2024 02 VENTOSE 198

Ventose de l’An II

Ni Dieu ni Maître

Lettre mensuelle d’informations de la Fédération du Rhône de la Libre Pensée

Parution tous les 22 du mois républicain en cours

Numéro 198 de février 2024

Les événements

 

La LP69 est solidaire des actions contre la loi DARMANIN…Lire https://www.librepenseerhone.org/10-themes/evenements/156-2024-01-21-contre-loi-darmanin.html

Succès de la Tête de veau républicaine du samedi  20 janvier….Lire https://www.librepenseerhone.org/10-themes/evenements/146-2024-01-20-tete-de-veau.html

Vie de la Fédération

Le congrès annuel de la fédération du Rhône a eu lieu le samedi 27 janvier …lire https://www.librepenseerhone.org/16-themes/activites-federation-rhone/157-2024-01-27-ag-lp69.html

Défense de la laïcité

 

Nos amis de la HAUTE LOIRE agissent contre le financement public à un nouveau monument religieux et lance une pétition à signer…lire https://www.librepenseerhone.org/11-themes/defense-laicite/154-2024-01-action-lp-43.html

Une déclaration d'enseignants, d'universitaires et de militants rationalistes contre l'éloge permanent de l'école privée par les représentants de l'Etat…..Lire  https://blogs.mediapart.fr/libre-pensee/blog/310124/l-eloge-de-l-ecole-privee-ca-suffit-que-vive-l-ecole-publique

Retour sur l’inauguration de la statue au Chevalier de la Barre….Lire le montage vidéo https://youtu.be/ihMKClbS-8o.....La LP du Rhône a fortement contribué à la campagne financière pour ce monument, merci aux donateurs !

 

Activités pacifistes

Pour un cessez le feu en Palestine !

La LP69 soutient toutes les manifestations unitaires à l'appel du collectif Palestine69…lire https://www.librepenseerhone.org/10-themes/evenements/151-2024-01-cessez-le-feu-palestine.html

La LP69 défend les libertés démocratiques !

Après une injonction du CRIF, la préfète enjoint l’université Lyon 2 d’annuler la conférence organisée par le Comité69 Palestine et Solidaire Etudiant.e.s, avec Maitre Gilles Devers, avocat au barreau de Lyon à l'université Lyon 2 sur le thème: "A Gaza : Crimes de guerre, crimes contre l’humanité, génocide ? Israël au tribunal."…Et la préfète a interdit la conférence déplacée à la BOURSE DU TRAVAIL ! Lire https://www.librepenseerhone.org/13-themes/activites-pacifistes/159-2024-01-31-defense-conference-lyon-2.html

Tribune libre (les articles publiés n’engagent que leurs autrices et auteurs)

Nous remettons l’article sur les uniformes à l’école car la partie POUR avait subi quelques altérations involontaires dans sa prise en compte, toutes nos excuses à l’auteur ! https://www.librepenseerhone.org/16-themes/activites-federation-rhone/152-2024-01-pour-contre-l-uniforme-%C3%A0-l-%C3%A9cole.html

Quand la révolte dans toute l’Europe donne raison à l’exigence de CONSTITUANTE SOUVERAINE…lire https://www.librepenseerhone.org/9-themes/bulletin-an2/160-2024-02-02-la-revolte-agriculteurs-et-la-constituante-souveraine.html

60 ans après, un salutaire rappel de l’assassinat de JF Kennedy, lire https://www.librepenseerhone.org/9-themes/bulletin-an2/161-chronique-d-un-2024-02-coup-d-%C3%A9tat-60%C3%A8me-anniversaire-de-l-assassinat-de-j-f-kennedy.html

Nos coups de cœur culturels

 

La pièce PRAGUE 1968 écrite, mise en scène par notre camarade Gilles Champion et sa CIE DE LA LETTRE G…En mai prochain, mois propice à se souvenir de mai 68 en France qui fit reculer De Gaulle et de mai 1871 de la Commune de Paris, la pièce sera jouée à la MJC MONPLAISIR…

Réserver sur https://www.payasso.fr/cieg/prague1968

Lire la page https://www.librepenseerhone.org/10-themes/evenements/158-2024-05-22-26-prague-1968.html

 Echos des bénitiers

Pour rire un peu des turpitudes des écritures…lire https://www.librepenseerhone.org/14-themes/echo-des-benitiers/162-2024-02-11-echo-des-benitiers.html

Pour nous rejoindre

Qui sommes-nous ?

https://www.librepenseerhone.org/qui-nous-sommes.html

Pour nous contacter

Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Pour nous suivre

https://www.facebook.com/librepensee69/?ref=aymt_homepage_panel

Pour adhérer

https://www.payassociation.fr/federationrhonelibrepensee/dons

Copyright © LP69 Tous droits réservés

2024 04 17 ISTRATI

ASSOCIATION http://lesamisdepanaitistrati.weebly.com/

 ISTRATI

 

« La véritable tragédie de Panaït Istrati »

Les éditions Lignes viennent de publier « La véritable tragédie de Panaït Istrati », d'Eleni Samios-Kazantzakis. Ce texte écrit pour être publié en France l’avait seulement été au Chili en 1938.

Les amateurs de littérature ont pu redécouvrir Istrati par la publication de ses « Oeuvres complètes » (sauf correspondance) aux éditions Phébus en 2006, et par la réédition dans la collection poche folio de nombreux romans.

Istrati fut mondialement connu dans les années 1920-1930, puis fut largement oublié.

Il publia au retour d'un long voyage à travers l'URSS en 1927-1929, un livre « Vers l'autre flamme » qui déchaîna la haine des staliniens contre lui.

Le livre d'Eleni Samios-Kazantzakis, relate leur voyage en URSS. Istrati est accompagné de sa compagne et d'un autre écrivain grec Nikos Kazantzakis(1) et sa femme Eleni. Ce témoignage est une évocation-souvenir, il ne s'agit pas d'un carnet de voyage écrit au jour le jour, où immédiatement  après.

L'effondrement du stalinisme permettra la redécouverte de cet écrivain, grâce aux efforts de l'association des amis de P. Istrati. Pourquoi cette haine, pourquoi un black out si long ?

Le lecteur d'aujourd'hui ne connait pas forcément l'écrivain ni son parcours, il est nécessaire donc d'y revenir d'abord.

Un autodidacte, un révolté, un bourlingueur, un passionné de littérature :

Panaït Istrati né en 1884 en Roumanie. Enfant apprenti surexploité, il part un beau matin à l'aventure malgré les supplications de sa mère. Il lit beaucoup et se fait battre comme plâtre par ses patrons parce qu'après dix heures de travail il prend encore le temps de lire. Il parcourt l'Orient et l'Europe, faisant tous les boulots. Ses romans sont largement inspirés de ses expériences. A plusieurs reprises il échoue à rejoindre clandestinement le pays de ses rêves, la France. Il y parvient, mais son désespoir et sa misère sont tels en 1920 qu'il fait une tentative de suicide. Les policiers trouvent sur lui une lettre adressée à Romain Rolland, et l'envoient au destinataire qui  répond et permettra  au jeune écrivain de publier son premier ouvrage écrit en français en le présentant comme le Gorki des Balkans. Le cauchemar vire au conte de fée, les romans d'Istrati s'enchaînent, à partir de 1925, le succès est au rendez vous, il est publié dans le monde entier.

Octobre, un espoir pour le monde:

Istrati a raconté le choc émotionnel et l'enthousiasme qu'a suscité la révolution d'octobre 1917, pour lui, alors qu'il était en Suisse. Comme pour tous les opprimés de cette Europe à feu et à sang, c'était l'espoir de la fin du carnage, la terrible période de la capitulation des dirigeants ouvriers enfin surmontée, le soulagement puisque là bas, « ils ont osé », selon la formule de Rosa Luxemburg.

Istrati est avant tout un artiste et n'a jamais été un militant même si avant la guerre il a combattu avec les socialistes et les syndicalistes en Roumanie, puisqu'il tâta de tous les métiers. Il participa à la grève générale de 1910 et fut arrêté alors (2)). Il connaît bien le principal leader du mouvement ouvrier roumain, Racovsky, qui a organisé l'accueil en 1905 des marins révoltés du Potemkine, réfugiés en Roumanie. Il est donc dans les années 1920 un partisan de l'URSS, non pas un compagnon de route du PCF, mais un ami de la révolution ouvrière et paysanne. «L'apparition du bolchevisme me subjugua, j'y adhérais promptement le lendemain de la révolution d'octobre ».

Ses romans sont écrits en français  dans une prose poétique remarquable; les personnages, les événements, les récits expriment la turbulence de la vie, l'amitié au dessus de tout, la soif de liberté, la rage contre la misère et la souffrance. Istrati se moque de toutes les écoles littéraires  et n'écrit que pour crier sa soif de vivre. Un de ses romans le plus réussi et des plus poignant : « Les chardons du Baragan », paru en 1928, se déroule au moment de la révolte paysanne durement réprimée en Roumanie au début du siècle.

En 1927 Istrati est invité aux cérémonies du dixième anniversaire de la révolution Russe. Il part avec Racovsky ambassadeur à Paris, qui vient d'être rappelé et démis de ses fonctions.

Racovsky a fait partie pendant la guerre de ces socialistes comme Lénine ou Rosa Luxemburg qui ont combattu contre le grand massacre et dénoncé la trahison des dirigeants socialistes qui ont participé à l'union sacrée. Il a participé à la conférence de Zimmerwald en 1915, à la fondation de la 3ème Internationale, et il est devenu par la suite un des dirigeants du parti communiste en URSS. Il sera le premier président de la république soviétique d'Ukraine en 1919. Dès 1923 il s'oppose à la bureaucratie, et Staline pour l'écarter l'envoie comme  ambassadeur à Londres puis à Paris. En 1927 il fait partie de l'opposition regroupée autour de Trotsky.

Quand il arrive en URSS, Istrati est enthousiaste et n'a pas encore mesuré que depuis 1924 un combat décisif se livre entre la direction bureaucratisée du parti bolchevik et l'opposition. Même s'il sait que Trotsky est écarté du pouvoir, il n'a aucune idée des raisons de ce revirement. Il reprochera d'ailleurs à Racovsky de ne pas lui avoir donné plus d'informations sur ce combat.

Les cérémonies officielles l'ont ennuyé, et il veut se faire sa propre idée de ce qui se passe dans le pays. Il veut voyager librement.

1927-29, années charnières :

Il suffit de donner deux repères : en 1927 Trotsky est exclu du Bureau Politique, puis exilé à Alma Ata. En 1929 tous les dirigeants de l'opposition qui n'ont pas renoncé à la lutte sont emprisonnés, Trotsky est expulsé d'URSS. C'est donc au moment où la répression s'accentue et où le pouvoir de Staline va devenir de plus en plus total, que Istrati parcourt l'URSS en long et en large, discute, multiplie  les rencontres en dehors des guides et officiels. Il va s’engager dans la défense d'un écrivain et membre de l'opposition trotskyste, Victor Serge.

A son retour en France il publie un ouvrage « Vers l'autre flamme », composé de trois parties, l'une qu'il écrit, deux autres qu'il signe mais qui ont été écrites par Boris Souvarine et Victor Serge. (La première partie est publiée dans ses Oeuvres chez Phébus).

Ce livre démarre par un rappel de son rejet du capitalisme et de son hypocrisie honteuse. Il donne deux exemples de sa barbarie tirés de l'actualité lors de son séjour à Paris. Pays pourtant civilisé, pays des lumières, patrie des droits de l'homme. Il relate ensuite son voyage et ce qu'il a constaté en URSS : son aversion pour la bureaucratie qu'il a vue à l’oeuvre, en train d’étouffer les idéaux de la révolution.

Les écrivains, les journaux du PCF, et notamment Henri Barbusse, déclenchent aussitôt une campagne haineuse contre lui l'accusant d'être un agent de la Sécuritate roumaine et de Mussolini. Il faut peut-être préciser que Hitler n'est pas encore au pouvoir en Allemagne en 1930 et que la Gestapo n'existe pas, ce n'est qu'un peu plus tard que les staliniens accuseront tous ceux qui critiquent Staline dont Istrati lui-même, d'être des agents de la Gestapo.

Romain Rolland ne le défend pas et lui demande de se taire.

Cette avalanche de boue et de mauvaise foi, pèsera sur le moral d'Istrati. Les insultes sont d'autant plus violentes que dans son livre il rend hommage à Trotsky, au moment même où Staline donne la consigne de ne plus traiter l'opposition comme un adversaire politique mais comme une agence des capitalistes.

Sa tuberculose s’aggrave, il a du mal à se faire éditer, il n'est pas du genre à avoir fait des économies. Il rentre en Roumanie, poursuivi par la haine des staliniens et les agressions des fascistes. Il meurt en 1935 dans un sanatorium, non sans avoir pu écrire en 1933 deux textes d'une grande beauté : « Méditerranée lever de soleil » et « Méditerranée coucher de soleil ».

Mauriac et les catholiques tenteront une récupération, mais Istrati n'était pas du bois dont on fait les mystiques.

La rencontre du crétois et du céphalonite :

P. Istrati assiste à Moscou aux manifestations du 10ème anniversaire , note l'enthousiasme des foules, s'étonne du matraquage de l'opposition qui tente de manifester, du suicide de Ioffé, mais ne voit pas le sens du combat de cette opposition qu'il ne connait pas et dont Racovsky ne lui a pas parlé. Les opposants doivent se méfier et peuvent craindre que Istrati trop confiant dans le paradis socialiste ne les trahisse.

C'est en URSS en 1927, en voyage organisé pour les écrivains, que Istrati rencontre Kazantzakis, ils sympathisent : « Kazan » qui se nomme « le crétois »  appelle Istrati « le céphalonite ». Comme toutes les amitiés d'Istrati, son amitié avec Kazan est totale, passionnée, tumultueuse. Istrati envisage de s'installer en URSS, ils décident  d'aller d’abord faire de la propagande en Grèce et de revenir s'installer au pays de la révolution d'octobre, « nous allons maintenant en Grèce crier notre enthousiasme de ce que nous avons vu en URSS. Puis nous y retournerons pour y vivre, apprendre et lutter. » écrivent-ils à Staline. Très vite ils sont expulsés par la police grecque et décident de retourner en URSS avec leurs compagnes.

Le récit d'Eleni Samios-Kazantzakis :

Le récit a été écrit après coup et donne un souvenir parfois assez différent de ce que rapporte Istrati dans « Vers l'autre flamme ». Il est intéressant de les comparer.

Les voyageurs ont obtenu par Lounatcharski et Olga Kamenova (sœur de Trotsky), un permis de circuler et aller où bon leur semble. Les déplacements se font en train mais aussi dans des autos mises à leur disposition et à cheval dans le Caucase. C'est dans la joie que commence le périple, ce que traduit bien le récit. « Un homme sera le héros de ce livre … voici donc ces êtres donquichottesques en marche vers Nijni Novgorod ...». Eleni indique que souvent Istrati les abandonne pour aller discuter avec les gens au lieu de se rendre aux réceptions officielles. Il cherche à se faire une idée par lui même et va être peu à peu étonné puis choqué de la réaction de dirigeants dont le comportement ne correspond pas à ce qu'il attend de bolcheviks. Ils rendent visite à Racovsky, exilé à Astrakhan en Asie centrale. Le récit d'Eleni donne le sentiment qu'il est en bonne forme, travaillant pour le plan, et satisfait de son sort. Istrati voit l'abime entre la position de l'ambassadeur à Londres et à Paris et les difficultés terribles dans lesquelles on l'a jeté et qu'il essaye peut-être par fierté de camoufler. Il se plaint que Racovsky élude ses questions.

Eleni donne des portraits des quatre voyageurs et de leurs réactions, des anecdotes amusantes où se révèlent les personnalités de chacun. Elle note que des tensions apparaissent peu à peu entre Istrati et Kazantzakis. Elle les attribue au caractère changeant et bouillonnant d'Istrati, à ses sautes d'humeur, ce n'était pas un homme facile à vivre, elle en donne des exemples. Mais elle note aussi que l'appréciation qu'ils portent sur le régime diverge. Kazantzakis voit les mauvais cotés du pays comme un mal humain inévitable, tout n'est pas parfait mais l'avenir appartient à l'URSS. Istrati comprend que la gangrène bureaucratique est déjà bien avancée et que l'espoir d'octobre 17 est en péril. Il décide de rentrer en France alors qu'il avait prévu d'aller via la Sibérie en Chine et au Japon avec son ami. Ils se quittent sans se serrer la main.

Eleni ne donne qu'un court aperçu de l'affaire Roussakov (3) qu'elle considère comme un fait divers. Elle a une grande signification pour Istrati qui s'engage à fond pour défendre le beau- père de Victor Serge victime d'une machination qui a pour but de terroriser l'opposition. Il réussit à se faire recevoir par Kalinine, président de l'URSS, mais la veulerie de ses adversaires, le poids de la machine bureaucratique, le dégoûtent profondément.

Le récit d'Eleni est donc intéressant, en complément de celui d'Istrati dans « Vers l'autre flamme », dont il n’a pas la force. Il montre cependant le coté aventurier et passionné de l'écrivain, l'amitié tempétueuse des deux poètes, la liberté qui règne encore dans le pays sur lequel la chape de plomb stalinienne n'est pas complètement tombée.

Les annexes

Une postface donne le contexte historique et des précisions sur les personnages qui apparaissent dans le récit, Istrati et sa compagne Bilili, Nikos Kazantzakis, Victor Serge.

Une notice explique « les vagabondages d'un manuscrit » et les raisons qui ont rendu impossible sa parution en France.

Il est clair que les staliniens ont pesé de toutes leurs forces pour que Istrati soit effacé de la littérature, et le livre d'Eleni (même s'il donne une vision plutôt sympathique du régime en 1928) en présentant Istrati comme un homme sincère, passionné et révolté par ce qu'il constate, donne une image bien différente de celle que présentaient les insultes déversées par les staliniens. Et pour les bureaucrates il n'était pas question de tolérer ne serait-ce qu'une présentation un peu chaleureuse de cet écrivain, de son amertume et de sa souffrance face à la trahison de son idéal, celui de la révolution d'octobre.

Le livre présente aussi la correspondance Kazantzakis-Istrati qu'ils ont repris entre 1932 et 1935. Le « crétois » a pris l'initiative de lui écrire alors qu'il était malade et leur amitié reprend. Ces lettres sont émouvantes.

Il contient ensuite des lettres envoyées par Victor Serge à Panaït Istrati qui montre la dégradation rapide de sa situation en URSS avant son arrestation en 1931.

En redonnant des morceaux de vie de ce grand écrivain, l'édition du livre d'Eleni Samios-Kazantzakis, pour la première fois en France, donnera aux passionnés de littérature envie de lire ou relire Panaït Istrati, de connaître son parcours.

                                                                       …..

  • Nikos Kazantzakis, écrivain grec, 1883-1957, connu pour son roman Zorba le grec qui fut transposé à l'écran .
  • « Le congrès socialiste en 1912, sur la proposition de Racovsky – malgré que mauvais cotisant – me nomme administrateur de l'Ecriture socialiste, puis rédacteur, puis secrétaire du syndicat du port Braila, mais je passe par tous ces postes comme le chat dans l'eau. » Autobiographie 1923.
  • Affaire longuement présentée dans le livre « Vers l'autre flamme ». Roussakov, vieux militant du mouvement ouvrier, est victime d'une campagne de calomnies dans la presse. Istrati fait de nombreuses démarches pour le défendre, avec Victor Serge qui est son gendre, et à cette occasion se heurte de front au système bureaucratique.

2024 04 17 TRIBUNE LIBRE LES ECOLES DE L AN DEUX

Les écoles de l’An III

En ce début prairial de l’An CCXXXII de la République, il n’est pas inutile de rappeler qu’après l’An II …vint l’An III. Evidemment. Année remarquable par l’ampleur des tâches accomplies par la Convention. Parmi ces réalisations : la création des grandes écoles de la République.

Mardi 5 décembre, Gabriel Attal dévoilait son plan pour un « choc des savoirs » visant à « élever le niveau de notre école ». Conséquences du plan ? Nombreuses et désastreuses, mais notons la fermeture de classes préparatoires aux grandes écoles dans plusieurs académies. Dès le 6 décembre, des centaines d’étudiants et de professeurs de CPGE étaient rassemblés devant le ministère pour exiger le maintien des classes préparatoires de plusieurs lycées parisiens.

Un représentant du ministère expliquait : « Quand nous parlons d’exigence des savoirs, d’excellence à l’école, nous pensons évidemment aux classes préparatoires. C’est un modèle dont nous pouvons être fiers, car il porte une idée de l’excellence des savoirs à laquelle nous sommes attachés ».

Traduction en bon français à partir de l’original formulé en novlangue : « La politique d’austérité imposée par le gouvernement à coup de 49 ter programme la suppression de 2 500 postes à la rentrée 2024. Il faut trouver dans quels secteurs cela se verra le moins. En plus, en nous en prenant aux CPGE, coup double : on ouvre une voie royale pour le privé. » On peut aussi se demander si cela n’a rien à voir avec nos grandes écoles.

Les grandes écoles de l’An III pour mémoire :

Polytechnique – Créée le 7 vendémiaire (28 septembre 1794), Polytechnique (ou « X ») recrute les jeunes scientifiques les plus brillants. Le concours d’entrée compte parmi les plus difficiles parmi ceux qui sont proposés à la préparation des CPGE. Elle est l’une des sept grandes écoles militaires françaises. « Jouissant d'un grand prestige dans l'enseignement supérieur en France, l'École polytechnique est souvent associée à la sélectivité, à l'excellence académique, mais aussi à l'élitisme et à la technocratie qui sont sources de critiques depuis sa création. » (citation Wikipedia) Elle a le statut d'établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel. Insistons : établissement public.

Normale sup – Créée le 9 brumaire (30octobre 1794), c’est l’établissement de la rue d’Ulm. Depuis le début du XXème siècle, quatorze anciens pensionnaires ont décroché le Nobel, et onze une médaille Fields. Les élèves passent leurs diplômes à l’université, trouvant conseil et assistance auprès des enseignants, ainsi que des moyens d’étude exceptionnels dans cet établissement qui a la particularité de ne pas délivrer de diplôme.

Arts et métiers – Créée le 19 vendémiaire (10 octobre 1794), le Conservatoire national des arts et métiers était à l’origine un dépôt de machines où étaient organisés des cours du soir, de niveau élevé, où de simples ouvriers, même non-bacheliers, pouvaient se perfectionner. Depuis 1922, ils peuvent accéder au diplôme d’ingénieur. La devise du Cnam est Docet omnes ubique qui signifie « il enseigne à tous et partout ».

Langues orientales – Créée le10 germinal (30 mars 1795) Cette école où sont enseignées plus de 81 langues rares non européennes. « Langues O' » est le nom donné depuis des générations à l’École spéciale, puis royale, puis impériale, puis nationale, des langues orientales de Paris. Parmi les anciens élèves, on compte de nombreux enseignants-chercheurs, linguistes et diplomates.

Conclusion : S’il y eut un moment dans notre histoire où on aurait pu parler d’un véritable « choc des savoirs », c’est bien sous la Convention, mais pas sous la présidence de M. Macron et encore moins sous le ministère Attal. Il suffit de comparer !

Chronique d'un 2024 02 Coup d'État : 60ème Anniversaire de l'Assassinat de J-F. Kennedy

Chronique d'un Coup d'État : 60ème Anniversaire de l'Assassinat de J-F. Kennedy

"Il faut que tout change, pour que rien ne change !" (Le Guépard)

 

Qui connaît Jim GARRISON (1921-1992) ?

Pas grand monde. C'est pourtant le SEUL procureur US qui a enquêté de façon approfondie et amené deux fois au tribunal un suspect, Clay Shaw (1913-1974), influent homme d'affaires d'extrême droite et "correspondant" de la CIA pour conspiration d'assassinat de JFK le 22 novembre 1963.

L'accusé fut acquitté chaque fois et Jim Garrison fut même interdit par un tribunal fédéral de poursuivre ses investigations intempestives. Il fit appel, alla jusqu'à la Cour suprême, où il perdit à nouveau.

Élu, fait exceptionnel, quatre fois de suite District Attorney de New Orleans, mais trop absorbé par les attaques directes et obstructions créées par son enquête obstinée, il ne put faire correctement sa campagne et perdit sa réélection par seulement 2.000 voix, ce qui l'évinça de tous ses moyens d'enquêter.

L’assassinat de Kennedy a pourtant probablement changé le cours de l'histoire, car il avait dans un retentissant discours (juin 1963) devant les étudiants de l’American University of Washington. dévoilé

(à tort ?) ses intentions de libérer les USA des tares dont sa présidence avait hérité : il y déclara vouloir mettre illico fin à la guerre du Vietnam en rapatriant les boys ; normaliser les relations avec Cuba où il avait refusé de sauver par l’aviation US l’invasion loupée de mercenaires dans la Baie des Cochons, de longue date organisée par la CIA; arrêter la Guerre Froide et la course aux armements, donc gravement nuire au Complexe Militaro-Industriel; abolir la honteuse ségrégation institutionnelle des noirs, etc.

Et mettre au pas le FBI en envoyant à la retraite

J. Edgar Hoover (qui n'en voulait surtout pas !) puis démanteler la CIA, qui tous contestaient ses projets.

Le 4 juin 1963, il avait aussi eu l'audace de signer le décret exécutif N°11110 engageant le processus législatif pour ôter à la FED (un cartel PRIVÉ de grandes banques américaines ET européennes, créé en 1913), le privilège exorbitant (inchangé à ce jour ! ) d'émettre le dollar, extorqué à l'État US par le "Complot des Banquiers de Jeykill Island" (1910). En bref, nuire à trop de "vested interests" (droits acquis indus mais fermement incrustés).

La Commission d'enquête qui fut assignée par Lyndon B. Johnson à un Earl Warren, président de la Cour Suprême plus que réticent (à juste titre, il flairait l'embrouille), avait conclu en dix mois que JFK avait été tué par un "communiste" avéré, Lee Harvey Oswald, qui avait agi seul et par fanatisme. Oswald (bien vite assassiné !) étant déclaré l'unique "coupable", l'affaire fut ainsi rapidement classée.

Note : dans la Commission il y avait Allen Dulles, le directeur de la CIA limogé par Kennedy en novembre 1961 ! Et autres proches de la CIA & Co.

Jim Garrison avait volontiers souscrit au verdict de la commission Warren, mais trois ans après, il eut une banale conversation privée avec Russell Long,  sénateur de Louisiane, un homme qu'il connaissait bien et respectait comme un des élus les plus intelligents du Sénat, qui lui dit à sa façon directe : "Les membres de la Commission ont tout faux ! Il n'y a aucune chance au monde qu'un homme seul ait pu abattre JFK de cette façon". Garrison fut alors saisi par le doute et consulta les 26 volumineux rapports des débats de la Commission Warren pour les scruter en détail et s'imprégner du dossier. Il ne fut pas déçu.

Procureur de la Nouvelle-Orléans, il se sentait concerné car Oswald y était né, y avait résidé et eu de longues et régulières connexions très suspectes.

Il instaura alors discrètement sa propre cellule d'enquête comprenant des policiers et juristes comme lui désireux d'aller plus loin et de découvrir la vérité dont le cœur lui semblait être en Louisiane.

Il cherchait les preuves que l'assassinat de Kennedy était bien un Coup d'État et un Crime d’État fomenté par des acteurs hétérogènes, étatiques ou privés, mais coalisés vers un même objectif et qui tous avaient un intérêt VITAL à le voir disparaître.

Ce qu'ils découvrirent n'était qu'incohérences, trous béants, questions sans réponses, enquêtes bâclées, autopsie de JFK entravée et sabotée par des officiels de haut rang, preuves médico-légales, matérielles, rapports de police, etc. détruits ou falsifiés, témoins subornés ou s’étant signalés puis rétractés ou jamais été auditionnés, conditions de sécurité du Président incroyablement laxistes, parcours officiel détourné (sans raison ?) à la toute dernière minute, mensonges flagrants, omissions, manipulations de la presse et de trop nombreux soi-disant "ratages", "erreurs" ou "négligences". Tout fut fait pour protéger le vaste système d'État souterrain, toujours en place, que les folles intentions de JFK menaçaient de détruire.

Il soupçonnait qu’Oswald, 24 ans, mais au passé déjà singulièrement trouble était bien impliqué dans le complot mais qu'il n’y a tué personne et que, loin d'avoir agi seul, il y tenait pourtant le rôle central : le "patsy", le pigeon, le bouc-émissaire qui sans le savoir avait été soigneusement et méthodiquement "sheepdipped" (en slang de l'espionnage : le mouton imprégné préalablement de faux indices, fausses pistes ou preuves, fabriqués et accumulés) pour lui faire porter le chapeau (texan).

Il était le soutier-gogo sélectionné sur lequel devait retomber toute la responsabilité de l'assassinat.

Techniquement le prétendu tir solitaire par l'arrière d'Oswald qui était loin d'être un sniper d'élite, avec un antique fusil militaire réformé italien qu'il aurait (soi-disant) acheté par correspondance sous un faux nom, dont des douilles et balles ont disparu des preuves sous scellés ne tenait pas debout, comme l'avait exprimé sans détour le sénateur Russell Long. Le gouverneur John Connally, grièvement blessé par la célèbre "balle magique" quand JFK fut tué n'a jamais cru à l'hypothèse d'un tireur unique par l'arrière alors que tout indiquait (films, témoins, sons) de plusieurs coups de feu venant de l'avant.

Il n'avait été donné à JFK aucune chance de survie… À Oswald non plus… Pour l'empêcher de parler, il devait donc être assassiné immédiatement après le meurtre, par des policiers "chargés de l'arrêter", ce qui ne put être fait. Le policier Tippit qui devait le tuer ayant hésité et Oswald ayant pu s'enfuir, ce fut lui qui fut tué par ses complices. À l'autopsie de Tippit, on trouva quatre balles (3+1) dans son corps, issues de deux pistolets automatiques différents mais aucune venant du revolver (qui n'avait rien tiré !) que portait Oswald à son arrestation !

In extremis, avant qu'il ne puisse dénoncer ses contacts (il avait bien trop tard tout compris et crié haut et fort à son arrestation qu'il était le patsy) il fut tué en direct en plein QG de la police de Dallas avant son transfert, devant la presse et des millions de téléspectateurs par un tenancier mafieux notoire de Dallas qu'il connaissait très bien, Jack Ruby, "pour venger Jackie Kennedy" (sic). Un patriote !

C'était trop gros pour être vrai. Qui lui avait donné l'ordre d'exécuter Oswald ? Gravement malade d'un cancer, condamné à mort par la maladie et par la justice, il mourra en prison de son cancer en 1967 sans parler, peu avant un second procès en appel.

Il était entré armé sans encombre dans ce sanctuaire de la police notoirement corrompue de Dallas, probablement avec la complicité de policiers : il y appelait la moitié des policiers par leur prénom !

Rappelons que la Mafia avait perdu à cause de la révolution castriste toutes ses activités lucratives (casinos, hôtels, boîtes de nuit, drogue, courses, prostitution, armes, etc.) à Cuba. Devant les sérieux doutes exprimés alors par l'opinion américaine on institua donc la fameuse Commission Warren, sur proposition de J. Edgar Hoover qui s'y connaissait bien en matière d'enfumage, donnant raison à Clémenceau : "Si vous voulez noyer un problème, mettez en place une commission". Toujours vrai…

 

Dallas, ton univers impitoyable… (refrain)

En moins de trois ans dix-huit personnes ayant témoigné ont disparu par exécution pure ou de très suspects "suicides", "accidents", "crises cardiaque".

Et ce n'était pas fini… D'autres témoins et même des acteurs actifs du complot ont aussi disparu par la suite : ils en savaient trop pour rester en vie. Tout a été fait pour stopper Garrison : menaces de mort, chantages, procès montés sur de fausses accusations, pièges déjoués (il était méfiant !), infiltration de son équipe par des informateurs ou retournement de certains collaborateurs, mais il tint bon… en vain.

Son livre-rapport "On the Trail of the Assassins" (Sur la piste des assassins) décrit son long, acharné, mais in fine totalement inutile combat pour la vérité. Il a servi à Oliver Stone comme base de son film "JFK" (1991) avec Kevin Costner dans le rôle de Garrison. Soixante ans après ce meurtre retentissant, l'immense majorité des américains ne croit plus du tout qu'Oswald a assassiné Kennedy et le policier Tippit qui avait (soi-disant !) cherché à l'arrêter.

À part Clay Shaw nul instigateur ni aucun acteur ou complice du complot n'a jamais été traduit en justice pour cet assassinat historique. Mais en 1976, le Comité Church enquêta officiellement sur les "activités illégales et assassinats" de la CIA, et révéla les accords passés entre elle et la Mafia pour assassiner Fidel Castro. Seulement Castro ?

 

J. Edgar Hoover, chef du FBI (cf. livre d'Anthony Summers : "Le plus grand Salaud d'Amérique") qui en savait beaucoup sur tout le monde US qui compte par ses petites fiches sur leurs turpitudes (y compris le clan Kennedy qui n'était pas irréprochable) est décédé à son poste (il avait été définitivement nommé À VIE par Lyndon Johnson, le successeur de Kennedy !) en emportant tous ses secrets fétides après 37 ans de bons (et déloyaux ?) services.

Sans surprise, il avait toujours été bien plus tolérant avec les mafias qu'avec les communistes.

Nul ne saura s'il a conspiré, mais il est largement admis qu'il était au courant du complot et a laissé sans sourciller tuer Kennedy qu'il détestait. Puis a tout fait pour saboter l'enquête (confiée au FBI !) et très, très mollement supervisée par une Commission Warren qui fut une totale forfaiture de l'Histoire.

Mais ce fut fait, et bien fait, cela arrangeait beaucoup de monde et c'était l'essentiel.        René JAMBON

2024 02 02 LA REVOLTE AGRICULTEURS ET LA CONSTITUANTE SOUVERAINE

TRIBUNE LIBRE : Pour une CONSTITUANTE SOUVERAINE !


Dans le beau film AMARCORD de FELLINI, il y a une scène tragicomique de l’interrogatoire du père de Titta par les fascistes locaux. Leur discours est limpide : « nous », savons ce qui est bon pour la population et l’Italie, pourquoi « vous » ne le comprenez pas…et le père subit le goudron, les plumes et l’huile de ricin.
Transposons : la PAC (Politique Agricole Commune), a été faite par l’ancêtre de l’UE, pour le « bien » des agriculteurs et de l’agriculture. Or, dans toute l’Europe, les agriculteurs se révoltent et dirigent leurs revendications CONTRE la pierre angulaire de la PAC : « la concurrence libre et non faussée », avec le refus de prix plancher pour les produits, seule façon de sécuriser un peu les revenus des agriculteurs.
Donc, soit les bureaucrates de l’UE ont raison parce qu’ils savent ce qui est bon, soit les agriculteurs ont raison parce qu’ils savent ce dont ils ont besoin pour vivre de leur travail : les deux positions sont inconciliables.
Cette crise pose deux questions :
• Le principe de subsidiarité chère à l’église catholique et gravée par les fondateurs chrétiens de la CECA puis l’UE, est en action avec la PAC : « nous » savons d’en haut ce qui est bon pour vous « en bas » et je délègue aux états de faire ce que je décide,
• Le principe de souveraineté du peuple doit s’appliquer pour au contraire partir « du bas » vers le « haut ».
C’est pourquoi la LIBRE PENSEE a fait du combat pour LA CONSTITUANTE SOUVERAINE un axe structurant de son action.
Et vive FELLINI et sa liberté de créer !
BRUYERE

 

2024 02 02 PAYSANS 2

 

2024 02 02 PAYSANS 1

2023 11 AN II

ÉDITORIAL

 


La Libre Pensée condamne tous les crimes de guerre, où qu’ils soient et quels que soient ceux qui commettent ces actes de barbarie. Que cela soit dit une fois pour toutes. Cette précision est sans doute inutile, mais nous vivons à une époque où ce qu’on ne dit pas peut conduire à être inquiété, arrêté et traîné dans la boue par les media.

La recherche de profits immenses pour les lobbys militaro-industriels conduit le monde à un état de guerre endémique. Pour le Capital toujours plus en crise, la guerre apparaît comme l’unique solution pour préserver son pouvoir. Un an et demi après l’Ukraine, et après nombre d’autres théâtres d’affrontements moins médiatisés, c’est la terre palestinienne qui devient un champ d’horreurs.

La vérité, dit-on, est toujours la victime collatérale des guerres.

La Libre Pensée dénonce la politique de répression du Gouvernement Macron/Darmanin qui entend interdire toute expression de solidarité avec le Peuple palestinien. Elle exige donc le retrait de la circulaire du Garde des Sceaux du 10 octobre 2023 contenant des instructions qui pousse les parquets à interpréter de manière abusivement extensive la notion d’apologie du terrorisme pour faire interdire toute expression de solidarité avec le Peuple palestinien. Enfin, la Libre Pensée réaffirme sa totale solidarité avec le Peuple palestinien et son droit légitime et indéfectible à rester et à reprendre sa terre.

A Lyon, il y a eu le rassemblement du 21 octobre. Puis, samedi 4 novembre, a eu lieu une magnifique manifestation de plus de 8000 personnes demandant un cessez-le-feu immédiat à Gaza. A l’issue de la manifestation, place Bellecour, la foule a scandé un slogan révélateur à propos des massacres : « Les media complices ! » N’assiste-t-on pas à une prise de conscience toujours plus claire de leur rôle de police de la pensée au compte de l’impérialisme pro-israëlien dont Emmanuel Macron est un représentant zélé ? Il suffit de regarder les vidéos du Général de Gaulle s’exprimant au moment de la guerre des six jours pour mesurer la profondeur de la dérive en cours.

Comme le veut la doctrine officielle, les media reprennent à satiété le mot la qualification de « terrorisme » plutôt que « crime de guerre » pour qualifier l’attaque du Hamas, comme si celle-ci n’était pas le énième épisode d’une guerre commencée en 1947. Et pour couronner le tout, le mot « antisionisme » semble avoir disparu du vocabulaire. Dans cette guerre, il n’y a plus que de l’antisémitisme, et point final.

Camus disait que mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde.

En juin, l’avocat franco-israëlien Salah Hamouri expliquait à la Bourse du Travail qu’il n’avait rien d’un antisémite. Il venait lui-même, ancien détenu politique, pour témoigner des souffrances de ses compatriotes et des atteintes aux Droits de l’Homme commis par l’Etat d’Israël, des atteintes connues de tous. Et les puissants fermaient les yeux sur la « prison à ciel ouvert » de Gaza, en passe de devenir un gigantesque mouroir.

Rappelons ce que disait en 1964 la Charte du mouvement national palestinien. Elle déclarait solennellement « que l’objectif final de cette lutte réside dans la restauration de l’état démocratique et indépendant de la Palestine où tous les citoyens, quels que soient leur race et leur religion, jouiront de droits égaux. »

Nombreuses sont les personnalités juives qui ont dénoncé le sionisme. Pour n’en citer que quelques-uns : Pierre Vidal-Naquet, Stéphane Hessel, Yehudi et Hephzibah Menuhin, (dont les parents ont fini dans de la mort). Des antisémites, vraiment ? Pas plus que les 350 survivants et descendants de victimes du génocide qui, en août 2014, signaient une lettre ouverte condamnant l’agression d’Israël contre la bande de Gaza. Leurs propos étaient sans ambiguïté : « (…) nous condamnons sans équivoque le massacre de Palestiniens à Gaza et l’occupation et la colonisation en cours de la Palestine historique. Nous condamnons également les Etats-Unis pour avoir fourni à Israël les fonds nécessaires pour mener cette attaque, et plus généralement les Etats occidentaux pour avoir utilisé leur puissance diplomatique afin de protéger Israël de toute condamnation. »

Ils n’ont pas été écoutés. L’attaque du Hamas du 7 octobre apparaît ainsi comme le retour du boomerang, tragique et trop prévisible !

La Libre Pensée s’honore d’avoir toujours défendu l’unique voie pour garantir une paix durable de façon réaliste. Elle rappelle sa prise de position traditionnelle : « Au moment où l’on massacre en Palestine au nom de prétextes prétendument religieux, nous réitérons que la Paix ne peut revenir dans cette région-martyre que dans le respect absolu de la liberté de conscience et des cultes pour celles et ceux qui veulent en pratiquer un, et dans la laïcité des institutions d’Etat. »                                    P.G.

 

 

La Libre Pensée du Rhône dans les manifestations

 

Dénonçant les propos racistes qui se déchaînent pour conclure à une responsabilité collective envers les Musulmans ou présupposés tels, elle demande l’abrogation de la Loi « Séparatisme » du 24 août 2021 qui introduit juridiquement cette responsabilité collective dans le monde associatif.

C’est pourquoi elle était présente dans la rue le 23 septembre, avec le collectif lyonnais « En deuil et en colère »

Abrogation des lois « Sécurité globale » et « Séparatisme » !

Place Raspail, le 7 octobre (journée mondiale pour la Paix) avec le mouvement de la Paix le Mouvement de la Paix, le POI , le Parti communiste, Lutte Ouvrière, la jeunesse communiste :

d’association et de manifestation !

« Nous lançons un cri d’alarme pour stopper cette folle escalade militaire et pour que la voix de la paix soit enfin étendue afin d’éviter le risque d’une troisième guerre mondiale avec l’éventuelle et catastrophique utilisation de l’arme nucléaire. » Et pour :
               ⁃ L’arrêt de l’agression contre l’Ukraine par Poutine et son régime
                 ⁃ Le développement de la solidarité avec le peuple ukrainien 
               ⁃ Un cessez le feu immédiat et une solution diplomatique
               ⁃ L’arrêt de l’escalade de L’OTAN

La Libre Pensée dénonce la Militarisation croissante : dans la société, l’économie, l’adaptation de l’armée à la situation nouvelle, la militarisation de l’Ecole, l’alignement sur l’OTAN, des budgets militaires en hausse exponentielle, 413 Milliards pour la seule Loi de Programmation Militaire. L’Impérialisme français perdant ses positions coloniale ou postcoloniale à l’étranger les unes après les autres. Il faut la guerre à Macron, agent de la Finance et du Capitalisme spéculatif, pour tenter de reprendre des parts de marchés.

Dans la rue encore, les 21 octobre et 4 septembre, en solidarité avec le peuple de Gaza, pour le cessez-le-feu et l’arrêt immédiat des bombardements :

Halte aux bombardements de Gaza !

Cessez-le-feu !

Levée du blocus et accès à l’aide d’urgence !

Solidarité avec le peuple palestinien !

Justice pour la Palestine !

Halte encore à la Militarisation de la Jeunesse. Le SNU à l’Ecole, c’est la transformation de l’Ecole en Bataillons de la jeunesse qui a conduit à la Première Guerre mondiale, c’est la mise au pas de la jeunesse pour lui apprendre à obéir.

 

la bourse du travail de lyon

Lyon, la Bourse du Travail, Martin Luther King : un espace de liberté

Le 22 juin dernier, la Bourse du travail de Lyon a accueilli l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri, accompagné du président d’Amnesty International France Jean-Claude Samouiller, pour une conférence sur le régime d’apartheid mis en place par l’Etat israëlien. Devant une salle comble, cette conférence a été un franc succès, sans générer aucun trouble.

L’intitulé choisi « Palestine-Israël Colonisation / Apartheid » a été jugé trop polémique par certains (en clair ; dans les milieux sionistes) qui en ont demandé l’interdiction. Il est clair pourtant que le thème de la conférence relève de la libre discussion sur la base de faits, de témoignages, et à partir d’une analyse documentée. C’était le cas.

Et cependant la conférence a failli ne pas avoir lieu.

S’agissait-il d’un « argument de circonstance » pour éviter une situation de conflit avec d’éventuels fauteurs de troubles ? Possible, mais ce qui n’était peut-être qu’un prétexte touchait un problème de fond.. Le maire de Lyon a fait valoir que l’objet de la conférence ne relevait pas de l’action syndicale et qu’elle pouvait être interdite en application des dispositions des articles 9 et 10 du règlement intérieur d’occupation de la Bourse du Travail (lesquels, aux dires de la municipalité, interdisent toute réunion à caractère politique ou religieux). Un arrêté d’interdiction a été produit en ce sens. Or depuis des décennies, ce sont les syndicats qui gèrent leurs événements et choisissent qui peut être invités. Le règlement de la Bourse signifie simplement qu’un parti politique ne peut pas demander de bénéficier d’une attribution de salle. La Bourse du travail est donc un espace de liberté où se réunissent quantité d’association et de collectifs, sur des questions syndicales, mais aussi sur des thèmes sociaux ou sociétaux.

A l’issue de la séance du Tribunal Administratif réunie le matin de la conférence, la juge des référés a estimé qu’une interdiction constituerait ’une « atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale. » Elle a désavoué la position du maire, pour qui le lieu de la conférence n’avait « pas vocation à accueillir des événements de « géopolitique » et qui entendait empiéter sur les prérogatives des organisations syndicales. La juge a rappelé en substance que l’activité syndicale ne pouvait se résumer aux revendications catégorielles, mais qu’elle pouvait englober bien d’autres sujets, comme l’avait fait remarquer l’un des avocats en citant les travaux de l’OIT.

Le maire ayant fait remarquer par ses avocats que les articles 9 et 10 du règlement intérieur de la Bourse du Travail ne prévoient la mise à disposition de salles qu’aux seules organisations syndicales, il était facile de lui répondre que tel était le cas. En un mot : les syndicats font ce qu’ils veulent. Nul ne peut avoir la prétention de leur dicter leur activité.

Martin Luther King à Lyon

C’est le 29 mars 1966, Martin Luther King s’est rendu à la Bourse du Travail de Lyon pour prononcer un discours en défense des Noirs américains.

L’événement n’avait pas lieu dans les locaux syndicaux de la Bourse du travail, mais dans la grande salle en présence de quelque 5000 personnes. Cette visite fut d’ailleurs la seule organisée dans une ville de province dans le cadre de la tournée européenne de Martin Luther King, lequel a d’ailleurs affirmé que « Lyon lui était une ville toujours prête à se battre pour ce qu’elle croyait juste », et a rappelé le rôle central qu’elle avait joué dans la Résistance.

« Pendant ce temps-là, les élus saucissonnaient à la Foire ! », rappelait Michel Chomarat, le maire Louis Pradel en tête.

 
 

 

 

C’est le journaliste lyonnais Robert Vial qui a fait venir le Prix Nobel de la paix à Lyon, aidé par 27 associations de la région lyonnaise réunies pour organiser l’événement.

Les autorités de la ville ont presque ignoré la venue du pasteur américain. En 1966, deux ans avant son assassinat, Martin Luther King n’avait que 37 ans, mais il était connu dans le monde entier pour sa lutte contre le racisme et la discrimination dont sont victimes les Noirs américains, et il avait reçu le prix Nobel trois ans plus tôt.

 

Photo : Martin Luther King à Lyon

 

Discours de Martin Luther King prononcé à la Bourse du Travail de Lyon (extraits) …où les problèmes concrets des noirs américains rappellent étrangement les revendications palestiniennes.

 

 

« C’est un grand réconfort pour moi d’être en France, berceau des libertés et des idéaux, pour réfléchir avec vous sur les problèmes que nous affrontons. (…) La première arrivée des Noirs, contre leur volonté, date de 1619. (…) Ce n’est que 244 ans plus tard que prendra fin l’esclavage. En théorie seulement (…)

 

En 1964, on peut dire que les États-Unis ont condamné la discrimination raciale assimilée à une subversion de la vie nationale. Aucune ville du Sud ne peut désormais prétendre légalement renforcer la discrimination.

Quoiqu’il y ait encore beaucoup d’incidents, souvent mineurs, on peut dire que la Nation américaine a témoigné d’une extraordinaire capacité à admettre cette révolution. Nous étions alors sur le point de renoncer à la bataille lorsqu’une bombe tuant un dimanche matin 4 petites filles d’une école religieuse nous a montré amèrement qu’elle n’était pas terminée.

En lançant le slogan « un homme, une voix ? » qui a pénétré au plus profond des états du Sud, nous sommes parvenus à obtenir l’inscription des Noirs sur les listes électorales.

 

Aujourd’hui, nous devons faire face à un autre problème : celui des profonds écarts de salaires entre les deux communautés. Le chômage s’accroît rapidement, se transformant en chaudron dans lequel bouillent l’amertume sociale, le désenchantement, le désespoir et nous devons lutter contre l’exploitation économique mais aussi contre une police complice qui, matraquant les opposants, devient le symbole de l’oppression.

À Chicago, 41 % des logements Noirs sont insalubres. Ce qui n’empêche pas leurs loyers d’être 10 % plus élevés que ceux des Blancs, alors qu’ils ne bénéficient que seulement de deux tiers des services collectifs de la ville.

À Chicago, il y a 100 000 chômeurs, hommes et femmes, dont 70 % de Noirs. Ce qui nous permet de dire que l’exploitation systématique des Noirs est encore plus révoltante dans le Nord que dans le Sud, sachant que de telles disparités ne se limitent pas aux seuls États-Unis et que le monde entier est confronté à ce combat.

Si, en ce moment, nous luttons pour mettre fin au colonialisme interne qui interdit aux Noirs d’avoir accès au développement économique et les confine dans un ghetto de pauvreté, nous n’ignorons pas que cette lutte contre les forces de domination politique appartient à l’histoire de notre temps et concerne l’univers tout entier.

En privant un homme de son travail, on le prive de son humanité et c’est une forme encore plus générale de l’esclavage.

C’est pourquoi note combat est un immense encouragement pour le reste du monde car il contribue à faire naître l’aurore d’un monde nouveau où tous, communistes, capitalistes, noirs, blanc, jaunes, catholiques, protestants, riches, pauvres pourront se respecter réciproquement et coexister dans la paix.

(…) Assuré de votre aide et de votre prière, je me sens d’autant plus fort pour chanter avec vous : « We Shall Overcome ». Nous triompherons un jour. »

Libres propos, libres pensées

L'AN II ça vous parle ? Et VALMY ? Une Défense PACIFISTE, un Oxymore ?

 

La plupart des français n'ont maintenant plus d'illusion sur les projets de Macron à leur égard : il suit un agenda qui n'est pas le leur et surtout pas dans leur intérêt.

Ses commanditaires sont tout autres… Son projet d'imposer le SNU a un relent pétainiste qui vise essentiellement à séduire des volontaires pour s'engager dans la défense et la sécurité : dans les armées, la police, la gendarmerie, les pompiers, la sécurité́ civile, les réserves opérationnelles et accessoirement dans des tâches civiles et civiques.

Ceci pose une fois de plus la question de cette Vème République à bout de souffle et de ses institutions régaliennes : à quoi et surtout QUI servent-elles ?

Nul ne peut contester que JAURÈS était un vrai pacifiste, célébré pour ses tonitruants discours et innombrables écrits contre la guerre et que c'est ce pacifisme militant qui lui a finalement coûté la vie.

Mais les historiens ont souligné l'étendue de sa pensée pacifiste, socialiste, internationaliste mais cependant partisan d'une armée nationale citoyenne, au point d'avoir écrit en 1910 un volumineux essai sur "L'Organisation Socialiste de la France : l'Armée Nouvelle", en étroite coopération avec son ami, le capitaine républicain et socialiste Henri GÉRARD (1873-1940).

Celui-ci tenait une rubrique militaire créée par Jaurès dans l'Humanité sous la signature collective de Rossel en hommage à Louis ROSSEL, colonel communard fusillé "pour faire un exemple" le 28 novembre 1871 à 27 ans sur ordre de THIERS.

Partant du constat, hélas, plus que jamais d'actualité, que ce monde est dangereux, surtout pour tout pays mal armé, mal préparé ou pire, désarmé, (servitude assurée !) il milite pour le système de milice citoyenne : un peuple armé, formé de façon active à la défense du pays et bien déterminé à se défendre. C'est le cas de la SUISSE qui n'a jamais eu jusqu'ici la volonté d'agresser qui que ce soit, mais seulement de bien préparer sa population en cas d'invasion.

Ils n'ont de généraux qu'en période de guerre alentour, et ÉLUS (en allemand gewählt : choisis) par vote de l'Assemblée Fédérale : démocratie suisse oblige ! Ils sont pacifistes mais prudents… mais de nos jours peut-être imprudents !

Car certaines "élites" suisses sont de plus en plus tentées d'adhérer au triptyque UE-US-OTAN, ce qui fait chez eux gravement polémique, car près de 90 % des suisses tiennent strictement à leur neutralité historique et légendaire : beaucoup pensent avec raison que la neutralité n’offre certes pas automatiquement une protection garantie… mais son abandon non plus. Car leur Constitution le stipule on ne peut plus clairement (Art.54a2) :

 

Art. 1 - La Suisse est NEUTRE. Sa neutralité est PERPÉTUELLE et ARMÉE. Art. 2 - La Suisse n'adhère à aucune ALLIANCE MILITAIRE

 

Souveraineté, neutralité, démocratie directe :

du pur réalisme pragmatique gravé dans la loi !

Paradoxalement, le principe d'armée de milice citoyenne qui fut inscrit dans la Constitution de la République Helvétique à sa mise en place en 1798 et qui perdure jusqu'à nos jours était directement inspiré par les armées révolutionnaires françaises !

"Faisant suite aux armées professionnelles de l'Ancien Régime ou de mercenaires utilisées jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, la conscription moderne est principalement créée et développée par la Révolution française, avec la fameuse levée en masse de l'AN II en 1793" (Wikipédia).

Car après VALMY le 20/09/1792 et l'abolition à l'unanimité de la royauté le lendemain même, la Révolution était menacée d'anéantissement par la "Coalition des Rois ou des Brigands couronnés, contre la République française".

(Titre d'une estampe en eau-forte de 1794, BNF)

Et là on comprend mieux l'arrêt de la conscription. En 1996, Jacques Chirac prend la décision de professionnaliser les armées et de suspendre le service national. En clair, cela signifie l'expulsion du peuple d'un principe de défense citoyenne et populaire engendré par la Révolution : la Défense du Peuple par le Peuple, pour le remplacer par des soldats professionnels engagés et soldés, le plus souvent pour de prosaïques raisons économiques, de ce fait forcément plus flexibles, moins enclins à renâcler ou désobéir ou même, pourquoi pas, à se saisir des armes comme lors de la tentative avortée du putsch des généraux fascistes à Alger en 1961 :

"Des unités d'appelés refusent d'obéir aux ordres des mutins (2e et 8e RPIMa), d'autres se soulèvent à leur tour et arrêtent les officiers putschistes en leur sein." (Wikipédia).

Des citoyens-soldats ont simplement fait leur devoir de Résistance face à un coup d'État factieux.

Quid de mercenaires soldés et sans états d'âme ?

Et sous prétexte du pacifisme dont elle se réclamait, si elle avait gagné en 1871, la Commune aurait-elle renoncé à avoir une armée de citoyens pour se défendre contre ses ennemis ?

Et la révolte des conscrits du 17ème (Béziers 1907) est-elle oubliée ?

En conséquence cette décision revenait à couper l'armée de la société civile, en refaire une secte "à part", une caste fermée avec ses propres codes, bien à l'abri de l'œil critique des civils incorporés dans ses rangs et services pour un temps et qui l'observaient, la décryptaient, la jugeaient et au besoin… la dénonçaient à l'opinion publique.

Un retour direct et voulu à l'armée mercenaire d'Ancien Régime dans les règles !

Cela revenait seulement à remplacer la conscription citoyenne par du mercenariat institutionnalisé que l'on peut utiliser à volonté, en particulier pour des OPEX où les pertes dans leurs rangs n'émeuvent pas trop une population dorénavant largement indifférente et déconnectée de leur sort.

Ils ont signé…

Couper l'Armée de la société, n'était-ce pas le but ?

 

L'Armée n'est qu'un instrument régalien, un outil au service de la défense d'un pays, comme en Suisse. En vraie démocratie ce sont les buts fixés par le pouvoir politique élu qui l'utilise qui comptent.

Et ce sont bien les gouvernements en place qui décident de son utilisation, pour le meilleur… ou le pire.

Danièle SALLENAVE, grande amie de la Libre Pensée, cite dans son livre "Rue de la Justice" cette réflexion de l'historien Jean-François CHANET, autre ami de la Libre Pensée, (il fait l'objet d'une très élogieuse note de lecture dans La Raison n° 684 pour son livre "L'École républicaine et les petites patries"), réflexion en accord total avec les conceptions de JAURÈS sur l'institution militaire : "Le pacifisme n'est pas forcément antimilitariste."

Elle cite aussi le philosophe ALAIN (1868-1951) : "Nier le devoir militaire est puéril. Si peu que vaille une organisation sociale, il se peut toujours qu'on ait à la défendre contre des ennemis plus barbares encore." À qui pensait donc Alain en son temps ?

À l'évidence, comme JAURÈS, Jean MOULIN et le CNR étaient des pacifistes s'opposant à la barbarie mais bien décidés à la combattre par les armes !

Mais tout dépend ÉVIDEMMENT des objectifs qu'une VRAIE démocratie fixe à ses armées et aux personnels et officiers permanents qui y servent, qui

doivent être obligatoirement assermentés à la Constitution d'une (pourquoi pas nouvelle ?) République Souveraine, Indivisible, Laïque, Démocratique et Sociale (art.1er).

Et non soumise aux diktats de l'UE… Ou autre ?

Une Défense Nationale est indispensable, (le nier serait absurdement et collectivement suicidaire), mais il faut qu'elle soit au service exclusif de la Défense de la Nation et de ses citoyens, et non en supplétive des funestes et belliqueuses aventures extérieures du sinistre trio US-UE-OTAN.

Une "Défense Européenne" est une illusion : l'UE est un patchwork jamais achevé de nations qui n'ont pas de langue commune, qui ont des histoires, des cultures, des standards sociaux, des coutumes, des religions, des alliances (ou des allégeances ?) extérieures divergentes, des intérêts économiques très différents et même très souvent antagonistes.

C'est avant tout une construction mercantile créée pour favoriser la circulation des investissements, intérêts et profits du capitalisme, mais surtout pas ceux de ses peuples, qui n'y ont jamais eu la parole, ou alors systématiquement piétinée.

Le plus bel exemple : 2005 !

Qui voudrait mourir pour le drapeau européen ? (ce drapeau inspiré à son auteur Arsène Heitz par la médaille "miraculeuse" de la vierge du Bac.)

À terme, elle ne pourra survivre à sa déliquescente sociale, économique et industrielle croissante et à sa vassalité bien trop servile aux USA : une soi-disant "Défense Européenne" ne fera que remplir de très coûteux armements OFFENSIFS les arsenaux de l'OTAN dirigée par les USA et leurs ambitions hégémoniques et ne bénéficiera qu'au complexe militaro-industriel US.

Et à rembourser les prêts iniques en forme de "crédit-bail" du FMI & Co, supportés par les impôts (de ceux qui en paient sans frauder !)

 

Et la guerre en UKRAINE nous enseigne que deux pays très proches par la géographie, la langue, la culture mais aussi très couramment par des liens du sang, qui ont été unis de très près dans une autre vaste organisation supranationale disparue, l'URSS, peuvent devenir des ennemis mortels et se faire une guerre fratricide impitoyable, surtout si on les y pousse !

Cela démontre qu'en fonction de l'instable alchimie politique (la nôtre et celle des autres), un État prétendument "AMI" peut devenir un ennemi acharné à nous détruire, si un gouvernement, même légal, démocratique et légitimement élu ne lui plaît pas.

Cela commence toujours par des "révoltes populaires". "Spontanées", bien sûr… mais bien noyautées, bien organisées, bien financées…

Des "sanctions" suivent, inévitablement, de tragiques et dévastateurs antécédents contemporains ne manquent pas.

La guerre est toujours au bout : les moutons sont de nature et d'esprit pacifistes, les loups, non…

JAURÈS avait-il tort de penser qu'une DÉFENSE

Nationale Citoyenne et Dissuasive serait peut-être une bonne assurance sur la paix ?       RJ  

 

 

2023 08 AN II 195

ÉDITORIAL

 

" Les riches sont faits pour être très riches et les pauvres pour être très pauvres » s’exclamait un personnage incarné par Louis de Funès dans « la Folie des Grandeurs ».

Ce personnage était un argentier rapace et collecteur d’impôts au temps du Grand siècle espagnol.

Personnage de comédie certes, mais qui vaut par un fond de réalité historique. Epoque bénie pour les possédants, où l’or surabondant venu du Nouveau mode a fini par tout scléroser. L’or était volé aux murs des temples incas, produit avec le minerai dont l’extraction était imposée aux Indiens asservis, gardés par des molosses, épuisés par le travail.

Puis le « Siècle d’Or » s’est achevé sur la réalité d’un déclin inexorable et profond pour l’Espagne. « En Europe, il y eut la peste noire, d’interminables guerres, écrit Éric Vuillard. De toutes parts, la société n’était que castes, droits d’aînesse, hiérarchies inflexibles. Il y avait les impôts, la famine, la concurrence entre les hommes, le fanatisme religieux, la proscription des Juifs, la persécution des Maures, des hérétiques. Aucun dénouement ne semblait possible.

Les rois tenaient solidement leurs trônes. Et si les trônes ne sont, comme on l’a dit, que des morceaux de bois et de tissu, ces morceaux de bois n’étaient pas assez secs pour brûler. » Ils brûlèrent pourtant.

Les conquistadors de l’ère moderne fabriquent l’or par les procédés les plus sophistiqués. Des opérations de courtage instantanées permettent la valorisation des capitaux en une microseconde en transférant des fonds d’un paradis fiscal à une banque, d’un fonds de pension à une multinationale.

Et bientôt, ou plutôt et déjà, l’Intelligence Artificielle est utilisée à l’extraction de plus-value la plus scientifiquement organisée de l’Histoire. Et si la guerre doit servir leurs intérêts, aucune barrière morale ne la préviendra.

La misère gagne du terrain. Pas seulement en France, mais partout. On vient d’apprendre que Londres comptait aujourd’hui 30 000 SDF. Des familles sont jetées à la rue du jour au lendemain. Dans le même temps les écarts de fortune ne cessent d’augmenter. Un visiteur venu d’une autre planète penserait sans doute que oui, en effet, « « Les riches sont faits pour être très riches et les pauvres pour être très pauvres. »

Tout cela procède d’une logique mécanique. Tout aussi mécaniquement, la remise en cause des libertés publiques, des acquis sociaux et démocratiques, de la paix, de la liberté de conscience devient pour les possédants une condition de leur survie. Ils trouvent un peu partout des exécutants fidèles. En France, MM. Macron, Darmanin et consorts seraient d’assez bons élèves s’ils avaient les moyens de leur politique. Ce n’est pas le cas.

À notre modeste mesure, nous contribuerons à le démontrer.

P.G.

Marche unitaire le 23 septembre 2023

Pour la fin du racisme systémique, des violences policières, pour la justice sociale et les libertés publiques

Le meurtre de Nahel, tué par un policier à bout portant le 27 juin 2023 à Nanterre, a mis de nouveau la lumière sur ce qui doit cesser : le racisme systémique, les violences policières, et les inégalités sociales que creuse la politique de Macron.

Une politique néolibérale imposée par des méthodes autoritaires, des lois sécuritaires et une doctrine du maintien de l’ordre décriée jusque dans les plus grandes instances internationales. Une politique régressive qui fait le lit de l’extrême-droite et piétine toujours plus nos libertés publiques, notre modèle social, notre avenir face à l’effondrement écologique.

En première ligne des victimes de ces choix politiques, les habitants, et notamment les jeunes des quartiers populaires et des territoires ultramarins, qui subissent de plein fouet l’aggravation de toutes les inégalités sociales dans un contexte économique d’inflation, de hausse des loyers, des prix de l’énergie et de politiques d'urbanisme brutales.

Les réformes de la Macronie accentuent la pauvreté en durcissant notamment l’accès aux prestations sociales.

La scandaleuse réforme de l’assurance chômage en est un exemple significatif alors que la précarité au travail augmente.

Les révoltes dans les quartiers populaires ne peuvent s’analyser que dans ce contexte global. Les habitants de ces quartiers, et notamment les mères isolées, pallient bien souvent seuls les carences de services publics dont la destruction s’accélère de jour en jour.

À côté de cela, de nombreuses violences sont perpétrées contre les populations : délocalisation et destruction de l’emploi, évasion et fraude fiscale, mode de vie des ultras riches écocidaire, supers profits des multinationales, modes de production hyper polluants responsables de la crise climatique. Et pour cela, l’Etat laisse faire ! De plus, les populations racisées et / ou issues des classes sociales défavorisées, des quartiers populaires, des zones rurales et périurbaines appauvries, des territoires ultramarins sont victimes de violences institutionnelles et systémiques, notamment policières.

La politique répressive de l'Etat est encore renforcée par le dernier remaniement ministériel, qui a élargi les compétences du ministère de l’Intérieur à la ville, l'Outre-mer et la citoyenneté. La répression s’étend avec toujours plus d’intensité et de violences policières, d’interdictions de manifester, contre le mouvement social et écologiste, comme lors de la lutte contre la réforme des retraites rejetée par l'immense majorité des travailleur-ses et leurs syndicats et à Sainte-Soline.

La liberté associative, directement et indirectement, est de plus en plus mise en cause.

Cette situation est d’autant plus inquiétante que l’institution policière paraît hors de contrôle du pouvoir politique.

Des déclarations factieuses de certains syndicats de policiers suite au meurtre de Nahel aux déclarations du Directeur général de la police nationale et à celle du Préfet de police de Paris ainsi que le ministre de l’intérieur, c’est l’institution policière qui aujourd’hui remet en cause l’État de droit, plutôt que de mettre fin à l’impunité des auteurs de violences policières.

Nos organisations syndicales, associations, collectifs, comités de quartiers populaires, de victimes de violences policières et partis politiques se mobilisent ensemble dans la durée pour la convergence des justices antiraciste, sociale et écologique, féministes et pour que cessent les politiques sécuritaires et anti sociales.

La crise démocratique, sociale, politique que nous traversons est très grave. Nous ne pouvons accepter qu’il y ait encore d’autres morts comme Nahel, ou d'autres blessés, victimes des violences policières.

 

Nous appelons à reprendre la rue samedi 23 septembre, à organiser des manifestations ou d’autres initiatives sur tout le territoire, pour faire front ensemble contre la répression des contestations sociales démocratiques et écologiques, pour la fin du racisme systémique, des violences policières, et pour la justice sociale climatique, féministe et les libertés publiques.

 

Nous exigeons des réponses immédiates et dans l’urgence :

– abrogation de la loi de 2017 sur l’assouplissement des règles en matière d’usage des armes à feu par les forces de l’ordre ;

– une réforme en profondeur de la police, de ses techniques d’intervention et de son armement

– le remplacement de l’IGPN par un organisme indépendant de la hiérarchie policière et du pouvoir politique ;

– la création d’un service dédié aux discriminations touchant la jeunesse au sein de l’autorité administrative présidée par le Défenseur des droits et le renforcement des moyens de lutte contre le racisme, y compris dans la police ;

- Un plan d’investissement public ambitieux dans les quartiers populaires et sur l’ensemble du territoire pour rétablir les services publics, le financement des associations et des centres sociaux.

Marchons toutes et tous ensemble le 23 septembre !

Nota : Cet appel a été adopté par un très nombre d’associations, dont la liste n’est pas définitive. Nous aurons l’occasion de la communiquer début septembre ; de même que le parcours en discussion

La police aux frontières aurait-elle une vision singulière de la laïcité ?

De retour des Cyclades, je me rappelle un précédent retour de vacances de Tunisie ou d'Italie lors duquel une scène m'avait marqué lors du contrôle de la police aux frontières (PAF) à l'aéroport LYS (Lyon). Les prénoms sont bien sûrs fictifs.

Tout commence quand Jean-Kevin arrive au contrôle. Le fonctionnaire de police lui demande de retirer sa casquette. C'est bien normal, on doit être découvert pour permettre de vérifier plus facilement la conformité de la photo du document présenté. Viennent ensuite Fatima et Rachida, femmes voilées. Le fonctionnaire leur demande également de se découvrir. C'est bien normal, dans un état laïc, l'adhésion de l'usager à une croyance moyenâgeuse n'est pas un motif valable pour bénéficier d'une modalité de contrôle dérogatoire.

Là où ça se gâte c'est quand Huguette et Gertrude, deux "bonnes sœurs" couvertes d'une sorte de cornette, passent le contrôle sans qu'on leur demande de se découvrir. Leur croyance moyenâgeuse à elles semble donner un super-pouvoir face à cette autorité de la République censée appliquer la laïcité à tous les étages.

Quant à savoir si c'est le fonctionnaire à titre individuel qui est en tort ou si c'est sa hiérarchie qui chie sur la laïcité dans ses consignes... je n'ai pas la réponse. En tout cas j'ai mal à ma République...

Billet paru sur le blog d’un libre-penseur du Rhône « fraifrai » - mardi 25 juillet 2023.

ABUSéS DE L’éGLISE

L’affaire des vitraux (suite)

« Alors que nous communiquons depuis un an et demi sur la nécessité d’associer les victimes et le collectif des victimes dans les déposes des productions du pédo-criminel Louis Ribes, tout prouve que les acteurs de la société civile et religieuse souhaitent que rien ne change et que rien ne changera. »

Les vitraux signés par le pédocriminel Ribes ont été déposés à Dième, mais les victimes n’ont pas été associées à cet événement pourtant nécessaire à leur reconstruction. Le collectif des victimes de Louis Ribes soutenu par Be Brave France demande «à la presse, aux médias et « à toute personne soucieuse de faire reculer la pédo-criminalité » de relayer cette information.

« Les victimes du pédo-criminel Louis Ribes se sentent encore une fois humiliées et méprisées par l’Église catholique et son fonctionnement , par l’état et son silence. »

Éléments communiqués par Luc Gemet,

Au nom du collectif des victimes de Louis Ribes, soutenu par Be Brave France.

 

Que dire de plus ? Voici deux éléments qui mettent encore plus en lumière l’immobilisme de l’Église, et celui du gouvernement français d’autre part face aux observations de l’ONU.

1- Immobilisme de l'Église

Comme nous l’écrivions dans notre n° précédent, Mgr Gobillard, évêque-auxiliaire de Lyon, a quitté le diocèse de Lyon. Il évangélise à présent les Jeux Olympiques de Paris. Objectif : "Témoigner avec force du Christ" à l’occasion de ces « holy games ». Remportera-t-on des médailles miraculeuses ? On pourrait en rire.

Pour les victimes de l’Eglise, la situation est plus triste.

C’est Thierry Brac de la Perrière qui a été nommé à Lyon comme évêque-auxiliaire. Ce n’est pas lui qui procurera à l’Église un pseudo-certificat de virginité. Il a pourtant des atouts, étant issu d’une des plus grandes familles lyonnaises.

La famille Brac a été anoblie par l'échevinage de la ville de Lyon en 1737 (source Wikipedia).

Elle est toujours représentée à Lyon au xxie siècle.

Parmi les différentes branches de la famille Brac on relève « deux échevins de Lyon, un fermier général, des savants, des officiers, un bâtonnier de l'ordre des avocats de Lyon, des chevaliers de Saint-Louis et de la Légion d'honneur, des médecins, etc. »

Sans plus de commentaire, voici l’article paru dans le Dauphiné libéré du samedi 8 juillet 2023 :

 

LYON - Thierry Brac de la Perrière, évêque auxiliaire : sa nomination fait réagir

 

Lundi 26 juin, Thierry Brac de la Perrière, évêque de Nevers depuis 12 ans, a été nommé, à la suite de sa démission de ce poste, évêque auxiliaire de Lyon par le pape François. Cette nomination a fait réagir puisqu’il faisait partie des six prévenus du procès Barbarin de 2019, pièce de l’affaire Preynat.

Trois ans après l’affaire Bernard Preynat, condamné en 2020 pour agressions sexuelles sur mineurs, la nomination de Thierry Brac de la Perrière comme évêque auxiliaire du diocèse de Lyon provoque une controverse.

L’homme, qui a déjà occupé ce poste de 2003 à 2011 au côté de Philippe Barbarin, a comparu au côté de l’ancien archevêque de Lyon en 2019 pour « non-dénonciation » de ces agressions sexuelles.

La justice a considéré que l’infraction était constituée mais les faits, prescrits. L’évêque Thierry Brac de la Perrière avait été mis au courant des « comportements anormaux » de Preynat par une des anciennes victimes en 2011 mais, se défendra-t-il plus tard : « J’ai entendu M. Duverger dans un cadre de ministre du culte qui reçoit des confidences, donc je ne me sentais pas l’obligation de dénoncer. »

Il dira aussi pendant ce 2e jour du procès, le 8 janvier 2019 : « Je suis accusé de non-dénonciation. Mais je ne pouvais dénoncer des faits que je ne connaissais pas. Je m’estime innocent. »

Celui qui était devenu évêque de Nevers en 2011 avait annoncé, le 28 décembre dernier, qu’il allait prendre un congé sabbatique pendant six mois. Sa nomination à Lyon fait suite à sa démission de cette charge.

« C’est incroyable, ils sont en train de tout casser et vont perdre l’adhésion de tout le monde », a réagi François Devaux, membre fondateur de l’association La Parole libérée, auprès du Figaro.

Le diocèse de Lyon précise que le poste d’évêque auxiliaire est un titre. « Mais, ainsi qu’il l’a demandé lui-même d’ailleurs, il n’aura pas de mission de gouvernance dans le diocèse de Lyon. Thierry Brac de la Perrière ne sera par exemple pas membre du conseil épiscopal et sera simplement nommé curé d’une paroisse », ajoute le diocèse.

2 - Le gouvernement face au comité des Droits de l’enfant

Début juillet, une centaine de mineurs, dans l’attente d’une audience devant le juge des enfants pour faire reconnaitre leur minorité, dormaient sous des tentes dans les rues de Lyon, dans des conditions sordides aggravées par la canicule. Une centaine d'autres vivaient dans des squats. Tous sont abandonnés des institutions.Comme l’a souligné l’association de soutien, initiateurs d’une pétition, le Comité des droits de l'Enfant de l'ONU a pourtant demandé à l'Etat français de prendre des mesures afin de garantir que tout mineur soit considéré et protégé comme tel jusqu'à décision définitive d'un juge. Pour faire valoir leur droit fondamental à une protection, ces jeunes ont manifesté plusieurs fois devant la Métropole et la Préfecture. A leurs délégations, chacune de ces institutions a opposé une fin de non-recevoir, même à leur demande minimale de mise à l'abri et en sécurité.

Le délai de six mois expirait le 25 juillet. Nous sommes au mois d’août, et toujours rien. Cela ne surprendra pas.

Cette situation est identique à celle des victimes de l’Église. Les questions posées par le Comité des Droits de l’Enfant, en 2020 puis à nouveau en 2023, sur les mesures à prendre par le gouvernement sur les crimes des prêtres pédo-criminels en France, sont toujours sans réponse. Notre ami Keith Porteous Wood a conduit ce travail avec opiniâtreté, en vain. Pour combien de temps ? Deux parlementaires français ont interpellé le gouvernement sur cette absence de réponse, à partir d’un texte que nous avions préparé. Même absence de réponse. La France n’honore pas sa signature.

En région lyonnaise aujourd’hui, environ 180 mineur(e)s non accompagné(e)s se retrouvent sans droit, sans aucune ressource ni prise en charge institutionnelle. Le collectif mineurs/migrants pose la question : « Comment comprendre que la Métropole de Lyon qui se revendique accueillante et dispose d’un budget de près de quatre milliards d’euros, ne prenne pas en charge ces jeunes qui, selon les conventions internationales, européennes et la loi française, doivent être protégé.es ? »

 

Conclusion de l’appel lancé par le collectif des mineurs migrants (contresigné par la FNLP)

La Libre Pensée du Rhône exprime son soutien à l’action du collectif qui demande, entre autres choses, l'explicitation dans la loi du respect de la présomption de minorité pour la personne se déclarant mineure isolée, comme le préconise la Défenseure des Droits, la Cour Européenne des Droits de l'Homme et le Comité des Droits de l'Enfant de l'ONU ; et « en attendant cette clarification légale, que la Métropole de Lyon et la Préfecture mobilisent les moyens nécessaires pour que ce principe soit respecté et qu'aucun.e mineur.e ne se trouve abandonné.e à la rue dans le territoire métropolitain. »

Il leur a été signifié en préfecture le mépris du gouvernement pour les recommandations de l’ONU ou de la défenseur des droits. La Métropole justifie les 200 mineurs à la rue par les 100 qu’elle prend en charge.

Selon elle, « plus ferait un appel d’air. »

Le rapporteur spécial

Le Rapporteur spécial sur les droits de l’homme des migrants est un expert indépendant nommé par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. Il s’agit dans ce cas précis de Felipe González Morales, rapporteur spécial sur les droits de l’homme des migrants depuis 2017, professeur de droit international. Ce mandat a été créé en 1999 par la Commission des Droits de l’Homme, en vertu de la résolution 1999/44. Le mandat du Rapporteur spécial couvre tous les pays, qu’un État ait ou non ratifié la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille du 18 décembre 1990.

Abusés de l'Église : les nouvelles recommandations de l'ONU

Le Comité des Droits de l’Enfant vient de publier ses observations finales sur la France. Voici quelques éléments transmis par Keith Porteous Wood :

À la suite de démarches effectuées par la National Secular Society, le Comité des Droits de l’Enfant des Nations unies a déclaré qu’il « reste gravement préoccupé par les informations faisant état du nombre disproportionnellement faible de condamnations pour des cas d’abus sexuels perpétrés par des membres du personnel religieux de l’Église catholique, par rapport aux informations faisant état de l’ampleur des abus et du faible nombre d’indemnisations accordées aux victimes. ».

L’Église elle-même a reconnu qu’il n’y avait eu que 214 condamnations de ce type depuis 1950 (https://www.ciase.fr/medias/Ciase-Rapport-5-octobre-2021-Les-violences-sexuelles-dans-l-Eglise-catholique-France-1950-2020.pdf page 143) par rapport à son estimation de 330 000 victimes (ibid. page 135) et donc vraisemblablement environ un million de cas d’abus. Cette proportion minuscule de condamnations est une mise en accusation de toutes les branches du système judiciaire français : la police, les procureurs et les tribunaux. Il est difficile d’échapper à la conclusion que l’Église est largement au-dessus de la loi.

Le Comité « prie instamment l’État partie de … veiller à ce que tous les cas d’abus sexuels commis sur des enfants de moins de 18 ans soient signalés, fassent l’objet d’une enquête et soient poursuivis, y compris les abus perpétrés par des personnes de confiance, telles que le personnel de l’Église catholique. »

Nous saluons cette initiative, car le fait que les auteurs d’abus échappent à la justice a pour conséquence directe qu’ils continuent d’abuser et que l’Église reconnaît que les abus se poursuivent. L’action des bras de la justice est d’autant plus importante que l’Église n’a même pas demandé que les personnes soupçonnées d’abus soient dénoncées à la justice séculière. Bien au contraire, nous avons démontré au Comité qu’une omerta (à laquelle le « cercle de confiance » fait allusion) est en place avec la complicité de la hiérarchie. Aucun membre de l’Église qui dénonce un abuseur présumé ne peut espérer conserver son poste.

Le Comité fait référence aux « rares indemnisations accordées aux victimes [de l’Église] » et demande instamment « des recours et un soutien appropriés pour les enfants victimes d’abus sexuels, ainsi qu’une indemnisation adéquate. » Non seulement il y a eu très peu d’indemnisations, mais elles ont été accordées pour des montants ridiculement bas. Le Comité s’est également inquiété du fait que les délais de prescription constituent un obstacle aux poursuites.

La commission a recommandé de suivre la recommandation du rapport de l’Église et « d’ouvrir, si nécessaire, une enquête indépendante dirigée par l’État sur les violations. » Compte tenu de la gravité de l’ampleur des abus et de l’insuffisance de la réponse apportée par l’Église et l’État, nous demandons instamment qu’une enquête indépendante menée par l’État examine toutes les préoccupations susmentionnées.

Keith Porteous Wood Président (UK) National Secular Society

Libres propos, libres pensées

20ème Anniversaire de la Guerre d'Irak.2 : des Astres au Désastre Ukrainien

 

   Pour avoir réalisé "Le Voyage dans la Lune" de Jules Verne, l'Amérique a fait rêver le monde entier, mais depuis qu'elle a décidé de soumettre à la domination tyrannique du dollar notre planète (encore) bleue que près de 200 États partagent, elle le fait cauchemarder.    L'année 2023 marque le vingtième anniversaire de leur agression illégale de l'Irak, car non autorisée (ni sanctionnée !) par l'ONU, qui depuis a perdu toute crédibilité : elle est en léthargie profonde, créant ainsi une forme de jurisprudence.

   Le grand reporter américain Chris HEDGES, prix Pulitzer, comme Seymour "SY" HERSH, cf. "Le Sabotage des Nord Stream" (AN II n°194), connait bien le Moyen Orient et parle l'arabe. Il dut quitter le New York Times sur son refus de relayer les mensonges de G.W BUSH et sa camarilla sur les armes de destruction massive. Il sait de quoi il parle : il avait assisté en personne aux inspections par la Commission spéciale de l'ONU (UNSCOM) qui avait supervisé leur destruction totale ! Saddam Hussein avait cru ainsi échapper à la hargne américaine. Erreur fatale.

Il dit en conséquence qu'il est totalement d'accord pour envoyer POUTINE à la Cour Pénale Internationale (les USA n'y adhèrent pas, et pour cause !) à condition que BUSH soit dans la cellule d'à côté, si possible avec toute sa clique, dont aucun n'a jamais été inquiété pour leurs mensonges et décisions criminelles, car dit-il, leurs crimes contre l'humanité sont au XXIème siècle absolument incomparables.

   En effet, le bilan criminel de la RUSSIE post-soviétique fait bien pâle figure à côté des millions de morts, blessés, réfugiés des guerres US, y compris les dizaines de milliers parmi leurs soldats, tués, handicapés, victimes de traumatismes SSPT, et plus de 30.000 suicidés (plus que de morts au combat !)

   Selon l'étude "COSTS OF WAR" du WATSON Institute de l'Université (Ivy League) BROWN, Rhode Island) : "Le coût total estimé de morts directes et indirectes des guerres post-11 septembre s'élève à 4,5 – 4,6 millions et ce n'est pas fini (sic)."

   Tortures, "sanctions" générant de graves pénuries mortifères, des millions de réfugiés errant de par le monde, traumatisés à vie, boat people noyés en mer par milliers, sans compter les destructions d'infrastructures civiles et les pillages culturels générés par les guerres d'Irak, Afghanistan, Libye, Syrie, Somalie, Yémen, etc. C'est "le prix à payer ! " dixit Madeleine Albright. L'humiliant Vietnam est déjà bien oublié…  

Des décennies d'intrigues, de mensonges, de complots ("qui n'existent pas !"), de "regime change", de censure

des médias mainstream, de manipulations des opinions, d'agressions armées, directement ou by proxy, pour toujours finir en horribles désastres humains et sociaux mais (essentiel !) toujours porteurs d'ÉNORMES profits privés. Mais le rêve américain est mort et ils l'ont eux-mêmes tué en semant le chaos partout.

   L'UKRAINE est la dernière VICTIME de ces désastres programmés. Pourquoi l'Ukraine ?

Parce qu'il s'agit d'un "maillon faible", un pays très composite tiraillé entre Est et Ouest, situé opportunément aux marches d'une Russie post-URSS devenue rétive à l'hégémonie US, suite à une décennie économique catastrophique sous la houlette de bienveillants "experts en économie de marché" occidentaux qui l'ont roulée dans la farine et détroussée.

   Elle a tardivement compris qu'elle ne serait jamais admise dans le Big Club occidental, parce que les USA avaient sur elle et ses immenses ressources naturelles, exploitées ou potentielles, bien d'autres visées.

   À la question de Merkel : "Quelle est votre plus grosse erreur ?" Poutine répondit : "De vous avoir fait confiance !" le "vous" englobant tout l'Occident.

   Les russes aux yeux dessillés ont alors réalisé que leur principale et vitale ressource, l'énergie, leur était payée en pétrodollars, la devise mondiale pour l'énergie qui donne un privilège exorbitant aux USA :

   "Les pétrodollars désignent les dollars américains obtenus par les pays exportateurs de pétrole dans le cadre de leurs contrats libellés en dollars, destinés à être réinvestis dans le système financier international, et notamment aux États Unis". (Wikipédia)

   C'est une monnaie de singe qui n'est émise que par pur jeu d'écriture ou par la planche à billets (voir l'abyssale dette américaine qui ne sera JAMAIS remboursée), car c'est depuis 1971 et la fin de l'étalon-or un gigantesque système de PONZI : on crée du dollar fictif qui n'est garanti que par… du vent.

   Inquiets pour leurs revenus investis en dollars US, ils ont alors commencé peu à peu à se débarrasser de leurs très (trop) importants fonds libellés en cette monnaie.

Et les premières "sanctions" en 2014 leur ont confirmé qu'ils avaient eu raison d'être méfiants pour leurs investissements : confisqués, saisis, gelés !

Une décision US d'une incommensurable stupidité : cela signalait aux États du monde entier que leurs

précieux actifs placés en occident y étaient en otage et pas du tout en sécurité ! Même l'Arabie, "l'indéfectible alliée" l'a pigé. Mais cela équivalait pour les USA à un geste d'hostilité inqualifiable et un très mauvais exemple, bien trop dangereux pour être toléré :

   Saddam Hussein et Kadhafi avaient aussi essayé de vendre leurs ressources naturelles en se passant de l'incontournable dollar, mais "ils ont eu des problèmes" : ils en sont morts et leurs trop riches pays sont en ruines et pour longtemps ! Les zélotes de la "Vraie Démocratie" veillaient : la "Vraie Foi" moderne, quoi !

   Mais pas question de faire tuer des boys pour punir la Russie, bien trop risqué : les citoyens US n'aimeraient pas et le GI devient dur à recruter. Et la Russie n'est pas l'Irak et la Lybie : Napoléon et Hitler y ont durement et définitivement mordu la poussière (et la boue !)  

   Le mieux était donc de la déstabiliser en lui créant des misères à ses marges : en rapprocher les missiles de l'OTAN, faire financer par des "ONG-sic" la "révolution orange" (2004) puis bien organiser et financer le coup d'État de droite baptisé "révolution" de Maïdan (2014), imposer les "sanctions" qui devaient effondrer en quelques semaines son économie (c'est loupé !), couper définitivement ses liens avec l'UE, son plus important client d'énergie, (ça c'est fait ! et tant pis pour l'économie ainsi estropiée de l'UE !) et essayer de déstabiliser la société russe de l'intérieur dans l'espoir qu'elle se soulève et qu'un nouveau gouvernement servile de type ELTSINE-bis reprenne le manche.

   Mais très majoritairement l'opinion russe a compris le danger et ne veut plus revenir à cela. Elle ne veut pas un Maïdan à Moscou : car ils savent trop bien ce qu'est le VRAI Rêve Américain, rêvé en toutes lettres par BREZINSKI dans son livre "Le Grand Échiquier", par la RAND Corporation et autres Think Tanks US ! : démanteler ce gigantesque pays sous-peuplé au sous-sol trop riche en quelques petits États croupions à leur botte. Après on s'occupera de la Chine…

   Les Ukrainiens profondément divisés feront l'affaire, car l'Ukraine était le champ de bataille by proxy idéal : un État hétérogène qui n'avait jamais existé, créé ex nihilo dans le chaos de 1917, érigé en République Socialiste Soviétique en 1922, constitué de territoires polonais, tchèques, hongrois, roumains, etc. pris au hasard de l'histoire, des guerres et des traités avec un surprenant "cadeau de noces" soviétique, les riches oblasts russes de Kharkov, Lougansk, Donetsk, Kherson, Nikolaïev, Odessa, etc. : des russes devenus ukrainiens par un oukase soviétique sans avoir rien demandé ! La Crimée, russe depuis 1783 ne lui sera "donnée" qu'en 1954 par un décret illégal de l'ukrainien Khrouchtchev car jamais ratifié par les 3 parlements, (Russie, Ukraine, Crimée) contre la volonté des Criméens très majoritairement russophones et donc farouchement outrés de cette annexion brutalement imposée. L'Ukraine, devenue indépendante depuis 1991, est donc un patchwork sans identité homogène de langues, religions, ethnies, cultures, idéologies toxiques, minée comme les Balkans le furent de haines et divisions ancestrales, profondément imprégnée d'une corruption quasi institutionnelle (il est vrai que la Russie l'est à peine moins…), de trafics divers, en bref le genre de situation où il est facile de semer les graines de la guerre civile à condition d'y mettre le prix, la planche à billets sans limites du dollar y pourvoyant.

   Toutes les libertés civiles, partis d'opposition, presse et syndicats libres y ont disparu dans la violence depuis le coup d'État de Maïdan de 2014. (ODESSA, 2 mai 2014, Maison des Syndicats : 48 morts, 247 blessés.) Et nous y défendons le plus sérieusement du monde sa

"Démocratie" (Made in USA !)

   Suivis aveuglément par les "élites" vassalisées et serviles d'une l'UE moralement, politiquement et économiquement soumise et l'organisation dite "de défense", l'OTAN dont ils ont le commandement, les USA avaient multiplié les provocations, depuis son extension à l'Est en dépit des promesses (sans traité, mais enregistrées dans d'innombrables verbatim !) faites à Gorbatchev de "no more move from an inch" (de ne plus avancer d'un pouce) après la réunification de l'Allemagne, malgré les avertissements récurrents russes fixant des "lignes rouges" (2007, 2008...) jusqu'au coup d'État de 2014 qui est le début "dans le dur" de cette guerre, d'abord civile, en Ukraine.

   Ce "Piège de Thucydide" (pousser à la guerre) provoquera l'intervention russe pour protéger le Donbass rebelle au coup d'État des très violents bombardements par l'armée ukrainienne et les milices néo-nazies : 14.000 morts civils, 37.000 blessés, 1.000.000 de réfugiés, "ignorés" par nos médias.

À leur goût bien trop de factieux et néo-nazis dans ce coup d'État, zélateurs du très célébré défunt criminel et collabo nazi Stepan BANDERA (depuis 2014 il a à son nom pléthore de statues, avenues, places, etc.) Eux n'ont pas oublié leurs morts des batailles homériques contre l'Allemagne nazie de Moscou, Stalingrad, Léningrad, Koursk, Odessa, Kharkov, etc...

Nul ne sait évidemment comment tout cela va se terminer, mais il est DÉJÀ SÛR que l'Ukraine en sortira exsangue, dépeuplée, ruinée, dépecée, endettée et pillée et qu'elle ne s'en remettra pas avant des décennies, si elle subsiste. Si la Russie récupère in fine Odessa, port créé par Catherine II (souvenez-vous du cuirassé Potemkine en 1905 !) elle n'est plus viable. Alors on passera à un autre "chaos créateur", donc à un autre peuple à tromper, utiliser, profiter, sacrifier.

La routine US, quoi !   RJ  


2023 06 AN II

ÉDITORIAL

 

Résultat mécanique d’une situation inédite où le gouvernement a dévoilé frontalement son mépris de la souveraineté populaire, après des mois de mobilisation sociale contre la réforme des retraites dans l’unité de toutes les organisations syndicales, le gouvernement n’a plus pour écoper les voies d’eau, dans ce naufrage sans précédent, que le recours aux artifices constitutionnels de la Ve République, la répression et les interdictions.

La fuite en avant ne mènera nulle part, et en attendant, le chaos s’installe partout.

Interdictions, dissolutions, mesures répressives…

À présent, après les « Soulèvements de la Terre », c’est Anticor qui subit les foudres du pouvoir.

Rappelons ce qu’est Anticor :

« Association fondée en juin 2002 (…) pour lutter contre la corruption et rétablir l’éthique en politique. Son ambition est de réhabiliter le rapport de confiance qui doit exister entre les citoyens et leurs représentants, politiques et administratifs. L’association regroupe des citoyens et des élus de toutes tendances politiques engagés pour faire respecter les exigences démocratiques non partisanes.

Lors des élections, Anticor invite les candidats à s’engager sur des propositions d’éthique et de probité et à agir dans l’intérêt général. Avec les lanceurs d’alertes, Anticor s’implique dans des affaires judiciaires importantes en signalant au parquet des faits susceptibles de recevoir une qualification pénale.

Pour agir en toute indépendance, Anticor a choisi de ne bénéficier d’aucune subvention.

Son financement est assuré uniquement par des dons et les cotisations de ses adhérents. »

Voilà qui nous va très bien et qui constitue un point commun avec la Libre Pensée.

Assemblée préparatoire de la fédération du Rhône au congrès de Paris (samedi 24 juin, Bron) 

Les différents rapports figurant dans la « Libre Pensée Militante » ont été adoptés à l’unanimité ;

P. GIROD est élu comme délégué de la fédération.

Il représentera également les adhérents à l’assemblée nationale statutaire D’Entraide et Solidarité des Libres-Penseurs de France, ainsi que l’Association laïque des Amis des Monuments Pacifistes du Rhône à l’Assemblée générale de la Fédération Nationale Laïque des Associations
des Amis des Monuments Pacifistes, Républicains et Anticléricaux

Le tribunal administratif de Paris a annulé, vendredi 23 juin, l'arrêté qui renouvelait l'agrément d'Anticor qui l’autorisait à ester en justice. Pour l’association, en pointe en matière de lutte contre la corruption en France, « cette annulation constitue une atteinte grave à la démocratie, ainsi qu'aux libertés associatives", a réagi l’association, ajoutant que cette décision pourrait avoir des conséquences sur plusieurs dossiers politico-financiers sensibles. 

C’était trop d’indépendance ! Mais nous le savons, à présent, dans la logique du Contrat d’Engagement Républicain (pièce essentielle mais non unique du dispositif répressif), toute forme d’indépendance est désormais menacée. Rappelons les propos de M. Darmanin critiquant les subventions accordées à la Ligue des Droits de l’Homme. Et à présent, à Lyon, c’est à la liberté d’expression que s’en est pris M. Doucet (avec des arguments spécieux), et à la liberté syndicale (avec des arguments, pour le coup, totalement inacceptables). On lira ci-dessous le communiqué de la Libre Pensée du Rhône, qui a participé à la préparation de l’événement.

Une situation politique et sociale qui s’est dégradée en quelques mois, à une vitesse que les plus pessimistes pouvaient difficilement imaginer. La crise touche toutes les couches de la société, sauf peut-être l’armée dont le budget, avec ses 413 milliards de programmation militaire, est le seul à bénéficier des largesses du pouvoir.

Il appartiendra au congrès de la fédération nationale du mois d’août d’en tirer toutes les conséquences, en mettant au centre l’actualité d’un changement profond qui ne peut être que le résultat d’une constituante. Sur ce, je laisse le mot de la fin à notre président Jean-Sébastien Pierre :    

« La Libre Pensée n’est pas un parti politique, elle n’est inféodée à aucun parti, c’est écrit dans notre déclaration de principe. Nul n’est besoin cependant d’être un parti pour diagnostiquer comme nous l’avons fait l’agonie de la Vème république, la nécessité de son renversement par une Constituante élue libre et souveraine redonnant la parole au peuple. ».                                                            P.G.

 

Conférence de Salah Hamouri le 23 juin 2023 à Lyon

Une victoire pour la liberté d’expression

Une victoire pour la liberté syndicale

Une défaite cinglante pour M. Grégory Doucet, maire de Lyon, qui entendait s’opposer à l’une et à l’autre.

La conférence intitulée « Palestine-Israël Colonisation / Apartheid », organisée par le collectif de soutien au peuple palestinien, jeudi 22 juin, a fait salle comble et n’a généré aucun incident. Les intervenants étaient M. Jean-Claude Samouiller, président d’Amnesty International France, et l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri, ancien détenu politique en Israël. La conférence, prévue de longue date mais interdite deux jours avant, a fait l’objet de quatre recours en référé et n’a été autorisée que deux heures avant. Malgré cela, la grande salle Maurice Moissonnier de la Bourse du Travail était archi-comble.

Salah Hamouri a été longuement applaudi lorsqu’il a rappelé la coexistence historique entre les trois religions monothéistes en Palestine et a dénoncé tous ceux qui tentent de transformer des conflits politiques en conflits confessionnels.

Le critère de risque d’affrontements religieux avait pourtant été mis en avant par la Ville de Lyon, avec la présence d’un rabbin venu inaugurer le même soir une synagogue à Ecully dans la banlieue de Lyon, et d’une pétition demandant l’interdiction de la conférence. Le risque d’incidents était mal documenté et ne justifiait pas ce qui aurait été une atteinte à la liberté d’expression. Comme l’a expliqué l’un des avocats, « il appartient aux autorités administratives de permettre l’expression des opinions dès lors qu’elles ne tombent pas sous le coup de condamnations pénales », c’était le cas. La Libre Pensée défend la liberté de conscience, liberté d’association et liberté d’expression sans jamais les séparer, ni les opposer. Elle dénonce toutes les tentatives d’instrumentaliser une liberté contre une autre.

Cependant il y a sans doute plus grave : le maire de Lyon a fait valoir que l’objet de la conférence ne relevait pas de l’action syndicale et qu’elle pouvait ainsi être interdite, en application des dispositions des articles 9 et 10 du règlement intérieur d’occupation de la Bourse du Travail (lesquels interdisent toute réunion à caractère politique ou religieux).

Depuis des décennies, la Bourse du travail est un lieu de liberté où se réunissent quantité d’associations et de collectifs, sur les thèmes sociaux ou sociétaux les plus divers. Il suffit pour que ces réunions se tiennent, que la salle soit demandée par un syndicat à l’association qui gère le planning des salles, et qui ne se préoccupe pas de l’objet de la réunion. C’est cette liberté qui est menacée. Ainsi la réunion publique qui s’est tenue une semaine avant aurait été impossible après la jurisprudence « Doucet », heureusement repoussée.

Dans ses attendus, la juge des référés a estimé qu’il n’appartenait pas « aux autorités administratives de définir les contours de l’action syndicale qui si elle vise à la défense des droits et intérêts des salariés, fonctionnaires ou agents, peut également avoir pour projet de mener des réflexions tant politiques que géopolitiques, ainsi qu’en justifient les requérants en versant au débat nombre de pièces relatives notamment aux travaux menés par l’Organisation Internationale du Travail. »

Face à volonté de la municipalité d’encadrer l’action syndicale, la conclusion qui s’impose est claire : c’est aux syndicats et à eux seuls de décider de leur action et de leurs invitations.

La Libre Pensée du Rhône rappelle qu’elle s’était adressée au maire de Lyon, le 14 mars dernier, pour faire part de son opposition au Contrat d’Engagement Républicain qui tend à dénaturer la liberté d’association, et donc la liberté syndicale. Elle proposait que la municipalité adopte un vœu dénonçant le CER et choisisse une application « a minima » - donc de pure forme – comme cela a été fait ailleurs. Cette lettre n’a jamais reçu de réponse.

A Lyon comme partout, à l’heure où les dissolutions d’associations et les interdictions se multiplient, nonobstant l’arrêt rendu en référé le 23 juin 2023 qui est une importante victoire, ce sont toutes les libertés qui sont menacées. L’action pour les défendre doit continuer !

 

Les abusés de l'ÉGLISE

 

Le Comité des Droits de l’Enfant de l’ONU tacle vertement le Gouvernement d‘Emmanuel Macron, par Keith Porteous Wood, président de la NSS (G-B)

 

Le Comité des Droits de l’Enfant vient de publier ses observations finales sur la France

(Extraits du document) Les passages relatifs aux abus sexuels sur mineurs par des personnes liées à l’Eglise catholique en France sont les suivants, relevés et communiqués par Keith Porteous Wood :



Exploitation et abus sexuels

23.            Le Comité prend note de la loi n° 2021-478 du 21 avril 2021 relative à la protection de l’enfant contre les crimes et délits sexuels et l’inceste, qui introduit un mécanisme d’allongement des délais de prescription pour traiter les actes commis par un même auteur sur plusieurs victimes, ainsi que de la création et des travaux menés par la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (CIVISE) et d’une commission d’enquête sur les abus sexuels commis sur des enfants par l’Église catholique française. Toutefois, le Comité reste gravement préoccupé par les informations faisant état de ce qui suit :

(a) Le nombre disproportionnellement faible de condamnations pour des cas d’abus sexuels perpétrés par des membres du personnel religieux de l’Église catholique par rapport aux rapports sur l’ampleur des abus et le peu d’indemnisations accordées aux victimes ;

(b) L’absence d’une approche adaptée aux enfants et multisectorielle dans les enquêtes sur les abus sexuels commis sur des enfants, y compris dans le cercle de confiance que constitue le personnel religieux de l’Église catholique ;

(c) Les délais de prescription sont limités étant donné que certains des crimes ont été commis il y a plusieurs dizaines d’années ; 

(d) Mesures limitées pour lutter contre l’exploitation et les abus sexuels des enfants en ligne ;

(e) L’absence de données globales sur les cas d’abus sexuels commis sur des enfants.

24.            Le Comité invite instamment l’État partie : (a) De poursuivre ses efforts pour faire en sorte que tous les cas d’abus sexuels commis sur des enfants de moins de 18 ans soient signalés, fassent l’objet d’une enquête et donnent lieu à des poursuites, y compris les abus perpétrés par des personnes de confiance, telles que le personnel de l’Église catholique ;

(b) D’appliquer une approche adaptée aux enfants et multisectorielle dans les enquêtes sur les abus sexuels commis sur des enfants, notamment en évitant de traumatiser à nouveau les victimes grâce à des entretiens médico-légaux fondés sur des preuves et à une thérapie appropriée axée sur les traumatismes ;

(c) De continuer à veiller à ce que les enregistrements audiovisuels soient systématiquement acceptés comme éléments de preuve lors des audiences et d’envisager un arrangement dans lequel le contre-interrogatoire peut avoir lieu sans délai au cours de la phase préalable au procès, de sorte que les enfants victimes n’aient pas besoin de témoigner devant le tribunal

(d) De garantir des voies de recours et un soutien appropriés aux enfants victimes d’abus sexuels et de veiller à ce qu’ils soient indemnisés de manière adéquate ;

(e) De renforcer les mesures de protection des enfants de plus de 15 ans qui sont ou risquent d’être victimes d’exploitation sexuelle ; 

(f) Mettre en œuvre les conclusions de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église et de l’Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation mises en place par les institutions religieuses et, si nécessaire, ouvrir une enquête indépendante menée par l’État sur ces violations ;

 

 


Keith Porteous Wood commente : « J’avais espéré que la commission aurait été plus ferme que « poursuivre ses efforts » au point 24 (a), étant donné que ces efforts ont été minimes. Bien que la commission exprime sa préoccupation au point 23(c) concernant la limitation des délais de prescription et qu’elle fasse référence au point 23 à « la protection des enfants contre les crimes et délits sexuels et l’inceste, qui introduit un mécanisme permettant d’étendre les délais de prescription afin de traiter les actes commis par un seul auteur à l’encontre de plusieurs victimes », elle ne fait pas suivre cela d’une recommandation spécifique. Bien que nous reconnaissions que de nombreuses recommandations de la Commission de l’Église étaient louables, elle n’est pas allée assez loin et il y a eu de graves omissions. De même, sa recommandation de ne pas allonger les délais de prescription soulève de sérieuses questions quant à la bonne foi de la Commission nommée par  l’Église. »

Keith Porteous Wood (seculalism.org.uk) 8 juin 2023


Du côté des victimes…

 

Réunion des associations avec l’INIRR ; réactions de Nanou Couturier, présidente de l’association des Abusés sexuels de l’Église « Tous ensemble ! »

Lors de la réunion de l’INIRR du 13 mai 2023, sous la présidence de Marie Derain de Vaucresson, était présente Caroline Puig-Grenier, réalisatrice de fims documentaires, dont le travail sortira en octobre sur une chaîne qui n’est pas encore connue, avec pour sujet « Les victimes et leurs parcours ».

Nanou Couturier pose la question : « Ce documentaire serait-il un pied-de-nez à l’émission "Compléments d’enquête" ? Il est clair que l’émission diffusée sur France 2 en janvier 2023 a eu un énorme retentissement, obligeant les instances à accélérer (un peu) les procédures d’indemnisation. Les représentants de l’Église et des instances n’ont pas manqué de critiquer l’émission. Elles ont dénoncé un point de vue partisan qui ne rendrait pas compte du travail mené avec la majorité des victimes. Pourtant aucun des témoignages entendus le 19 janvier n’était inventé, et les chiffres cités sur les richesses détenues par les diocèses n’ont pas été contredits. Il est clair que l’Eglise, dont le prestige est déjà bien écorné, cherche à restaurer un peu son image de marque. La guerre de communication est lancée. L’INIRR communique chaque mois sur ses réalisations. Au 31 mai, elle faisait état de :

1240 demandes de reconnaissance et de réparation reçues
527 personnes accompagnées par un référent de situation (en incluant les situations d'urgences)
16 référents de situation salariés et bénévoles
490 appels de la permanence téléphonique

À côté de ça, beaucoup de mesures purement symboliques. Exemple parmi d’autres, l’INIRR a lancé l’opération "RUBANS CONTRE L'OUBLI" comme manifestation de solidarité et de soutien aux victimes, en s’inspirant d’une initiative australienne. « Chaque participant est invité à nouer un ruban et/ou déposer un message.

Cette manifestation se vit dans un esprit de vérité et de justice. Elle permet de reconnaître les blessures causées par les violences sexuelles et les abus et rend visible la solidarité, la compassion et l’espérance. »

Bon, mais pas vraiment de quoi retrouver le paradis perdu !

En fin de réunion, trois représentants d’associations ont fait savoir qu’ils ne participeraient plus aux échanges du « Groupe Témoins » tels qu’ils étaient organisés. Par la suite, un 4e les a rejoints.

 

Au nom de l’association des « Abusés - Tous ensemble ! », Nanou Couturier avait formulé un certain nombre de demandes : mettre en place un dialogue lorsque les victimes ne sont pas d’accord avec ce que l’INIRR propose en reconnaissance et réparations, travailler à éviter les mécontentements perpétuels des victimes face à l’INIRR (contacts téléphoniques impossibles, auditions bâclées, résultats incorrects), simplifier le vocabulaire de l’Instance, établir un document reprenant les différentes réparations possibles à l’attention des personnes victimes en cours d’accompagnement, faire le lien avec les victimes éloignées d’internet…

 

Nous lui laissons le mot de la fin : « Après 18 mois d’existence et de réunions, Mme Derain a mis en place une animatrice pour animer ses réunions avec un planning ajusté aux demandes et aux temps de parole.

En faisant cela, elle a tout simplement mis un filtre pour éviter de subir le mécontentement, qu’elle n’a pas envie d’entendre. Elle n’est pas avare de promesses et de belles paroles. Certaines victimes peuvent s’en contenter, mais pas toutes. Une centaine de dossiers urgents doivent passer en priorité… comme si tous les dossiers n’étaient pas urgents !

 

On nous a reproché de faire cavalier seul dans nos actions et de trop critiquer ce que mettaient en place les instances. Notre participation à « Complément d’enquête » a même été raillé par celles-ci. Nous nous interrogeons sur le départ soudain des associations qui avaient montré le plus d’adhésion au processus. Prise de conscience tardive des manipulations dans lesquelles on veut nous enrôler ?

 

Comment pouvons-nous encore accepter la situation dans laquelle on nous a plongés ?

L’Église s’est-elle moquée de nous en nommant ces deux instances ? »

meeting de la bourse du travail

Jeudi 15 juin à la Bourse du Travail : « contre la guerre » la Libre Pensée était présente.

Avec près de 150 présents, parmi lesquels de nombreux militants syndicalistes, jeunes, Insoumis, POI, libres penseurs, mais aussi du Mouvement pour la Paix ou du PCF, cette conférence a été un succès, le premier de ce genre dans le Rhône. La Libre Pensée s’est exprimée sur la liberté de conscience et le droit à l’information, victimes collatérales dans toute situation de guerre. Le « coup » de procédure qui a conduit le Sénat à voter contre la réhabilitation des fusillés pour l’exemple de la 1ère guerre mondiale en est une illustration. La rencontre s’est terminée par une large approbation finale pour le soutien à la conférence européenne du 8 juillet initiée par les militants allemands sur les mots d’ordre :

–       Cessez-le-feu immédiat et négociations !

– Contre les livraisons d’armes !

– Contre les budgets d’armement et de guerre !

– Levée des sanctions !

– Ni l’Otan ni Poutine !

– « Non à la guerre, non à la guerre sociale ! »

– Contre les budgets de guerre de plusieurs centaines de milliards !

– Des milliards pour les hôpitaux, les écoles, les communes…

– Défense du salaire réel ! Et blocage général des prix !

libres propos, libres pensées

Sabotage des Nord Stream :

Vérité et Liberté d'Information sous l'Étouffoir dans les États Soumis d'Europe

 

C'est officiel, la "drôle de guerre" de l'UE contre la Russie est finie : Au cours d'un débat à l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’UE dans le cadre des discussions sur l’envoi de chars Leopard en Ukraine, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena BAERBOCK, membre des Verts (Vert-de-gris ou Wehrmacht ?) l'a déclaré : "Le plus important et le plus crucial est que nous le fassions ensemble et que nous ne fassions pas le jeu des critiques en Europe, car nous (l'UE) sommes en guerre contre la Russie".

Cette déclaration de guerre sans équivoque s'oppose frontalement à l'opinion très majoritaire en Allemagne qui souhaite en venir au plus tôt à des négociations de paix plutôt que d'envenimer la situation par l'envoi de panzers qui leur remémore un peu trop l'homérique bataille de KOURSK, (juillet-août 1943) qui s'est précisément déroulée aux confins est de l'Ukraine (plus de 6.000 chars allemands et soviétiques engagés dans une lutte à mort, plus de 525.000 tués, blessés et disparus), où la Wehrmacht avait, peu après Stalingrad été laminée, ce qui avait (enfin) permis aux (alors) "alliés" occidentaux de l'URSS de pouvoir se précipiter au secours de la victoire et de proclamer au monde entier par le biais de leur fabrique à fictions historiques, Hollywood, qu'ils sont les vrais et ultimes vainqueurs du nazisme.

Et maintenant le monde entier le croit. Efficace.

   Il est vrai que Baerbock s'était déjà fait remarquer sur l'Ukraine en déclarant "Je me moque de ce que pensent mes électeurs." (Weil Ukraine Über Alles ?)

   Une vraie démocrate ! Et une érudite : elle avait déjà évoqué les "batailles de chars du 19ème siècle", parlé de pays qui sont "à des centaines de milliers de kilomètres" ou de "l'histoire coloniale allemande au Nigeria". Elle devrait être ministre de l'Inculture !

   On se demande bien ce que ses "chers électeurs" peuvent maintenant penser d'elle à leur tour, car elle n'est que le triste symbole de l'insondable néant intellectuel et politique dans lequel nos sociétés UE-péennes dites (autrefois) "civilisées" sont tombées.       En dépit de ses gesticulations belliqueuses, le 25 février 2023 à Berlin, une manifestation du mouvement "Aufstand für Frieden" (Soulèvement pour la Paix) a réuni plus de 50.000 personnes à l'appel de la députée Sahra Wagenknecht et de la célèbre journaliste militante Alice Schwarzer.

 

Car maintenant règnent le mensonge et la censure

Un député macronien, janv. 2023, France Info :

"L'UE a enfin réussi à se délivrer de sa dépendance à la Russie en termes d'énergie." Tant mieux !

On ne peut que s'en réjouir. Mais… bémol…

   Une députée allemande "Die Linke" sur le média américain Democracy Now ! Résumé : "L'industrie américaine va maintenant nous envoyer 1.100 tankers par an de leur GAZ DE SCHISTE SALE pour couvrir nos besoins. Ils font d'énormes profits, 200 à 300 millions d'euros par tanker. Et je ne vois pas comment nous pourrons nous permettre de payer cela, par rapport au gaz bon marché et bien moins sale de la Russie." L'UE est indépendante ? DE QUI ? Le macronien a menti ? La belle affaire ! Car pour qu'il y ait "désinformation", il faudrait qu'il y ait d'abord "information". EXEMPLE EMBLÉMATIQUE : l'énigmatique destruction des gazoducs NORD STREAM. Il nous faut bien comprendre que l'énorme renchérissement de l'énergie que nous subissons brutalement est essentiellement dû à un pur acte terroriste perpétré contre une infrastructure civile essentielle par nos bons "Amis" (fam. : amerloques en allemand). Le légendaire journaliste d'investigation américain Seymour "Sy" HERSH, 85 ans, maintes fois primé pour ses révélations fracassantes (plusieurs fois lauréat du Prix Pulitzer) a révélé grâce à des infos venant de ses bons contacts militaires et du renseignement US, indignés du comportement de voyou erratique de leur gouvernement, que celui-ci a donné l'ordre, sans en avertir le Congrès, (donc illégalement !) et sous le sceau du secret le plus absolu (tu parles !) de détruire sous la mer et sous le couvert d'un "exercice" de l'OTAN les gazoducs Nord Stream posés au fond de la mer Baltique.

   C'est un acte terroriste sans précédent contre les intérêts énergétiques de la RUSSIE, (certes !) mais AUSSI de ceux de l'UE et de trois des plus proches "Alliés" (= vassaux aveugles, sourds et muets) des USA : Allemagne, France, Pays-Bas, les cofinanceurs des pipe-lines, mais, (incroyable !) sans que ces derniers n'émettent la moindre protestation officielle : ils n'ont rien vu et affirment n'avoir aucune idée de qui a commis ce flagrant, incroyable et énorme acte de guerre économique contre eux. On sait qu'ils ont été pulvérisés, mais par qui ? Les USA ont immédiatement pointé du doigt les russes comme responsables de la destruction de ces installations (qui leur avaient coûté des milliards d'euros !) mais c'était tellement gros et fit rire tant de gens dotés d'un sou de raison (ou bien renseignés) que cette accusation fut vite dropée : le Procureur Fédéral d'Allemagne a statué "qu'aucune preuve ne liait les sabotages à la Russie". (Die Welt 4/02/23).

   Cela reste donc un mystère complet, du genre secret de Polichinelle. On sait, mais on s'assoit dessus de peur de fâcher le vieux Parrain du quartier. Trop dangereux ! Ainsi, après les multiples actes antérieurs de dure guerre économique par nos "Amis" contre nos propres intérêts, la preuve est faite définitivement qu'ils ne se préoccupent que des leurs en piétinant impitoyablement les nôtres et ceux de l'UE. Exemple, ALSTOM, dont un cadre français a été retenu 25 mois en otage dans les prisons US jusqu'à la signature de la vente de ses activités stratégiques à General Electric.

Ils ont aussi une forte emprise sur l'UE par la présence dans tous les rouages des États, y compris au plus haut sommet, de leurs "quislings" (collabos), souvent de "Young Leaders" endoctrinés par eux aux USA et souvent bien plus dévoués à l'Empire US qu'à leur propre pays.

   La révélation fracassante de Sy HERSH qui aurait dû faire les Unes de toute la presse internationale a été totalement dissimulée au grand public :

   Graham FULLER, analyste US, 20 ans de CIA : "…mais, plus important encore, cet événement a démontré que l’Amérique a réussi à étouffer tout commentaire public sur cet événement – dans les médias américains, mais surtout dans tous les médias européens, y compris dans l’État le plus durement impacté économiquement, l’Allemagne. Nous observons un étourdissant, presque inexplicable silence sur cet évènement international majeur" (son site). Total silence dans les "big médias", donc. Pourtant le quasi-gâteux BIDEN avait bien déjà bourdé publiquement en fuitant en présence de Scholz médusé, mais qui n'a pas moufté, qu'il le ferait. Et il l'a fait !

   Et Victoria NULAND qui avait organisé et financé de A à Z le très sanglant coup d'État de Kiev-Maïdan en 2014, (qui, selon l'aveu public le 13 février 2023 de Jens STOLTENBERG, actuel secrétaire général de l'OTAN, "est le vrai début de la guerre en Ukraine") a lâché tout aussi publiquement, "Je suis, et l'administration (US) l'est aussi, très satisfaite de savoir que Nord Stream est maintenant un tas de métal au fond de la mer."

   Par un miraculeux hasard ? La main de Dieu ? Et immédiatement après le sabotage, Radek Sikorski, un important politicien polonais envoya un tweet illustré d'une photo de l'explosion et un simple et court message extatique : "THANK YOU, USA !"

Il n'a pas remercié les russes ! S'est-il trompé ?

Les acolytes principaux du sabotage du siècle, les USA et la Norvège, gros fournisseurs de gaz "au prix du marché" (c.-à-d. : hors de prix !) sont les énormes bénéficiaires du coup, vu l'augmentation énorme et instantanée des prix de l'énergie. La Norvège a ainsi vu ses revenus pétro-gaziers multipliés d'un coup : Jens Stoltenberg, ami de très longue date des USA (il est qualifié de Tony Blair norvégien !) et actuel patron de l'OTAN a été 8 ans premier ministre de son pays (qui n'est pas membre de l'UE) : cela crée bien des liens (de complicité).

   Il est du club. Elle est aussi du club : la soi-disant "Verte" Baerbock (Global Young Leader !) n'a pas protesté ni même levé les sourcils devant les milliards de m3 de gaz relâchés à l'air libre, ni sur le fait que son pays et le nôtre vont devoir s'asseoir sur les milliards d'euros investis, pulvérisés sur ordre d'un président des USA, compromettant gravement leurs économies, leur prospérité et donc leur stabilité sociale. Mais c'est pour la bonne cause !                                          

RJ

 

 

"VERDICT" de l'ONU : "Le 27/03/23, par 3 voix POUR et 12 ABSTENTIONS, le Conseil de Sécurité rejette la demande russe d'une commission d’enquête."     Ils craignent donc tant que ça de divulguer la vérité ?