Michel Vovelle ajoute un argument supplémentaire : « A aucun moment la philosophie ou l’idéologie révolutionnaire n’a pu envisager ni ériger un système de « génocide » si contradictoire avec les valeurs proclamées. » Or un génocide est toujours un acte volontaire et plus ou moins planifié dans un but idéologique ou politique précis.
Bien entendu, aucun projet de loi n’a abouti, et aucun historien ne se risque à parler de « génocide vendéen », contrairement aux représentants d’Eglise et à certains hommes politiques. Mais pas seulement dans les milieux intégristes d’extrême-droite : sur I-Télé, Luc Ferry affirmait en 2015 que “la guerre de Vendée, ça n’a pas été beau, c’est le premier grand génocide dans l’histoire de l’Europe…” Un peu surprenant de la part d’un ancien ministre de l’Education nationale ! Il rejoint les thèses affirmées au Puy du Fou, qui sont quand même plus attendues. Philippe de Villiers a préfacé en ce sens La Grande Histoire des guerres de Vendées, écrite par Patrick Buisson, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy à l'Élysée.
Quant aux déclarations de Philippe Barbarin, elles sont claires : « En France, on a bien du mal à reconnaître qu’en 1793, il y a eu un véritable génocide franco-français » (interview avec le Progrès du 16 avril 2006). Notons que l’expression « génocide franco-français » est à elle seule une absurdité qui anéantise toute argumentation.
Rien à voir avec le génocide des Tasmaniens (le seul qui ait abouti à 100 % !), ni avec celui des Arméniens, ni avec le Ruanda. A.O. Neville, placé au poste « protecteur en chef des Aborigènes » affirmait en 930 : « Éliminons les Aborigènes pur-sang et permettons la mixture des métis parmi les Blancs, et peu à peu la race deviendra blanche ». Voilà ce qu’est un génocide ! Quant aux événements du Ruanda, on devrait s’en souvenir dans la Région, puisque le Père Wenceslas Munyeshyaka, a été arrêté en application d’une implication par le TPI pour son rôle joué dans le génocide. Il avait été exfiltré dans une paroisse ardéchoise par les pères blancs des Missions africaines. Selon Golias, qui affirmait disposer d’un dossier très conséquent, les pères blancs « savaient très bien qui il s protégeaient et faisaient fuir vers la France. » Sur le sujet, l’Eglise était moins regardante.
Et pour en revenir à Gaza, on peut soutenir que le génocide a débuté en 1948, et procède par étapes. Gaza succède à Deir Yassin et à tant d’autres. Si vous n’êtes pas convaincus, lisez ou relisez « Le nettoyage ethnique de la Palestine » d’Ilan Pappé, où vous retrouverez les déclarations des dirigeants israëliens à l’époque de la Nakba. Ils ne laissent aucun doute sur leur volonté d’éliminer la population palestinienne. Ceux de 2024, qui parlent des Palestiniens comme « d’animaux humains » sont leurs dignes successeurs.
P.G
2024 09 LAICITE MODE D'EMPLOI : UN DOCUMENTAIRE POUR REMETTRE LES PENDULES A L'HEURE
- Écrit par BRUYERE
LAICITE MODE D'EMPLOI : UN DOCUMENTAIRE POUR REMETTRE LES PENDULES A L'HEURE
Depuis des années, nous assistons à une campagne politicienne permanente visant à entretenir la confusion autour de la notion de laïcité. Le principe de liberté est maintenant revendiqué par ses ennemis historiques, calottins et autres partisans d'une idéologie d'Etat patriotarde, au prix d'un dévoiement inouï du sens des mots.
La laïcité est maintenant invoquée CONTRE la liberté de conscience, pour justifier une synthèse liberticide entre christianisme identitaire et athéisme d'Etat. La juste révolte de larges secteurs de la population contre ces menées liberticides, notamment dans la jeunesse, est maintenant qualifiée d'hostilité à la laïcité, alors qu'elle est précisément l'expression de la continuité du combat laïque. Il est grand temps de remettre quelques pendules à l'heure! C'est l'objet du projet de documentaire soutenu par la Fédération Nationale de la Libre Pensée, "Laïcité mode d'emploi". Cet outil d'éducation populaire indispensable doit être disponible en 2026. Réaliser ce documentaire nécessitera des fonds, c'est pourquoi nous vous invitons à contribuer à cette cagnotte, à la hauteur de vos moyens, avant le 20 octobre. https://fr.ulule.com/documentaire-laicite-mode-d-emploi/
2924 09 EDITO AN II
- Écrit par BRUYERE
Le 1er vendémiaire est l’anniversaire de la proclamation de la Première République en 1792, an I de la Liberté. Au lendemain de Valmy et de l’écrasement de la coalition des princes et des roitelets par les masses populaires, l’émancipation collective s’incarnait dans une nouvelle forme de gouvernement, abolissant l’ordre de droit divin, la monarchie absolue et les dernières scories de la féodalité. Cette République n’a pas été proclamée par une commission ad hoc, ni par un gouvernement provisoire. Elle n’est pas l’émanation d’un pouvoir putschiste installé sous la pression d’officiers conspirateurs. Elle est l’acte initial du mandat d’une assemblée constituante souveraine élue entre le 2 et le 19 septembre 1792 : la Convention nationale. C’est la Convention qui, dans les mois qui ont suivi, a mené la République à travers l’orage, les guerres, les conspirations ourdies dans l’agonie du monde des princes.
Cet anniversaire résonne avec notre présent. Il l’a même sans doute rarement autant fait. Nous ne commémorons pas le 1er vendémiaire – parce que nous ne commémorons jamais rien : nous prenons appui sur l’Histoire pour prolonger le combat séculaire pour la liberté et l’égalité. Mais cette année, c’est l’actualité qui vient elle-même à l’Histoire. L’arrivée de Macron en 2017, après l’effondrement du système partisan de la 5e, fut le lancement de la crise terminale. Les législatives de 2022 furent un palier supplémentaire. La déculottée du pouvoir après la dissolution laisse Macron devant un champ de ruines, sans autre solution que de voler le résultat au peuple, de jeter le masque centriste dont la réaction démo-chrétienne aime tant s’affubler, et de s’allier à Mme Le Pen au terme d’un barnum médiatique grotesque et interminable. Nous assistons aux spasmes consternants d’un monde où les princes, les hobereaux et les factions possédantes accaparent l’État, en s’embarrassant de moins en moins des faux-semblants d’une représentation de façade, réduite à la cooptation de fondés de pouvoirs des corps intermédiaires. Dans cette déliquescence de l’État, tout se concentre de plus en plus sur la pure présence d’un monarque concentrant tous les pouvoirs. Mais au fur et à mesure que les masques tombent et que cette omnipotence se montre, elle s’émousse. Le prince apparaît aujourd’hui comme le problème, et l’hypothèse de sa destitution fait son chemin. Les ministres se succèdent, trébuche, le parlement s’enlise dans les pactes les plus sordides. C’est que les faux-semblants de représentativité entourant le monarque servaient aussi à le protéger. Le pouvoir de l’Un, quand il apparaît comme il est, suscite l’apparition d’un mouvement inverse, celui du peuple républicain. Ce mouvement, c’est la Constituante. Aujourd’hui, le diagnostic d’obsolescence des institutions monarchistes et factieuses de la 5e République est patent. Il nous appartient, comme Libre Pensée, de d’articuler l’exigence d’une république de la justice, du travail et des libertés. Notre tâche est de marteler aux militantes et aux militants du mouvement ouvrier et démocratique que la Sociale n’adviendra pas soudainement et par surprise, mais au terme d’un travail de transition. Il n’y a qu’un chemin pour arriver à la Sociale et balayer la 5e République : le combat politique pour la Constituante.
Place au peuple, place à la République, et vive la prochaine Constituante !
2024 06 22 TRIBUNE LIBRE
- Écrit par BRUYERE
Mais que se cache-t-il donc sous les collants des footballeuses ?
Par un courrier daté du 27 février M. Vincent Nolorgues, président de la Ligue de football amateur, s’est adressé aux présidents de districts et ligues afin de rappeler que le port d’équipements comme les casques ou les collants ne pouvaient être portés qu’après une autorisation médicale délivrée par la Commission Médicale de la FFF après étude approfondie au cas par cas.
La raison ? Il s’agirait d’éviter tout "détournement du principe de neutralité, sous prétexte médical". M. Nolorgues va plus loin en indiquant que même si la commission médicale venait à autoriser ces équipements, ils "ne sauraient être portés avec des signes ostensibles, visibles d’appartenance, tels qu’interdits par nos statuts."
La menace de sanction est claire : "le refus d’ôter ou de cacher la tenue ou le signe ostensibles doit conduire à une application stricte de la règle : non-participation à la rencontre de la personne concernée, et en cas de refus de se retirer, le match ne peut se jouer."
Nombre d’arbitres amateurs ont fait remonter des infractions commises par des joueurs ou joueuses qui dissimulent cuisses et genoux « suivant les principes d’un islam rigoriste ». Comme le dit le collectif contre l’islamophobie : « Où donc va s’arrêter l’obsession de la FFF ? »
Pour justifier sa position, la FFF s’appuie sur un arrêt du Conseil d’Etat du 29 juin 2023 qui valide l’interdiction de tout signe ou tenue manifestant ostensiblement une appartenance politique, philosophique, religieuse ou syndicale lors des compétitions sportives, rejetant ainsi les pourvois contre la FFF introduits par plusieurs associations et, entre autres, par la LDH.
« Il résulte du principe de neutralité du service public rappelé par le I de l’article 1er de la loi n° 2021-1109 du 24 août 2021 qu’une fédération sportive délégataire de service public est tenue de prendre toutes dispositions pour que ses agents ainsi que les personnes qui participent à l’exécution du service public qui lui est confié, sur lesquelles elle exerce une autorité hiérarchique ou un pouvoir de direction, s’abstiennent, pour garantir la neutralité du service public dont elle est chargée, de toute manifestation de leurs convictions et opinions. (…) Une fédération sportive délégataire dispose du pouvoir réglementaire dans les domaines définis par [le] code du sport, pour l’organisation et le fonctionnement du service public qui lui a été confié. À ce titre, il lui revient de déterminer les règles de participation aux compétitions et manifestations qu’elle organise ou autorise, parmi lesquelles celles qui permettent, pendant les matchs, d’assurer la sécurité des joueurs et le respect des règles du jeu, comme ce peut être le cas de la réglementation des équipements et tenues. »
Le Conseil d’Etat laisse donc aux fédérations sportives tout loisir pour interpréter ce qui relève du prosélytisme. C’est ce qu’on appelle la laïcité à géométrie variable. Exit donc les bas et les collants, quand bien même ils ne comportent pas d’emblèmes religieux …puisqu’ils peuvent constituer un possible détournement de la loi ! Et pour ce faire, le Conseil d’Etat s’appuie essentiellement sur la loi du 24 août 2021 « confortant le respect des principes de la République » et son titre 1er: « GARANTIR LE RESPECT DES PRINCIPES DE LA RÉPUBLIQUE ET DES EXIGENCES MINIMALES DE LA VIE EN SOCIETÉ », loi qui est un pur produit de la logique liberticide de la macronie et dont la Libre Pensée demande l’abrogation ;
Dans son chapitre 1 sur les « dispositions relatives au service public », il est dit en effet que « Lorsque la loi ou le règlement confie directement l'exécution d'un service public à un organisme de droit public ou de droit privé, celui-ci est tenu d'assurer l'égalité des usagers devant le service public et de veiller au respect des principes de laïcité et de neutralité du service public. Il prend les mesures nécessaires à cet effet et, en particulier, il veille à ce que ses salariés ou les personnes sur lesquelles il exerce une autorité hiérarchique ou un pouvoir de direction, lorsqu'ils participent à l'exécution du service public, s'abstiennent notamment de manifester leurs opinions politiques ou religieuses, traitent de façon égale toutes les personnes et respectent leur liberté de conscience et leur dignité. »
De tout cela il ressort –c’est ce que j’en retiens – que le port de bas ou collants sur un terrain de sport « contrevient aux exigences minimales de la vie en société ». Je le reconnais humblement, je ne m’en étais pas aperçu.